Les nains ont été les
stars de plusieurs long-métrages (Times Bandits
de Terry Gilliam, Auch Zwerge haben klein
Angefangen
de Werner Herzog). Les afro-américains ont eu droit à leur propre
courant cinématographique (la blaxploitation avec, notamment, la
récupération de certains grands mythes du fantastique à travers
Blackenstein
et Blacula).
Les handicapés furent au centre de plusieurs œuvres (Le
Huitième Jour de
Jaco van Dormel, Chacun pour Tous
de
Vianney Lebasques). Même les sado-masochistes purent se soulager
devant quelques bandes crapoteuses de nazisploitation et de W.I.P
(Ilsa, la Louve des SS,
Salon Kitty (qui
devrait être abordé très prochainement en ces pages), ou encore
Les Gardiennes du Pénintencier).
Nous pourrions dérouler la liste à l'infini mais le propos n'est
pas là. Non, il s'agit surtout d'évoquer un film tamoul, ce qui,
n'est pas chose courante sur Cinémart.
Mais ce qui l'est encore moins, c'est qu'il s'agit surtout d'un film
incarné par des interprètes sourds et muets.
Autant
dire que la proposition était au départ très alléchante, mais au
final, qu'en est-il ? Et bien, pour être tout à fait franc, et
malgré l'emprise que possède la couleur verte sur votre serviteur
(comprendront ceux qui découvriront le film), Mercury
n'est absolument pas convaincant. Son principal défaut demeurant
dans le choix du cinéaste sri-lankais, de se contenter de reproduire
le schéma habituel pour ce genre de film qui mélange épouvante et
thriller. En dehors du fait que le long-métrage soit interprété
par des acteurs (véritablement?) sourds et muets, Mercury
se révèle plutôt abscons.
Le
déroulement du récit est linéaire, sans surprises, et ce, malgré
un synopsis qui met l'eau à la bouche. Une ville (ne me demandez pas
son nom, je n'en ai aucune idée, tout comme les personnages
d'ailleurs) en proie à un fléau causé par un empoisonnement au
mercure (d'où le titre). C'est là que montent à bord de la voiture
de l'un d'entre eux, un groupe de cinq amis après qu'ils aient bu
lors d'une fête qui s'est terminée par la confiscation de leur
matériel hi-fi par les autorités policières (des voisins agacés
par le bruit assourdissant des enceintes ont en effet téléphoné à
la police). Un peu ivres et parvenus jusqu'à une route de
campagne, le chauffeur et ses compagnons manquent de percuter un chien. Plus loin, c'est
un homme qui se présente devant les roues du véhicule. Cette
fois-ci, cependant, le chauffeur ne parvient pas à éviter
l'obstacle et le type est renversé, rendant son dernier souffle dans
un fourré. Ne sachant quoi faire du corps, les cinq amis ont la
mauvaise idée de le cacher dans le coffre de la voiture. Bien
décidés à s'en débarrasser, ils parviennent jusqu'à une usine
désaffectée où le mort réapparaît... bien vivant !
L'idée
est bonne. Mais la forme, finalement peu séduisante. Si l'on saisit
une partie des enjeux lorsque les cinq amis sourds et muets discutent
en langage des signes, il aurait sans doute été judicieux
d'intégrer des sous-titres lors de certaines séquences pas toujours
évidentes à décrypter. Si l'on a bien compris les sentiments qui
unissent l'un des garçons avec la seule fille du groupe, l'absence
de sous-titres manque cruellement. On ne fait alors que suivre ces
cinq là sans comprendre totalement ce qui se produit. Heureusement,
le scénario étant relativement plat, le spectateur ne sera pas
totalement perdu. Visuellement, l'esthétique de Mercury
est assez intéressante avec une prédominance pour la couleur verte
évoquée plus haut. L'intrigue est basique, ultra rabâchée,
répétitive. Les 'jump
scares'
totalement inefficients et le silence trop prononcé. Aucune chance
de ressentir le moindre sentiment d'angoisse. Ceux qui n'éprouvèrent
aucune émotion devant le surestimé Sans un
Bruit
de John Krasinski n'en ressentiront malheureusement pas davantage
devant cette tentative de cinéma fantastique sri-lankaise. Dommage...
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