J'avais prévu de vous
parler du Flic de Belleville
de Rachid Bouchareb, avec Omar Sy. Mais encore aurait-il fallut que
j'aille jusqu'au bout. Malheureusement, je n'en ai pas eu la force ni
le courage. M'est avis que l'ancien pote de Fred Testot aurait
peut-être dû continuer à faire de la télévision... Oui mais
voilà : Éric Toledano et Olivier Nakache et le succès de
leur Intouchables
étant passé par là, voilà qu'ont sans doute poussé dans le dos
d'Omar Sy, des ailes bien trop grandes pour lui. Amusant lorsqu'on
lui offre des seconds rôles, mais beaucoup moins lorsqu'il doit
endosser le costume du personnage principal. Une filmographie trop
longue à énumérer de mémoire depuis 2011. Et puis, l'année
dernière, la surprise... de celles, mauvaises, qui sentent aussi
fort qu'un étron qui vient d'être souillé du pied droit. Omar Sy
dans la peau d'un ersatz du Flic de Beverly
Hills.
Déjà qu'aux États-Unis, ils nous avaient fait le coup des suites,
le mythe s'étiolant quelque peu. En France, pas cons, les
distributeurs allèrent jusqu'à oser traduire le Metro
de Randy Fledman sortit en 1997 par Le Flic de
San Francisco
histoire de surfer sur le succès du Flic de
Beverly Hills.
Une infamie ! Comme Le Flic de Belleville,
d'ailleurs. Omar Sy a beau posséder un capital sympathie qui ferait
passer n'importe quelle vanne post-CANAL+, il n'arrive pas à la
cheville de son homologue américain. Même pas à la plante des
pieds, c'est vous dire si le film est un désastre. Quitte à jouer
dans la langue de Shakespear (le film de Bouchareb se passe en partie
à Miami), il aurait été amusant d'entendre la voix de Abib Mohamed
Medoun Hondo, le doubleur officiel d'Eddie Murphy doubler la voix
d'Omar Sy. Enfin, c'est juste une idée quoi... Parce que le film,
même sans évoquer le fait qu'il s'agit d'un hommage aux films
d'action des années quatre-vingt, est carrément ennuyeux. Pas
drôle, et pathétiquement interprété par un Omar Sy ne convaincant
jamais.
Enfin
bref, tout ça pour dire, qu'à la place, j'ai choisi d'aborder un
autre long-métrage dont la réputation ne vaut guère mieux.
Pourtant, allez savoir pourquoi, j'ai bien aimé. Et puis, hein, on
s'en fout un peu de l'avis des autres. Sinon on ne regarderait plus
rien, les salles de cinémas se videraient comme les rayons des
supermarchés en temps de guerre, et on resterait enfermés dans nos
chambres le nez collé sur nos smartphones ! Faut dire que j'ai
de la chance. Parce qu'entre L'Exorciste
de William Friedkin et L'Exorcisme de Hanna
Grace,
j'ai échappé à la horde de longs-métrages qui ont pollué les
étagères des rayons fantastiques ces dix ou quinze dernières
années. Pas vu, donc, L'Exorcisme d'Emily Rose,
Le Dernier Rite,
L’Étrange Cas de Deborah Logan,
Le Dernier Exorcisme 1 &
2,
Délivrez-Nous du Mal,
L'Exorcisme de Molly Hartley,
Anneliese : The Exorcist Tapes,
et j'en passe des pires et des meilleurs...
L'Exorcisme de
Hanna Grace,
lui, se déroule dans une morgue. De là à dire que le film du
cinéaste néerlandais Diederik Van Rooijen (à vos souhaits!)
ressemble à l'excellent The Jane Doe Identity
du norvégien André Øvredal, il n'y a qu'un pas. Qu'il s'approprie
l'univers de Nattevagten
du danois Ole Bornedal, là aussi, il n'y a qu'un pas. Ou bien qu'il
reprend le principe du film de William Friedkin, et bien... heu... en
fait, pas du tout. D'où ce titre complément con. Je veux bien qu'au
début l'on nous exhibe une gamine possédée maltraitant quelques
personnalités du clergé, mais ensuite, le film prend un virage qui
le rapproche en fait davantage des fantômes « Made
in Japan ».
A vrai dire, que le titre respecte ou non le contenu du film, on s'en
fiche. Le principal étant que Diederik Van Rooijen ait réussi à
créer un véritable climat d'angoisse, sans doute lié au contexte
(osez donc passer une nuit seul(e) dans une morgue).
Le
film nous conte les mésaventures d'une ancienne flic qui accepte un
poste de nuit dans la morgue où elle est elle-même soignée pour
ses problèmes d'addiction. Une nuit, on lui apporte le corps
partiellement brûlé d'une adolescente dont l'arrivée coïncide
alors avec d'étranges événements. Bonne ambiance, effets-spéciaux
efficaces, rythme lent mais pas désagréable, L'Exorcisme
de Hanna Grace
fait son travail. Sans doute pas le chef-d’œuvre de l'année, mais
se regarde avec plaisir...
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