Faut-il une fois de plus
sauver l'un des nombreux long-métrages de l'écrasante filmographie
du cinéaste Allemand Uwe Boll sur laquelle la presse bien pensante
s'acharne depuis des années ? Après quelques essais plutôt
convaincants dans le domaine du récit historique (Auschwitz)
et du milieu carcéral (Stoic),
c'est par le plus grand des hasard que je suis une fois encore tombé
sur une œuvre, qui si elle ne se désigne jamais comme le fleuron du
genre, est un film d'action d'honnête facture. Encore faut-il
comprendre dans ce sens, la capacité du réalisateur à se sortir de
projets casse-gueule s'effondrant sous le poids de leur médiocrité.
Dans
le genre « pétage
de plombs »,
Bailout the Age of Greed se
situe en assez bonne position et risque de plaire aux amateurs de
redresseurs de torts. Celui du long-métrage traduit sous nos
latitudes sous le titre Assaut sur Wall Street
(curieusement
sorti la même année que Le Loup de Wall Street
de Martin Scorsese !!!) se nomme Jim Bradford, est incarné par
l'acteur anglo-australien Dominic Purcell (Prison
Break)
et surtout, est très mécontent de ce qui lui arrive depuis quelques
jours maintenant. Il faut dire qu'il a de quoi être énervé au
point de vouloir s'acheter une panoplie d'armes à feu et de vouloir
faire payer à ceux qu'il estime être responsables de la mort de sa
femme Rosie (Erin Karpluk), atteinte d'une tumeur cancéreuse au
cerveau. Décédée avant que la maladie ait terminé son œuvre,
Rosie s'est suicidée, ne supportant plus de voir les banques et les
assurances leur tomber dessus.
Avant
cela, pourtant, Jim a essayé de tout arranger. Malgré ses dettes,
malgré des placements en bourse imprudents qui lui ont fait perdre
toutes ses économies et malgré son licenciement. Malgré, même, la
perte de Rosie. Surnageant, seul et envers tous ceux qu'il estime
être responsables du drame qu'il vit actuellement, il tente de
survivre. Mais lorsque la maison qu'il a partagé avec Rosie est
saisie, Jim étant enjoint de la quitter sous quarante-huit heures,
c'est la goutte qui fait déborder le vase. L'ancien convoyeur de
fonds s'achète plusieurs armes à feu ainsi que des grenades et se
lance dans un périple meurtrier visant les grands pontes de Wall
Street. Après un premier meurtre commis dans un parking souterrain,
Jim passe à la vitesse supérieure en réalisant un véritable
carnage dans le quartier de Wall Street et notamment dans l'immeuble
qui l'employait il y a encore quelques jours...
Bailout the Age of
Greed dure
cent minutes environs, et il faudra patienter une bonne heure avant
que le héros ne se décide à faire le ménage autour de lui. Uwe
Boll s'attache effectivement un peu trop longuement à décrire la
lente déchéance d'un homme contraint de vivre avec le poids de la
maladie de son épouse. Premier pas vers la folie pour un individu au
départ tout à fait banal, déjeunant régulièrement avec ses
collègues de travail (parmi lesquels on retrouve le Edward Furlong
de Stoic,
mais cette fois-ci du bon côté de la barrière, ou l'acteur noir
Keith David qui débuta pratiquement sa carrière dans le
chef-d’œuvre de John Carpenter, The Thing
en 1982, enchaînant ensuite un grand nombre de rôles dans des films
parfois notables), marié à une femme malade mais en rémission.
Encore faut-il que son époux soit en mesure de payer la facture d'un
traitement relativement couteux. Si Bailout the
Age of Greed est
relativement plaisant à regarder et ne souffre pas trop d'un budget
qui se situe très probablement en deçà des quotas habituels pour
ce genre de films, il se traîne malheureusement en longueur, Uwe
Boll attachant sans doute une très grande importance à la
caractérisation de son principal personnage, malheureusement incarné
de façon sensiblement balourde. La pression se relâchant enfin
lorsque le héros dessoude les quelques types qu'il rend
« responsables »
de son état, le massacre se révèle plaisant, sans plus. Du moins,
jamais à la hauteur de la trop longue attente précédant l'acte
meurtrier. Le spectateur se satisfera surtout de la mort d'un John
Heard antipathique que les amateurs de cinéma d'horreur purent
découvrir à leur tour dans le classique de Douglas Cheek, C.H.U.D
en 1984. A noter la présence de l'acteur Eric Roberts dans le rôle
de l'avocat Patterson. A noter également la conclusion passablement
stupide voyant le héros s'en sortir par une pirouette
invraisemblable. Moyen !
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