Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 16 février 2019

Black Death de Christopher Smith (2010) - ★★★★★★★☆☆☆



J'avais un peu perdu du vue le réalisateur et scénariste britannique Christopher Smith qui avait pourtant su me séduire une première fois en 2004 avec son tout premier long-métrage, Creep. Un petit film d'horreur assez glauque tourné dans l'une des stations les plus profondes du métro londonien. Puis cinq ans plus tard en 2009 avec Triangle, un sympathique slasher maritime doublé du thème de la boucle temporelle, manquant de peu son deuxième long-métrage intitulé Severance qu'il me faudra bien découvrir un jour. Parce que comme pour les deux films que j'ai découvert jusqu'ici, le Black Death dont il s'agit de faire la critique est sans doute parmi les meilleurs films de leur auteur. Du moins, celui des trois que j'ai vu jusqu'à maintenant qui m'a le plus convaincu. Ici encore, l'horreur est au rendez-vous. Mais comme cela semble être l'habitude chez le britannique, elle s'inscrit dans un contexte qui au départ n'apparaît pas forcément compatible bien que d'autres cinéastes aient depuis profité de l'essor de l'héroic-fantasy ou du récit historique pour s'y engouffrer.

Sous ses airs de groupe de black metal, le titre du quatrième long-métrage de Christopher Smith se réfère en fait au tout premier nom sous lequel était nommée la peste noire au milieu du dix-neuvième siècle. Un anachronisme sur lequel nous ne nous éterniserons pas au delà de cette brève information sur laquelle je me sens contraint de revenir : en effet, le terme apparaît pour la première fois en 1843 dans un ouvrage anglais destiné au jeune public alors que le récit du film qui nous préoccupe ici se situe dans le courant du quatorzième siècle ! Un détail... sans importance. Car ce qui en a, d'importance, c'est le contenu du film, adapté d'un scénario de Dario Poloni.

Nous sommes donc au beau milieu du quatorzième siècle. Celui qui précéda la naissance des fameuses chasses aux sorcières (encore un anachronisme?). On y découvre le jeune moine Osmund (Eddie Redmayne) écouter, selon lui, les conseils de Dieu le jour où débarquent au monastère un groupe de mercenaires conduits par Ulric (le toujours impeccable Sean Bean). Acceptant de les mener au delà d'un marais environnant un village épargné par la maladie, le jeune homme espère profiter de cette occasion pour retrouver celle qu'il aime en secret. La jolie Averill (Kimberley Nixon) qui a promis de l'attendre patiemment durant une semaine à l'extérieur du monastère, après quoi, elle quittera les lieux définitivement. Rencontrant la mort sur leur chemin, Osmund et les mercenaires finissent par trouver le fameux village épargné par la peste noire. Mais à la recherche d'un nécromancien, ce qu'ils vont y découvrir sera bien plus terrible encore...

Visuellement, Black Death est absolument irréprochable. Entre le monastère et les villages jonchés de cadavres, victimes de la maladie, des forêts et des champs à perte de vue, un marais enfumé, et le village dans lequel sera située une bonne partie de l'intrigue, le travail effectué par John Frankish sur les décors et par Sebastian Edschmid sur la photographie est remarquable. C'est sombre, poisseux, aussi sale et pestilentiel que le sujet et l'époque traités laissent supposer. Les costumes ne dépareillent jamais dans ce contexte relativement brutal où légendes religieuses (la peste noire y est vécue par certain comme une création de Dieu) et sorcellerie tiennent une place importante dans le cœur des habitants d'un village totalement dévoué à la parole de Langiva, incarnée par l'impressionnante Carice Van Houten).
On s'attache très facilement à cette bande de mercenaires durs en paroles mais étonnamment soudés autour d'Ulric. Autour de Sean Bean ou encore de John Lynch (qui incarne Wolfstan, l'un de ses compagnons de route), on découvre des individus à la personnalité déconcertante, tenant des propos souvent rudes, mais dont la croyance en Dieu est indéfectible. Face à eux, la néerlandaise Carice Van Houten, donc. Blafarde et particulièrement effrayante, accompagnée par un Tim McInnerny (dans la peau de Hob) dont le sourire est carrément inquiétant, elle dirige son village comme un gourou. Sorcière ou manipulatrice, ce sera aux spectateurs de le découvrir dans un film où les brutalités demeurent finalement assez rares. Bien que Black Death comporte plusieurs scènes de combats à l'arme blanche... et lourde, les seuls rares moments où les spectateurs les plus sensibles risquent de tiquer demeurent les scènes durant lesquelles la prêtresse/sorcière/gourelle, appelons-là comme on veut, tentera de convaincre les membres du groupe d'abandonner leur foi. Black Death n'est pas une bonne surprise, mais une EXCELLENTE surprise. Ceux qui apprécièrent le récent et plutôt rude Apostle de Gareth Evans peuvent se ruer sur Black Death. Ils ne seront pas déçus. Les autres non plus d'ailleurs...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...