Premier film de
l'humoriste et acteur belge François Damiens en tant que
réalisateur, Mon Ket est une date beaucoup plus
importante qu'il n'y paraît dans l'histoire du cinéma. Pour celui
qui s'est d'abord fait connaître chez lui, en Belgique, grâce à
son personnage de François l'embrouille qu'il utilise lors de
canulars télévisuels. Une passion qui remonte à l'enfance et qui
lui a non seulement permis de se faire connaître en France mais
également de débuter dans de petits rôles au cinéma au milieu des
années 2000, avant de se voir confier des personnages plus important
la décennie suivante, jusqu'à obtenir des rôles plus sombres lui
permettant ainsi de prouver ses talents d'interprète dans des
registres divers et variés. L'année 2018 offre donc l'occasion a
François Damiens de réaliser son tout premier long-métrage
intitulé Mon Ket,
ce qui chez nous peut se traduire sous les termes Gosse, Fils
ou P'tit Gars.
Ce qui personnifie chez François Damiens, le personnage incarné par
le jeune Matteo Salamone qui se présente ainsi sous les traits de
Sullivan Versavel, fil de Dany Versavel, un taulard en fuite qui
s'est échappé à bord d'un hélicoptère piloté par son parrain
(Christian Brahy).
Si Sullivan en a assez d'avoir un père qui n'existe qu'à travers
les combines et la haute estime qu'il a de lui-même, Dany lui,
espère pouvoir retrouver son fils et ainsi créer un lien paternel fort.
Embarqué par son père et son parrain, l'adolescent de quinze ans va
suivre un enseignement très particulier de la part de son géniteur
qui, entre autres choses, va lui apprendre à fumer sous le regard
décomposé d'une sexagénaire désabusée.
Tout le principe ou presque repose sur les rencontres que va faire le
héros incarné par François Damiens avec des anonymes qui, à
l'occasion du tout premier film de celui qui en profite également
pour se mettre lui-même en scène, va se grimer en un personnage
narcissique et appliquant ses propres règles, ses propres lois.
L'idée de génie de François Damiens est de s'être non seulement
inspiré du personnage de François l'embrouille en proposant ici
toute une série de caméras cachées, mais d'avoir en plus choisi de
les incorporer au cœur d'un véritable scénario qu'il a lui-même
écrit aux côtés du réalisateur de cinéma et de télévision,
Benoît Mariage.
D'où
une hybridation qui n'a, de mémoire, pas d'équivalent au cinéma (mais je peux me tromper), et qui à l'écran, passe très
bien. Grimé en fugitif et « presque »
méconnaissable (lorsque l'on connaît le « personnage »,
forcément, on lui reconnaît certains traits appartenant à
l'acteur). François Damiens incarne un Dany Versavel parfois
intimidant, souvent maladroit, mais généralement touchant. Plus
qu'une succession de caméras cachées dépourvues de cohésion, Mon
Ket s'offre
le luxe d'enchaîner les sketchs comme le feraient les différents
chapitres d'un script conçu pour une œuvre cinématographique
disons... plus classique. Comme l'écrit si bien François Damiens,
les véritables stars, les vedettes, les héros, ce sont ces inconnus
qui, filmés à leur insu ont accueilli le concept avec plaisir et
ont accepté que leur participation, à l'origine, involontaire, soit
conservée et incorporée au montage final de Mon
Ket.
Alors,
même si l'on n'est pas un adepte des caméras cachées, même si
François l'embrouille n'évoque rien ou tout au plus, vous laisse
indifférent, le film de et avec François Damiens risque de vous
faire changer d'avis. Non seulement l'acteur y est irrésistiblement
drôle, mais de plus, certaines séquences et surtout, certains
personnages, sont susceptibles de devenir cultes. Le principe étant
ce qu'il est, il ne faudra cependant pas s'attendre à un scénario
fou, sa simplicité permettant d'intégrer au récit les divers
canulars tendus par François Damiens et son équipe. Une comédie
drôle, sympathique et originale...
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