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dimanche 2 décembre 2018

Hibou de Ramzy bédia (2015) - ★★★★★★☆☆☆☆



Ramzy Bédia, la moitié du duo Eric et Ramzy que l'acteur humoriste et réalisateur formait aux côtés d'Eric Judor aura attendu bien des années avant de s'affranchir totalement de son binôme avec Hibou, son second long-métrage après Seuls Two qu'ils réalisèrent ensemble mais dont il est désormais l'auteur unique. Un investissement de quatre millions d'euros pour un résultat avoisinant les quatre-vingt mille entrées sur le seul territoire français. On pourrait, oui, appeler ça un bide. Le public n'a pas suivi sans doute à cause d'un manque de promotion mais aussi parce que la sortie fut contrecarrée par des événements parallèles qui l'ont alors passé sous silence. Et puis, il y a cette affiche, significative, mais laissant le public dans l'interrogation. Ce qui saute très rapidement aux yeux, c'est la grande ressemblance entre l'univers ici construit par Ramzy Bédia, Fadette Drouard et François Reczulski avec celui qu'à bâtit, brique après brique, le cinéaste et compositeur Quentin Dupieux auprès duquel Ramzy Bédia a justement collaboré sur le très curieux Steak. Culte pour certains, véritable daube pour d'autres, le film ne laissait en tout cas pas indifférent. Entre fascination et rejet. Pas sûr que Ramzy parvienne au même résultat avec Hibou, et pourtant, dans la peau du cinéaste se mettant lui-même en scène, il a réussi l'exploit d'aller jusqu'au bout de son idée même si au final, son film n'a pas tout à fait la même saveur que ceux du cinéaste auquel il est impossible de ne pas faire la comparaison.

Ramzy Bédia incarne le personnage de Rocky, un employé de bureau que tout le monde ignore, à tel point que l'on se demande dans quelle mesure il ne serait pas transparent. Un soir, à l'issue de sa journée de travail, il tombe chez lui nez à nez avec un Hibou Grand-Duc qui ne décollera plus de son salon. Il en parle à ses collègues, ainsi qu'au propriétaire d'une animalerie qui lui conseille de le nourrir à l'aide de souris mortes. La présence de l'animal lui donne une idée. Dès le lendemain, Rocky se présente au travail vêtu d'un déguisement de hibou. Mais là encore, le monde qui l'entoure continue de l'ignorer. Personne ne semble s'être aperçu du changement. Desespéré, il va pourtant faire la connaissance d'une jeune femme vêtue d'un déguisement de panda avec laquelle il va sympathiser et surtout, s'affirmer auprès des autres...

Œuvre particulièrement atypique, Hibou offre l'occasion à Ramzy Bédia de composer aux côtés d'une Élodie Bouchez planquée sous le costume du panda. Si l'on ne rit pas aux éclats, ce qui, je pense, ne faisait de toute manière pas partie des attentes de l'acteur-réalisateur, il arrive cependant que l'on sourit, charmés par cette tentative qui ne ressemble pas vraiment au cinéma pépère et souvent indigent, que le cinéma français, en terme de comédies, nous sert un peu trop régulièrement. L’œuvre de Razmy est touchante, poétique, et principalement axée sur son personnage principal. Un individu naïf dont l'attitude est en total décalage avec le monde qui l'entoure. Presque une œuvre « féminine » qui s'offre parfois des décors rose-bonbon plutôt jolis et des situation parfois cocasses. Des idées, c'est sûr, Ramzy en a beaucoup. Si certaines parviennent à faire mouche, ce n'est pas le cas de l'ensemble dont plusieurs évoquent encore l'immaturité d'un cinéaste, espérons-le, en devenir. Razmy Bédia s'offre de sympathiques seconds rôles à l'image d’Étienne Chicot dans le rôle du propriétaire totalement barré de l'animalerie, Philippe Katerine dans le rôle du voisin et ancienne gloire de la chanson française selon Rocky, Francis Banane, ainsi que Guy Marchand dans le tout petit rôle du père de Rocky.
L'air de rien, sous ses airs charmeurs et bucoliques, Hibou réussit à mettre en évidence le statut des individus effacés et physiquement marginaux face à l'impérialisme du paraître où l'apparence et le bagou sont des armes contre lesquelles l'homme discret l'est tant qu'il en devient invisible. Une jolie surprise qui manque cependant d'ampleur pour convaincre tout à fait...Qui sait, peut-être la prochaine fois ?

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