En cette année 1973,
c'est la quatrième fois que le cinéaste japonais Jun Fukuda met en
scène le plus célèbre des Kaijū eiga,
Godzilla. Si dans le genre il a été nettement moins productif que
son compatriote Ishîro Honda, c'est pourtant lui qui donnera
un fils à la créature sous l'apparence et le nom de Minilla en
1967. Ce sera d'ailleurs l'unique occasion pour lui de le mettre en
scène puisque seuls Ishîro Honda
(à deux occasions avec Kaijû sôshingeki en
1968, et Gojira-Minira-Gabara : Oru kaijû daishingeki
en 1969) et Ryuhei Kitamura
(avec Gojira :
Fainaru uôzu en 2004) le
réemploieront par la suite. Sans doute très motivé à l'idée de
créer une nouvelle forme de Kaijū eiga,
il profite du scénario de Gojira tai Megaro pour
y faire intervenir Megalon, une sorte d'immense taupe croisée avec
un charançon et nanti d'une excroissance crânienne lui permettant
de tirer des éclairs électriques surpuissants. Possédant deux
appendices en lieu et place de bras lui procurant la possibilité de
s'enfouir dans le sol, Megalon est issu de la culture ancestrale du
peuple souterrain
Seatopia dont il est le Dieu. Vénéré par ses habitants, Megalon est
réveillé de son sommeil le jour ou l'Homme, comme à son habitude
dans ce genre de production, teste la bombe atomique dont les effets
se répercutent jusqu'aux fonds des océans puisque s'y s'ouvrent
involontairement un certains nombres de brèches.
Témoins
de ce désastre : l'inventeur Goro Ibuki (Katsuhiko Sasaki), son
neveu Rokuro (Hiroyuki Kawase), ainsi que son ami Hiroshi Jinkawa
(Yutaka Hayashi). Goro est notamment l'inventeur d'un robot humanoïde
du nom de Jet Jaguar (dont il s'agira de l'unique apparition sur
grand écran). Alors que son créateur vient tout juste d'en terminer
la conception, plusieurs membres du peuple seatopiens s'en emparent
afin de le contraindre à épauler Megalon dans le projet de
destruction de l'humanité. Mais c'était sans compter sur la
fidélité de Jet Jaguar et l'aide d'un hôte inattendu en la
'personne'
de Godzilla. Destructions de masse et combats entre
Kaijū eiga
sont donc au programme d'un long-métrage plus ou moins réussi.
L'attitude des créatures y étant effectivement plutôt curieuse,
Gojira tai Megaro
oscille entre fantastique et comédie, ce dernier élément semblant
être étayé par une musique plutôt joviale lors des affrontements.
Bien
que les nombreuses maquettes servant de défouloir au méchant du
programme, Megalon, soient d'une qualité plutôt médiocre, le
spectateur à, en de rares occasions, droit à quelques scènes de
destructions de masse plutôt bien fichues. A titre d'exemple, celle
qui confronte l'immense scarabée à un barrage rempli d'eau
s'effondrant sous ses assauts. Jun Fukuda réserve une grosse partie
aux combats entre Kaijū
eiga
lors d'un final assez long mais manquant de pêche. L’attitude des
créatures, comme évoqué plus haut, est parfois insensée. Pas
vraiment intelligent, Megalon se déplace en plus de manière
ridicule en sautillant comme s'il avait le feu aux fesses. Quant à
Godzilla, s'il paraît plus véloce que d'habitude, on le voit mettre
des plombes pour traverser la distance qui le sépare du lieu où se
prend une pâtée le pauvre Jet Jaguar. Débarque alors de
manière tout à fait inattendue, le deuxième méchant du film, Gigan. Un cyborg qui pourtant
ressemble davantage à un Kaijū
eiga
qu'à un robot. Ridiculement accoutré, celui-ci possède un bec, des
crochets en guise de mains et une scie circulaire au niveau du
ventre. Godzilla s'opposait déjà à lui l'année précédente dans
Chikyû kogeki meirei: Gojira tai Gaigan
du même Jun Fukuda et réapparaîtra beaucoup plus tard dans Gojira:
Fainaru uôzu de
Ryuhei Kitamura, en 2004. Une fois encore, Gojira
tai Megaro
fait appel à des images d'archives, ce qui permet à la production
de coûter moins chère.
L'ancienne
compagnie américaine de distribution Cinema
Shares
fit la promotion du film lors de sa sortie sur les écrans
américains en 1976. Une campagne de publicité massive fut lancée,
et des badges futent même conçus à l’effigie des quatre
créatures du film...
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