Au concours des pires
comédies françaises sorties ces dix derniers mois, Stars 80,
la Suite
se pose en candidat extrêmement sérieux. Son unique chance de ne
pas remporter le premier prix demeure dans l'existence de deux des
pires longs-métrages qu'ait enfanté le cinéma hexagonal depuis
très longtemps : d'un côté, Brillantissime
de et avec Michèle Laroque, de l'autre, Mme
Mills, une voisine si parfaite
de et avec Sophie Marceau. N'importe quel misogyne remarquera la
présence de deux femmes dans le rôle d'actrices principales et de
réalisatrices. Un détail n'apportant bien évidemment aucune
explication sur le fait que ces deux exemples de comédies françaises
ratées soient si difficiles à digérer vu le prix de la place de
cinéma demandé.
Stars 80, la Suite
échappait
donc à la médaille d'or du plus mauvais tous genres et toutes
origines confondus lors de sa sortie dans nos salles le 6 décembre
dernier. De justesse. Car cette suite au déjà relativement peu
avantagé Stars 80
semble devoir son existence à la seule volonté d'un producteur
(ici, Thomas Langmann) se fondant pour la troisième fois dans la
peau fantasmée du réalisateur. Après un
Astérix aux Jeux Olympiques
plutôt sympathique, le bonhomme allait nous... 'gratifier'
d'un diptyque franchement pas à la hauteur et dont le second volet
allait donc nous offrir la promesse d'un troisième chapitre mort-né.
Du moins espère-t-on que Thomas Langmann n'aura pas l'outrecuidance
de nous imposer un Stars 80
troisième du nom après un second volet terriblement navrant à
défaut d'être décevant !
Le
producteur du Boulet,
de Steak,
de Maniac (le
remake du classique de William Lustig signé en 2013 par Franck
Khalfoun) ou de Colt 45
revenait donc en 2017 avec au générique de cette suite, Richard
Anconina et Patrick Timsit, toujours accompagnés de Bruno Lochet et
d'un certain nombre d'ancienne gloires du TOP
50.
Si le premier Stars 80 demeurait
encore tout à fait regardable, cette suite est un désastre
artistique total ne reposant sur rien de concret. Durant presque
deux heures, ce qui paraît déjà fort long pour une comédie
française, Thomas Langmann, sur la base d'un scénario écrit de ses
propres mains, balade ses interprètes au cœur d'une intrigue
manquant cruellement de sel.
C'est
bien simple, et pour faire court : on s'fait chier autant qu'un
citadin auquel l'on imposerait une journée entière à contempler
des vaches paître dans un champ ! Malgré une idée de départ
intéressante quoique manquant cruellement d'originalité (les deux
héros Vincent Richet et Antoine Miller, floués par leur comptable
Maurice qui s'est tiré avec la caisse, espèrent organiser le
concert du siècle au Stade de France), le film accumule les scènes
sans autre intérêt que de réveiller l'étincelle de ceux qui
vécurent les années quatre-vingt de plein fouet.
D'où
un long-métrage en forme d'immense karaoké reposant sur une
succession de 'bœufs'
accumulant
les standards de l'époque. Pas d'histoire, ou si peu. Sur les
cent-dix minutes que dure le film de Thomas Langmann, plus de la
moitié est constituée de passages dont la nostalgie n'a désormais
plus aucun effet sur le spectateur. Le peu d'intérêt qui s'offrait
à l'époque du premier volet s'est désormais envolé. Trop sûr de
lui, Thomas Langmann pense dominer un sujet ne reposant finalement
que sur l'unique pouvoir de vieilles chansons fredonnées par des
chanteurs et chanteuses vieillissants.
On
se demande franchement ce que sont venus faire dans cette galère
Richard Anconina et Patrick Timsit, auxquels le producteur et
pseudo-cinéaste offre des répliques d'une tristesse bouleversante.
Même l'excellent Bruno Lochet ne méritait pas tant de mépris de la
part de Thomas Langmann. Stars 80, la Suite
est le genre de film qui dès sa sortie a pris un méchant coup de
vieux. Un mal qui semble avoir atteint ses interprètes et risque
même de toucher un public désabusé. A fuir...
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