Le
Détraqué (The Mad Bomber) est l’œuvre
du cinéaste Bert I. Gordon. Si l'homme n'est pas un parfait inconnu,
c'est parce qu'il a réalisé coup sur coup en 1976 et 1977 deux
films d'assez piètre qualité mais qui toutefois demeurent assez
célèbres : The Food of the Gods et Empire
of the Ants.
Des scénarios semblables mettant l'homme face à ses erreurs et le
voyant combattre des créatures terrestres ayant pris des proportions
énormes. En 1973, il réalisait donc un film dont le seul et unique
point commun avec ces dernières est sa médiocre tenue.
Les
habitants de Los Angeles sont paniqués. En effet, un homme a décidé
de se faire justice et de nettoyer la ville de la lie. C'est bien
beau, mais lorsque le scénario l'envoie faire sauter une université,
puis un hôpital, on se dit que, forcément, quelque chose cloche.
Pour un homme qui s'en prend à un individu qui jette un papier au
sol, à un autre en voiture qui ne l'a pas laissé traverser la rue
alors qu'il marchait sur un passage clouté, ou une serveuse qui ne
l'a pas regardé dans les yeux au moment de prendre sa commande, on
note que sa façon de régler ses problèmes sont beaucoup plus
néfastes que ces quelques écarts de conduite qu'il reproche aux
autres.
Mais partant du
principe qu'il manque à ce bonhomme deux ou trois cases pour
bénéficier d'un jugement adéquat, nous tairons les invraisemblances du récit. Ce terroriste fou, c'est l'acteur
américain Chuck Connors (de son vrai nom Kevin
Joseph Aloysius Connors
) qui entre 1952 et 1991 a rempli une belle carrière d'interprète
au cinéma avec quelques petites perles dont le fameux et très
curieux Tourist Trap de
David Schmoeller.
Et
parce qu'UN détraqué, ça ne fait pas d'un film une grande
originalité, Bert I. Gordon trouve l'idée de génie. Idée avec un
grand I, mais évidemment, très mal exploitée (comme l'enquête
policière d'ailleurs dont l'intérêt et du niveau du reste de
l'intrigue): introduire un DEUXIÈME détraqué.
Si
le premier a tout de même “l'excuse”
d'avoir
perdu sa fille, morte d'une overdose (et c'est là que l'on se
demande pourquoi le personnage de William Dorn ne s'en prend pas
exclusivement aux voyous qui pullulent certainement en ville), le
second est un violeur en série qui traque ses proies, tente de les
endormir à l'aide d'un chiffon apparemment imbibé de chloroforme,
et leur arrache leur vêtements. Ce violeur, c'est l'acteur Neville
Brand, lui aussi à la carrière bien fournie. Une vraie gueule, une
vraie présence à l'écran. On le découvrit notamment dans Le
Crocodile de la Mort
de Tobe Hooper en gérant de motel sordide ou dans la petite
production de science-fiction horrifique Terreur
Extraterrestre
de Greydon Clark. Face à ces deux grands malades que notre société
à engendré, un flic. Un certain Geronimo Minneli campé par
l'acteur Vince Edwards.
Au
final, Le
Détraqué
se révèle réellement décevant. Si le scénario ne jouissait pas
d'une très grand originalité, on pouvait s'attendre à mieux,
surtout avec au générique, les deux acteurs cités plus haut.
L'intrigue est relativement mollassonne. Difficile de se passionner
pour une œuvre qui manque de punch et qui ne décolle jamais
vraiment. Quant à Chuck Connors et Neville Brand, ils sont largement
sous-exploités, et c'est bien dommage quand on connaissait le
potentiel de ces deux hommes...
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