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lundi 30 juillet 2018

Extinction de Ben Young (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆




Il y a cinq ou dix ans, Extinction aurait été le genre de long-métrage dont on aurait beaucoup espéré. Mais les œuvres de science-fiction prenant pour cadre une invasion extraterrestre, une dystopie, ou bien tout autre genre demeurant très à la mode actuellement étant devenues bien trop monnaie courante, c'est toujours avec plaisir mais sans réelle surprise que l'amateur se lancera dans l'aventure. Ce point de vue est à mettre à la seule condition que le spectateur ignore jusqu'à leur découverte, l'existence de faits antérieurs à mettre sur le compte du cinéaste australien Ben Young. Pourquoi ? Parce que Ben Young, justement, fut l'auteur deux ans auparavant d'un incroyable Hounds of Love dont la caractérisation de son couple de psychopathes et de leur victime demeurait l'un des points cruciaux d'un récit magnifiquement accompli.
D'où le choc à la découverte de Extinction. Comme si après avoir pris le soleil d'un été caniculaire, le spectateur avait été immédiatement transporté en plein hiver et jeté dans l'eau glaciale d'un fjord norvégien. La déception étant à la mesure d'un tel 'coup de fouet' thermique, on se demande d'abord s'il ne s'agirait pas d'un homonyme. Car celui qui signa en 2017 l'excellent Hounds of Love , ne peut se concevoir comme étant le Ben Young cuvée 2018, transportant sous son bras un sujet pas tout à fait en or, mais irrémédiablement gâché par son absence d'enjeux.

Désolé pour les spoils qui suivent, mais merde. Comment Ben Young a-t-il pu se laisser aller à de telles facilités en matière de mise en scène, lui qui avait su renouveler le genre 'thriller' avec un brio exceptionnel ? Extinction est tout d'abord un long-métrage ayant mal digéré tout un tas d'influences cinématographiques. De l'immonde Guerre des Mondes version Steven Spielberg, en passant par les Terminator de James Cameron, jusqu'à une foule de production de plus ou moins grande ampleur mais à côté desquelles, le film de Ben Young se vautre littéralement.

On moque souvent les œuvre mettant en scènes des personnages physiquement trop lisses. Des masses de blondes décérébrées et délurées croisant la route de beaux gosses pas plus intelligents que les 'nouvelle stars' qu'il vénèrent à travers des émissions d'une connerie sans nom. Mais des héros et héroïnes toujours physiquement attrayants, même si le spectateur n'a pas trop l'habitude d'en croiser au quotidien. On les moque, donc, mais lorsqu'ils disparaissent au profit d'individus manquant cruellement de charisme comme c'est le cas dans Extinction, on finit par les regretter. Ou sont donc passées nos belles plantes et nos sculpturaux Adonis ? Disparus, remplacés, par des gens comme vous et moi, Plus proches de nous, mais plus fades également. Comme les a d'ailleurs décrit Ben Young. A moins qu'il ait tout simplement oublié d'en donner une définition.

Le récit tourne autour d'un couple et de leurs deux (très énervantes) petites filles. LUI, fait de mauvais rêves dans lesquels notre planète est envahie par des extraterrestres. Cauchemars ? Rêves prémonitoires ? Ben Young semble avoir choisit la deuxième option. Quoi de plus classique et d'ennuyeux ? Et quoi de plus triste, surtout, que de réaliser plus tard que le film avait de réels potentiels que le cinéaste n'a pas réussi (ou même tenté) d'exploiter ?
Car en effet, au delà de certaines incohérences (finalement justifiées un peut plus tard dans le récit), Extinction propose une alternative plutôt maline aux classiques cités plus haut. Sauf que les dégâts scénaristiques collatéraux ont déjà fait leur œuvre et que la suite ne pourra plus rattraper le retard causé par une direction artistique convenue, et surtout, d'une confondante laideur. Oui, Extinction portait en lui les germes d'un air un peu moins vicié que celui soufflé sur d'innombrables séries B de science-fiction surexploitant à tour de bras des sujets dont l'originalité était épuisée depuis des lustres.

Chaque fois qu'un des aspects évoqués dans le film semble avoir été totalement acquis, Ben Young nous rappelle qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Par exemple : lorsqu'il paraît évident que les rêves du père de famille sont prémonitoires, on réalise en fait qu'ils n'évoquent non pas le futur, mais le passé. Quelques bonnes idées comme celle-ci tentent de sauver le film du naufrage, mais sans vraiment y parvenir. Pas même cette idée pourtant excellente d'inverser les rôles entre envahisseurs et terriens... Malheureusement, les personnages manquant cruellement de caractérisation et le sujet de profondeur (et ne parlons même pas des effets-spéciaux dignes de Sy-fy), Extinction se révèle très vite ennuyeux malgré sa courte durée n'excédant pas l'heure et demi. Le film de Ben Young devrait donc logiquement décevoir ceux qui apprécièrent tout particulièrement Hounds of Love mais contentera la partie des spectateurs les moins exigeants. Un long-métrage à l'origine directement diffusé sur la plate-forme Netflix...

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