Les Ripoux,
c'est la rencontre de deux des plus attachants interprètes français
durant le courant des années quatre-vingt. D'un côté, Philippe
Noiret, et de l'autre Thierry Lhermitte. Alors que le premier
débutait une carrière de comédien au théâtre dans les années
cinquante, le second, lui, se fit remarquer en 1978 auprès des
autres membres de l'équipe du Splendid
à laquelle il appartenait avec le cultissime Les Bronzés
alors qu'il débutait en réalité sa carrière d'acteur cinq ans
auparavant dans L'An 01
de Jacques Doillon. C'est donc sur le plateau de tournage du
quinzième long-métrage du cinéaste Claude Zidi (Les
Fous du Stade,
L'Aile ou la Cuisse,
Les Sous-Doués,
La Totale !
Etc...) que les deux interprètes vont former un duo composé de deux
flics que tout oppose dans la manière d'aborder leur carrière
d'inspecteur dans un quartier du onzième arrondissement de Paris.
D'un
côté, Philippe Noiret dans le rôle de René Boisrond, vieux
Briscard de la police Nationale française, et surtout, un flic
corrompu, de ceux que l'on nomme vulgairement des ripoux. Habitué à
arpenter les rues de son quartier afin de prélever l'argent de ses
concitoyens commerçants en échange de quoi il baisse les yeux sur
certains trafics, René arrondit ses fins de mois en jouant notamment
au Tiercé. Le vieux flic vit non-officiellement avec Simone, une
ancienne prostituée. Mais alors qu'il formait un couple de flics
ripoux avec son collègue Pierrot, lors d'une course-poursuite
nocturne dans les rues de la capitale pour un braquage dont ils se
sont rendus responsables, les deux hommes, enfin... René, prend la
décision de faire tomber son collègue plutôt que de courir le
risque de se faire arrêter et jeter en prison.
« Ca
serait trop con de tomber tous les deux, alors qu'y en a un qui
pourrait s'en sortir... »
…
c'est ainsi que René
va faire comprendre à son ami et collègue Pierrot qu'il va devoir
l'arrêter et lui mettre les menottes. Une fois Pierrot disparu,
l'existence tranquille de René le ripoux reprend son cours. Du
moins, jusqu'à ce que son supérieur hiérarchique, le commissaire
Bloret lui explique qu'il va très prochainement devoir
coopérer avec un tout nouvel équipier.
Et
cet équipier, c'est Thierry Lhermitte qui l'incarne à l'écran. Le
tout frais moulu inspecteur François Lesbuche débarque de son
Épinal natal et n'a apparemment pas l'intention de suivre la même
voie que René. Son ambition à lui étant de devenir commissaire, il
va catégoriquement refuser de participer aux manigances de celui
auquel le commissaire Bloret a demandé de le former. Du moins
jusqu'au jour où débarque dans la vie de François la jolie Natasha, prostituée
de son état, laquelle va se révéler un gouffre financier pour un
François qui n'aura plus d'autre choix que d'accepter de se faire
verser des pots de vin au même titre que René s'il veut pouvoir
assurer le train de vie de sa toute nouvelle petite amie...
Redécouvrir
Les Ripoux,
c'est constater combien le film a su préserver ses qualités de
comédie même trente-quatre ans après sa sortie sur nos écrans. Le
duo incarné par Philippe Noiret et Thierry Lhermitte fonctionne
toujours à merveille et c'est un véritable plaisir que de les voir
circuler à pied ou au volant de leur voiture de fonction, dans un Paris
qui n'a depuis pas tellement changé de visage. Revoir l’œuvre de
Claude Zidi est également le moyen de se remémorer les seconds
rôles, et même ceux qui n'y font pratiquement que de la
figuration : au menu, Régine dans le rôle de l'ex-prostituée
Simone, Grace de Capitani dans celui de Natasha, Julien Guiomar dans
la peau du commissaire Bloret, ou encore Claude Brosset interprétant
Vidal, Michel Crémadès incarnant le pick-pocket (toute première
arrestation effectuée avec fierté par François Lesbuche), et ou
bien Ticky Holgado dans le rôle d'Alphonse. Le film est l'occasion
d'aller visiter un commissariat de quartier, d'aller boire ou manger
un morceau dans un bar-restaurant de la capitale, de jouer aux
courses hippiques dans un PMU, ou d'aller faire un tour du côté de
Barbès. Tout le charme d'un Paris populaire qui a sur conserver
certains de ses bons ou de ses mauvais côtés. En dehors de ces
quelques remarques personnelles, Les Ripoux est
surtout l'occasion de revivre l'une des meilleurs comédies
françaises des années quatre-vingt. Un gros succès dans les salles
avec presque six millions d'entrées qui généra deux suites.
L'excellent Ripoux contre Ripoux
en 1989, et le navrant Ripoux 3
en 2003...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire