Il était temps qu'un
cinéaste, un vrai, reprenne les commandes de la saga
cinématographique Star Trek.
Car à vouloir suivre les traces de Leonard Nimoy qui avait avant lui
réalisé les opus 3 et 4 (Star trek III – A la
Recherche de Spock et
Star Trek IV – Retour sur Terre),
William Shatner n'a fait que laisser libre cours à son narcissisme
en réalisant le pire des treize longs-métrages qui ont vu le jour
sur grand écran jusqu'à maintenant. Après lui, il fallait un grand
cinéaste pour renouer les trekkies avec l'univers de
Star Trek. Abandonnant
les années quatre-vingt derrière elle, c'est en 1991 que la
franchise réapparaît au cinéma avec le sixième long-métrage
intitulé Star Trek VI – Terre Inconnue.
Délaissant enfin la mise en scène et l'écriture pour ce qu'il sait
faire de mieux, William Shatner passe le témoin à Nicholas Meyer.
Et pour les fans, le bonhomme n'est pas n'importe qui puisqu'en 1982,
il réalisait déjà lui-même ce que de nombreux trekkies
considèrent comme le meilleur film de l'hexalogie basée sur la
série originale Star Trek (1967-1969) :
Star Trek III – La Colère de Khan.
Pour son retour au cinéma, la franchise s'attaque à un énorme pavé
puisqu'il s'agit de graver définitivement dans le marbre, la fin
d'une guerre qui oppose depuis soixante-dix ans La
Fédération des planètes unies et
l'empire klingon.
L'occasion
est donnée à ce peuple de guerriers barbares de faire la paix avec
la république fédérale interplanétaire à la suite de la
destruction partielle (mais très importante) de la lune minière
Praxis qui demeure un haut lieu stratégique pour les klingons. Alors
que le chancelier du
Haut Conseil Klingon accepte d'être escorté jusqu'au centre de
conférence par l'équipage de l'USS Enterprise afin d'y signer un
accord de paix entre son peuple et La Fédération des planètes
unies,
c'est à bord de son propre vaisseau qu'il est attaqué par une salve
de torpilles en provenance de l'Enterprise et que lui et plusieurs de
ses hommes sont ensuite tués par deux individus qui se sont
téléportés à bord. Le Dr McCoy a beau tenter de le sauver, le
chancelier meurt de ses blessures. Faits prisonniers, McCoy et le
Capitaine Kirk vont alors devoir répondre des accusations de meurtre
et de trahison dont ils font l'objet.
Avec
Star Trek VI – Terre Inconnue,
c'est le retour de la saga Star
Trek
à un niveau d'excellence qui malheureusement faisait défaut dans le
précédent volet. Le film se décompose en plusieurs étapes.
Débutant sur un fait d'ampleur cataclysmique (la destruction d'une
grande partie de la Lune Praxis comme évoqué plus haut), la
séquence propose de très jolies images de synthèses créées par
la société d'effets-spéciaux américaine Industrial
Light & Magic
qui a déjà officié sur plusieurs des longs-métrage de la
franchise, sur la série Star Trek – la
Nouvelle Génération,
et plus tard sur le huitième long-métrage réalisé par l'acteur
et réalisateur Jonathan Frakes, Star Trek VIII –
Premier Contact.
Ensuite, Nicholas Meyer nous convie à un mémorable repas entre les
officiers de l'Enterprise, le chancelier Gorkon, et plusieurs de ses
hommes. Ce qui donne lieu à quelques scènes fort délectables. Un
gros travail a été effectué sur le maquillage des klingons qui
pour la plupart, n'ont jamais paru aussi effrayants et charismatiques.
Dans la peau du chancelier Gorkon, le spectateur pourra très
nettement reconnaître l'acteur britannique David Warner (lequel a
notamment joué dans Les Chiens de Paille de
Sam Peckinpah, C'Etait Demain,
déjà réalisé par Nicholas Meyer, ou encore
L'Antre de la Folie
de John Carpenter). Nous retrouvons bien évidemment aux commandes de
l'USS Enterprise la totalité des principaux acteurs et actrices de
la série originale et des précédents volets cinématographiques,
ainsi qu'une nouvelle venue en la personne de Kim Cattrall qui
interprète là, le rôle du Lieutenant Valeris et pour lequel
l'actrice remportera le Saturn
Award
de la meilleure actrice dans un second rôle dans un film d'aventure
pour son interprétation. A noter que son personnage est la première
vulcaine
à être devenue major de sa promotion à l'Académie
de Starfleet.
Aucune
chance de s'ennuyer devant ce sixième volet de la saga
cinématographique Star
trek.
Le scénario écrit à quatre main par le cinéaste et par Denny
Martin Flinn et reposant sur une histoire originale de Leonard Nimoy,
offre une quantité de situations qui empêche la lassitude de
s'installer. Car outre l'apparente trahison de Starfleet envers
l'empire Klingon, Nicholas Meyer nous offre l'occasion d'assister au
procès de Kirk et McCoy, à l'enquête menée par Spock, Scotty, et
les autres membres de l'Enterprise sur les origines réelles de
l'attentat, ou encore à l'emprisonnement des condamnés sur
l'astéroïde gelé Rura
Penthe
(offrant ainsi l'occasion de faire connaissance avec une multitude
d'espèces aliens). L'une des spécificités majeures de ce sixième
opus demeure dans le fait que ce sera la dernière fois que l'on
pourra y voir l'équipage original au grand complet. En effet, celui du capitaine Jean-Luc Picard de la série Star
Trek – la Nouvelle ; Génération
allant petit à petit prendre la relève, le septième long-métrage
Star Trek VII - Générations
offrira aux trekkies
l'opportunité d'y voir s'y croiser les membres des deux équipages.
Parmi lesquels manquera cruellement la présence de Leonard Nimoy
dans le rôle de Spock. Concernant les effets-spéciaux, s'ils
demeurent relativement classiques, ILM y propose un très bel effet
de Morphing, une technique à l'époque toute récente et remplaçant
le classique fondu enchaîné par superposition de visages. La
musique est désormais confiée au compositeur américain Cliff
Eiderlman. Un changement qui n'affecte en rien la qualité du
long-métrage et demeure au final en toute homogénéité avec les
œuvres passées. Nicholas Meyer nous offre là un excellent
spectacle, parfois très amusant (le repas avec le chancelier Gorkon,
Uhura s'adressant aux Klingons dans leur langue, etc...) , replaçant
ainsi la franchise sur de bons rails. De quoi permettre à la saga de
repartir d'un bon pied pour les décennies à venir. Nous noterons la
présence de la mannequin Iman dans la peau de l'alien Martia, ainsi
que celle de l'acteur Christian Slater dans le rôle d'un officier de
communication de l’Excelsior. L'un des meilleurs opus...
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