Pour ce cinquième long-métrage de la franchise Star Trek,
Leonard Nimoy abandonne le rôle de réalisateur qu'il tint dans les
deux précédents volets à William Shatner, l'interprète du
Capitaine James T. Kirk, lequel bénéficie en réalité d'une clause
de la nation la plus favorisée. Ce qui en terme simple signifie que
l'acteur bénéficiera des mêmes avantages que ceux obtenus par
Leonard Nimoy. Mais alors que ce dernier fut l'auteur de deux
chapitres de la saga cinématographique, William Shatner n'aura eu le
privilège que d'en réaliser un seul : Star
Trek 5 : L'Ultime Frontière.
Et au vu du résultat obtenu par l'acteur, on peut comprendre
pourquoi il n'a pas persévéré (du moins dans l'univers Star
Trek
et au cinéma puisqu'il se contentera par la suite de réaliser
plusieurs épisodes de diverses séries télévisées). Les
cinquièmes aventures de l'équipage de l'Enterprise demeure sans
doute comme le pire d'entre tous. Partant sur un postulat au
demeurant fort intéressant (la rencontre du capitaine Kirk et de
l'équipage du vaisseau avec Dieu), le résultat est catastrophique.
Alors
que Leonard Nimoy avait fait du précédent (Star
Trek 4 : Retour sur Terre)
un chapitre à part, un entracte humoristique plutôt réussi, en se
comportant comme un gamin qui veut jouer lui aussi avec ses propres
jouets, William Shatner plantait en cette année 1989, un couteau
dans le dos d'une saga fort heureusement assez solide pour s'en
remettre. Suivant la création de la seconde série télévisée
basée sur l'univers extensible de Star
trek
(Star Trek : La
Nouvelle Génération
1987-1994), le cinquième chapitre s'ouvrait pourtant sur des augures
rassurantes. L'apparition pour la première fois à l'écran du
demi-frère de Spock, Sybok. Un demi-frère assimilé à Sarek, mais
également à une mère Vulcaine. Une princesse qui pourtant semble
n'avoir jamais existé, du moins dans la fratrie puisque dans
l'épisode Sarek
de la série Star Trek
: La Nouvelle Génération,
était évoquée une première épouse de Sarek, humaine, et non
vulcaine.
Un
détail qui reflète bien le manque de rigueur et de sérieux de la
part d'un William Shatner acteur, réalisateur, et scénariste d'un
Star Trek 5 : L'Ultime
Frontière
particulièrement ennuyeux. Laissant divaguer ses personnages alors
en permission lors de séquences proprement inintéressantes, la
suite ne sera malheureusement pas plus engageante. La philosophie
habituelle s'y offre la part congrue, et lorsqu'est évoquée la
puissante thématique de l'existence de Dieu, le résultat est
navrant. De retour sur le tournage après sa participation à la
composition de la bande-originale du premier long-métrage, Jerry
Goldsmith est encore celui qui s'en sort le mieux. Sa partition est
exceptionnelle, surtout si on la compare à l’œuvre à laquelle
elle a été rattachée. William Shatner semble avoir beaucoup de mal
à concrétiser son projet. Un sujet casse-gueule qui sans un minimum
de talent ou de connaissances ne pouvait qu'échouer.
Star
Trek 5 : L'Ultime Frontière met
fin aux années quatre-vingt de la plus triste des façons. En
voulant faire joujou avec la franchise, William Shatner n'a pas pris
conscience des enjeux d'une telle entreprise. Méprisé par les fans,
et on comprend pourquoi, le scénario de ce cinquième chapitre fut
sans doute trop lourd à porter. Trop ambitieux. Et malgré les 33
millions de dollars financés et devant permettre la réalisation du
projet, le résultat est tout juste comparable à un gros nanar
friqué. Même s'il s'y essaie, l'acteur-réalisateur-scénariste ne
parvient pas à retrouver l'humour du précédent volet. Quelques
gags mal placés tentent de raviver l'intérêt mais le problème de
rythme est tellement ancré dans le scénario que rien ne parvient à
éveiller l'attention du public. Star
Trek 5 : L'Ultime Frontière ne
ressemble finalement à rien d'autre qu'à ce vieux modèle
d'Enterprise
dont prend le contrôle le capitaine Kirk dans ce cinquième
long-métrage. Un vaisseau qui fuit de partout et dont certains
mécanismes défaillent... Navrant !
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