Cinq ans après le succès
obtenu par Les Ripoux,
le cinéaste français remet le couvert avec une suite intitulée
Ripoux contre Ripoux.
Contrairement à ce que pourrait laisser envisager le titre, cette
séquelle ne confronte non pas nos deux héros l'un contre l'autre,
mais les place face à deux nouveaux venus, plus corrompus qu'ils ne
le sont eux-mêmes. Car tombés dans le piège d'une boutiquière qui va
leur faire payer à tous les deux le sort que René lui a accordé il
y a de nombreuses années en arrière, ils vont devoir rendre leur
insigne et leur arme durant l'enquête qui devra ou non, démontrer leur
intégrité au sein de la police française. Enfermés derrière les
barreaux de leur propre commissariat, René Boisrond et François
Lesbuche voient défiler cinq des commerçants qu'ils rackettent
depuis des années. Et si ceux-ci se sont déplacés jusqu'au
commissariat, c'est pour témoigner des agissements des deux flics
ripoux.
Claude
Zidi relance l'intérêt en exploitant le face à face qui va opposer
deux ripoux à deux autres flics corrompus. Si Philippe Noiret
et Thierry Lhermitte sont toujours au rendez-vous, le casting a
cependant été bouleversé depuis le premier long-métrage puisque
si Grace de Capitani incarne toujours à l'écran la belle Natasha,
Régine a abandonné le rôle de la compagne de René, Simone.
Remplacée par Line Renaud, qui dans la peau de l'ancienne prostituée
se voit offrir un rôle beaucoup plus consistant que dans Les
Ripoux.
Julien Guiomar lui aussi a disparu du casting puisque le rôle du
commissaire Bloret est assuré dans cette séquelle par le tout aussi
excellent Michel Aumont. L'une des très bonnes idées de Claude Zidi
est donc d'avoir opposé à nos deux ripoux, deux SUPER-ripoux. Deux
flics qui vont rançonner les commerçants du quartier de manière
beaucoup plus radicale, laissant ces derniers dépités et regrettant
le temps où René et François venaient prélever leurs « impôts ».
Dans ce second chapitre des aventures des Ripoux, le personnage
interprété par Philippe Noiret y est décrit comme un vieux flic
proche de la retraite. Même ceux auxquels il prélève
malhonnêtement de l'argent depuis des années n'ont plus peur de
lui. Pire, il leur fait pitié (Roger Jendly dans le rôle d'Albert,
dit 'le Fourgue').
On retrouve quelques-uns des rôles secondaires du premier opus (tel
le restaurateur), mais de nouvelles têtes apparaissent : Jean
Benguigui dans le rôle du propriétaire de cabaret Césarini,
Christian Bouillette dans celui du bijoutier, ou encore Jean-Claude
Brialy dans la peau d'un Banquier pas si honnête qu'il en a l'air.
Tout
cela pour en venir à l'essentiel : la présence à l'écran du
duo de flics pourris formé par Jean-Pierre Castaldi et Guy Marchand.
Et autant dire que dans le genre, les deux acteurs font preuves d'un
talent hors pair pour rendre leur personnage respectif détestable.
Claude Zidi trompe le public en invitant le personnage incarné par
Thierry Lhermitte à collaborer avec les deux nouveaux venus.
L'occasion pour René, de retourner à la campagne, chez un ancien
collègue (et ripoux) qui depuis est à la retraite. De quoi
l'éloigner des tentations ? Certainement pas !!!
Ripoux contre
Ripoux est
constitué de nombreux gags qui font mouche à tous les coups. Entre
un Jean Benguigui homosexuel, lâche, et dénonciateur, des Guy
Marchand et Jean-Pierre Castaldi pourris jusqu'à l'os, un Michel
Aumont totalement désabusé, une Line Renaud touchante, et tout un
tas de seconds rôles fort amusants (Michel Crémadès réapparaît
dans cette séquelle dans le même rôle de criminel à la petite
semaine), Philippe Noiret et Thierry Lhermitte campent à merveille
ce duo de policiers corrompus chassés de leur territoire par deux
flic pires qu'eux. Ripoux contre Ripoux
n'est pas le genre de comédie où l'on rit à tout bout de champ.
Par contre, il s'agit d'un excellent divertissement, dont le scénario
écrit par Claude Zidi, Simon Michaël et Didier Kaminka tient
parfaitement la route. Curieusement, malgré le succès mérité du
premier volet et la qualité de cette suite, Ripoux
contre Ripoux n'a
pas fait l'unanimité puisqu'il a attiré dans les salles à l'époque
de sa sortie, deux fois moins de spectateurs en France. Allez savoir
pour quelle raison...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire