Pour commencer, MR73
d'Olivier Marchal. Œuvre crépusculaire. La plus noire de son
auteur. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Une attitude parfois
assommante malgré l'impeccable interprétation de Daniel Auteuil,
dont le personnage de flic alcoolique hanté par l'accident qui a
cloué à vie son épouse sur un lit d’hôpital, est entouré d'un
contingents d'enculés. Des flics eux aussi. Il est étonnant
d'ailleurs de constater combien l'affrontement flics-voyous n'aura
pas lieu. Les bons et les méchants sont du même milieu, portent
tous officiellement une arme de service et une plaque de police. On y
arrondit ses fins de mois comme on peut, quitte à dérober sur la
scène d'un crime, les bijoux de l'une des victimes d'un tueur en
série insaisissable. Une 'mature' découverte
attachée sur son lit dans une posture indécente, violée,
sodomisée, battue à mort. C'est noir, oui, mais ça n'atteint jamais
le degré d'intensité du Série Noire d'Alain
Corneau ou du Bad Lieutenant d'Abel
Ferrara. Surtout à la seconde projection. Mais MR73,
ça n'est pas que l'unique récit de Louis Schneider, flic relié à
la vie par sa seule épouse végétant tel un quasi-légume à
l'hosto. C'est aussi l'histoire parallèle de Justine Maxence, fille
d'un couple qui vingt ans auparavant ont été les victimes d'un
double homicide barbare perpétré par un certain Subra. Un nom qui
rappellera aux amateurs de criminologie française le fameux
'Trio Infernal'
et l'affaire Hattab-Sarraud-Subra qui défraya la chronique en 1984.
la jeune femme apprend bientôt que le bourreau de ses parents va
sortir sous peu de prison. Le lien entre Louis Schneider et Justine
Maxence. C'est cette affaire justement, vieille de plusieurs
décennies mais que le cinéaste reléguera en fin de parcours alors
même que le flic est déchu de tous ses droits de policier après le
destin tragique de l'un des rares collègues qu'il conservait encore
comme ami. Un bon polar, sombre, nihiliste. Quelques portraits de
flics véreux du meilleur tonneau et surtout, un Daniel Auteuil
charismatique. Blafard, suant l'alcool, tenant à peine sur ses deux
jambes. Il est loin le 'Bébel'
des Sous-Doués Passent le Bac.
Le troisième long-métrage d'Olivier Marchal est surtout l'occasion
pour l'acteur d'offrir l'une de ses meilleures performances.
Pourtant, MR73
ne demeure finalement pas le meilleur film du cinéaste ancien flic.
On lui préférera sans doute son dernier bébé, Carbone.
Plus nerveux, moins existentialiste. Et finalement, tout aussi sombre
et désespéré...❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Tiens,
puisque j'ai Daniel Auteuil dans la ligne de mire, revenons justement
sur l'un des films avec lesquels il attaqua le début des années
quatre-vingt : Les
Sous-Doués Passent le Bac.
Hé, oh ! Ne rigolez pas. C'est con, stupide, léger (très, et
même trop), pas intelligent pour un sou, mais qu'est-ce que c'est
bon. Et culte surtout. Car en France, on a pas de pétrole, et quand
les idées se font la malle on enchaîne les uns derrière les
autres, et ce, en quelques années seulement, des longs-métrages
dont on pique la majeure partie des idées aux autres. Sauf que Les
Sous-Doués Passent le Bac
était là avant les autres. Un an avant Le
Maître d’École
de Claude Berri (oui, oui) avec l'excellent humoriste (mais assez
piètre acteur) Coluche, mais également deux avant le déplorable
Les Diplômés du Dernier Rang de
Christian Gion, lequel a presque plagié le film de Claude Zidi. Vus
les résultats désastreux obtenus par l'établissement scolaire
privé LOUIS XIV à Paris, la directrice Lucie Jumaucourt
(l'excellente Maria Pacôme) décide de réaménager les cours afin
qu'un maximum d'étudiants obtiennent leur baccalauréat en fin
d'année. Les
Sous-Doués Passent le Bac n'est
en général qu'une succession de gags assez lourds, pas très fins
dans l'ensemble mais l'imagination débordante dont font preuve les
étudiants communique une joie et un plaisir au spectateur qui rit
devant tant de pitreries et de bêtises. On n'aura jamais vu une
telle concentration de cancres en dehors du quotidien des professeurs
actuels. Aux côtés de Daniel Auteuil et Maria Pacôme, on retrouve
quelques trognes bien connues comme celles de Hubert Deschamp en
professeur de mathématiques, d'anglais et de sciences-physiques,
Tonie Marshall en prof d'histoire-géographie, mais aussi Féodor
Atkine dans le rôle d'un parent d'élève ou encore Michel Galabru
en commissaire de police et Richard Bohringer en pion lors d'une
épreuve de mathématiques. Un classique de la comédie
franchouillarde que l'on pourra aisément cataloguer de nanar...❤❤❤❤❤❤💔💔💔💔
Direction
le Mexique avec le thriller surnaturel Los
Parecidos écrit
et réalisé par le cinéaste Isaac Ezban. Cette fois-ci, rien à
voir avec les deux films précédents si ce n'est que le réalisateur
mexicain tente d'entretenir un certain suspens et que certaines
situations prêtent à sourire. L'intrigue de ce long-métrage est si
étrange qu'il n'a presque aucun équivalent cinématographique si ce
n'est la célèbre série de science-fiction américaine The
Twilight Zone.
Car en effet, les personnages naviguant dans la salle d'attente d'un
dépôt de bus d'où ils sont incapables de s'extraire dès lors
qu'ils y mettent un pied se retrouvent dans une situation pour le
moins étonnante. D'aucun dira d'extraordinaire même. Réalisé en
2015, le film n'a pas connu chez nous de sortie dans les salles mais
l'entreprise américaine NETFLIX le propose depuis le 12 mai 2017 en
flux continu sur Internet. Le récit tourne autour d'Ulises et de
plusieurs voyageurs enfermés dans le hall d'une station de bus qui
vont être les témoins d'événements étranges. Alors qu'une pluie acide redouble d'intensité et que la radio retransmet des
informations inquiétantes concernant apparemment d'étranges
comportements liés au déluge, à l'intérieur, tout s'emballe
lorsqu'un étrange virus semble s'attaquer à tour de rôle aux
personnes présentes à mesure que le temps passe. La particularité
de ce 'virus'
étant de transformer Irene, Martin, Alvaro et les autres non pas en
infectés, mais en les transformant en répliques exactes d'Ulises.
D'abord soupçonné d'être à l'origine du mal, Ulises est très
vite innocenté lorsque les soupçons se portent sur le jeune
Ignacio... vraiment
très curieux est ce Los
Parecidos qui semble sortir de nulle part. Le design général du décor ainsi
que l'esthétique apportée à l'image elle-même renvoient l'univers
de ses personnages dans les années cinquante-soixante même si cela
n'est jamais réellement précisé. Difficile de donner un avis tout
à fait objectif devant cet OFNI totalement assumé. Jamais vraiment
amusant, jamais totalement angoissant, le film du mexicain a le
privilège de posséder une identité propre. Avec un tel scénario,
on s’imaginerait presque à rêver de ce qu'auraient pu faire d'une
telle histoire, des cinéastes tels que David Lynch ou Alex de la
Iglesia. En tout cas, une œuvre intéressante même si elle ne mérite pas encore le statut de film culte...❤❤❤❤❤❤💔💔💔💔
On
termine comme on a commencé; avec un thriller: Le
Jour Attendra.
Bien que le réalisateur de ce seul long-métrage Edgar Marie ait
participer à l'écriture de Les
Lyonnais
d'Olivier Marchal et de la série Braquo,
on ne peut pas dire que ce scénariste et cinéaste français ait
fait des étincelles en tournant ce polar interprété par Jacques
Gamblin et... Olivier Marchal en 2013. Le film est une mauvaise copie
de tout ce qui a déjà été fait avant. Sans une once d'imagination
et de talent, Edgar Marie s'imagine tout d'abord marquer les esprits
avec une séance d'interrogatoire se voulant sans doute aussi
impressionnante que la fameuse scène de la tronçonneuse dans le chef-d’œuvre Scaface
de Brian de Palma. Raté. Ensuite, lorsque le français suppose être
capable d'imposer aux spectateurs un gunfight au ralenti aussi
puissant que ceux de John Woo (A
Better Tomorrow,
The
Killer,
Bullet
in the Head,
Hard-Boiled),
là encore, il se trompe. A vrai dire, Le
Jour Attendra devrait
permettre de promouvoir auprès de ceux qui dénigrent son œuvre en
tant que cinéaste, l'Olivier Marchal 'Réalisateur' tant il surpasse
en de nombreuses occasions, cet ersatz sans intérêt. L'un des
points les plus embarrassant demeure dans la présence de Jacques
Gamblin. En effet, qu'a donc été foutre un tel acteur dans ce
projet qui n'a d'autre force que de faire involontairement rire
devant l'accumulation d'incohérences et de scènes ridicules. Vous
l'aurez compris, Le
Jour Attendra est
très clairement un mauvais film. Mais au vu de la concurrence,
l'amateur n'a pas trop de soucis à se faire: le thriller a de beaux
jours devant lui...❤❤❤💔💔💔💔💔💔💔
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