Alors que le fisc et la
police sont à la recherche de Jean-Louis Brochard, requin de la
finance qui a détourné plusieurs dizaines de milliards d'euro à
son unique bénéfice, aidé par ses proches, celui-ci compte
échapper à la justice et fuir vers l'étranger sous une fausse
identité : c'est sous le nom de Mustapha Mohamedi qu'il rejoint
l'aéroport le plus proche afin de quitter le pays. Le teinturier
William Boulanger vient quant à lui se faire plaquer par sa femme
alors qu'il avait tout juste réservé un jet privé pour fêter leur
anniversaire de mariage.
Par un concours de
circonstances les deux hommes vont en commun emprunter l'avion loué
par William mais lors d'une violente tempête, l'avion s'abîme dans
l'océan. Lorsque Jean-Louis rouvre les yeux, il découvre qu'il
s'est échoué sur une île déserte. Il n'est d'ailleurs pas le seul
puisque perché au sommet d'un arbre, William le supplie de l'aider à
descendre. L'un et l'autre vont devoir, contre mauvais fortune,
accepter de cohabiter ensemble. Mais cela ne va pas se dérouler sans
heurts. En richissime homme d'affaire, Jean-Louis est habitué à ce
que son entourage se plie à toutes ses exigences. Quant au
teinturier, il n'est pas question pour lui d'accéder aux demandes de
son nouveau compagnon. La vie devenant insupportable pour l'un et
l'autre, ils décident de créer une frontière et de partager l'île
en deux...
Alors qu'il avait
pourtant signé le sympathique De l'Autre Côté du Périph
quatre ans en arrière, le cinéaste David Charhon signe avec Les
Naufragés un film au scénario maintes fois rabâchés (deux
héros aux styles de vie radicalement différents vont devoir
apprendre à vivre ensemble et à s'apprécier) en transposant cette
fois-ci le sujet sur une île déserte. On ne peut absolument pas
dire avec certitude qu'à un moment ou un autre le film change en
bien ou en mal. Que le film de David Charhon nous laisse entendre que
l'île est déserte ou que l'on découvre plus tard qu'elle est en
fait habitée par un hôtel et des clients un peu « particuliers »,
il demeure d'une platitude étonnante. Les deux principaux
interprètes ont beau faire ce qu'ils peuvent (Auteuil éructant
parfois d'une voix quelque peu féminisée), Les
Naufragés ne décolle
jamais.
La
dernière expérience dans ce domaine fut vécue en 2008 avec le
très, très, très mauvais RTT
de Frédéric Berthe avec Kad Merad et Mélanie Doutey. Non pas que
le film de David Charhon soit aussi mauvais (faut quand même pas
exagérer), mais on atteint un degré dans l'absence de scènes
vraiment comiques qui atteint des sommets. Si la majeure partie du
temps nous avons l'habitude de nous accorder sur le fait qu'une œuvre
mérite d'être regardée jusqu'au bout, quelle que soit ses qualités
ou ses défauts, Les Naufragés n'a
peut-être pas suffisamment de valeur pour en valoir autant.
Et
ce n'est certainement pas la présence de Daniel Auteuil au générique
qui nous fera changer d'avis. Bien meilleur lorsqu'il est tragique,
la comédie n'est peut-être tout simplement pas faite pour lui
(aucun véritable classique du genre à noter dans sa filmographie).
Laurent Stocker, habituellement fort sympathique, livre une
interprétation à la hauteur des dialogues qui lui sont confiés. A
partir d'un matériau de base fort peu alléchant, l'acteur ne
pouvait malheureusement espérer aucun réslutat concluant. Sur le
papier, Les Naufragés
se révélait alléchant. Malheureusement, une fois sur les écrans,
c'est la douche froide. Même le décor paradisiaque servant de cadre
au film demeure finalement mal exploité. Une grosse déception...
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