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samedi 13 août 2016

Les Naufragés de David Charhon (2016)



Alors que le fisc et la police sont à la recherche de Jean-Louis Brochard, requin de la finance qui a détourné plusieurs dizaines de milliards d'euro à son unique bénéfice, aidé par ses proches, celui-ci compte échapper à la justice et fuir vers l'étranger sous une fausse identité : c'est sous le nom de Mustapha Mohamedi qu'il rejoint l'aéroport le plus proche afin de quitter le pays. Le teinturier William Boulanger vient quant à lui se faire plaquer par sa femme alors qu'il avait tout juste réservé un jet privé pour fêter leur anniversaire de mariage.

Par un concours de circonstances les deux hommes vont en commun emprunter l'avion loué par William mais lors d'une violente tempête, l'avion s'abîme dans l'océan. Lorsque Jean-Louis rouvre les yeux, il découvre qu'il s'est échoué sur une île déserte. Il n'est d'ailleurs pas le seul puisque perché au sommet d'un arbre, William le supplie de l'aider à descendre. L'un et l'autre vont devoir, contre mauvais fortune, accepter de cohabiter ensemble. Mais cela ne va pas se dérouler sans heurts. En richissime homme d'affaire, Jean-Louis est habitué à ce que son entourage se plie à toutes ses exigences. Quant au teinturier, il n'est pas question pour lui d'accéder aux demandes de son nouveau compagnon. La vie devenant insupportable pour l'un et l'autre, ils décident de créer une frontière et de partager l'île en deux...

Alors qu'il avait pourtant signé le sympathique De l'Autre Côté du Périph quatre ans en arrière, le cinéaste David Charhon signe avec Les Naufragés un film au scénario maintes fois rabâchés (deux héros aux styles de vie radicalement différents vont devoir apprendre à vivre ensemble et à s'apprécier) en transposant cette fois-ci le sujet sur une île déserte. On ne peut absolument pas dire avec certitude qu'à un moment ou un autre le film change en bien ou en mal. Que le film de David Charhon nous laisse entendre que l'île est déserte ou que l'on découvre plus tard qu'elle est en fait habitée par un hôtel et des clients un peu « particuliers », il demeure d'une platitude étonnante. Les deux principaux interprètes ont beau faire ce qu'ils peuvent (Auteuil éructant parfois d'une voix quelque peu féminisée), Les Naufragés ne décolle jamais.

La dernière expérience dans ce domaine fut vécue en 2008 avec le très, très, très mauvais RTT de Frédéric Berthe avec Kad Merad et Mélanie Doutey. Non pas que le film de David Charhon soit aussi mauvais (faut quand même pas exagérer), mais on atteint un degré dans l'absence de scènes vraiment comiques qui atteint des sommets. Si la majeure partie du temps nous avons l'habitude de nous accorder sur le fait qu'une œuvre mérite d'être regardée jusqu'au bout, quelle que soit ses qualités ou ses défauts, Les Naufragés n'a peut-être pas suffisamment de valeur pour en valoir autant.

Et ce n'est certainement pas la présence de Daniel Auteuil au générique qui nous fera changer d'avis. Bien meilleur lorsqu'il est tragique, la comédie n'est peut-être tout simplement pas faite pour lui (aucun véritable classique du genre à noter dans sa filmographie). Laurent Stocker, habituellement fort sympathique, livre une interprétation à la hauteur des dialogues qui lui sont confiés. A partir d'un matériau de base fort peu alléchant, l'acteur ne pouvait malheureusement espérer aucun réslutat concluant. Sur le papier, Les Naufragés se révélait alléchant. Malheureusement, une fois sur les écrans, c'est la douche froide. Même le décor paradisiaque servant de cadre au film demeure finalement mal exploité. Une grosse déception...

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