Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Tom Hiddleston. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Tom Hiddleston. Afficher tous les articles

jeudi 17 mars 2022

Crimson Peak de Guillermo Del Toro (2015) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Le réalisateur, scénariste et producteur mexicain Guillermo Del Toro est un cinéaste à part dans le paysage cinématographique mondial. En effet, capable de réaliser des longs-métrages pas toujours très fins (la séquelle de Blade, les Hellboy ou pire, Pacific Rim), il est aussi et surtout capable de mettre en scène des œuvres beaucoup plus fortes en terme d'émotion, de poésie et de visuels. On pense notamment à L'échine du Diable ou au magnifique (quoique très cruel) Le labyrinthe de Pan. Plus tard il réalisera La forme de l'eau qui sera comparé au cinéma de Jean-Pierre Jeunet et même, tout récemment, Nightmare Alley,dernier long-métrage qui fera la quasi-unanimité auprès de la presse spécialisée. En 2015, il adapte son propre scénario écrit à six mains aux côtés de Matthew Robbins et Lucinda Coxon sous le titre de Crimson Peak. Son neuvième film. Une œuvre plus proche de son penchant pour le ''majestueux'' que pour le ''sévèrement burné''. D'une beauté plastique irréprochable, le réalisateur et ses techniciens plongent le film dans des teintes grenat et vert bouteille du plus bel effet. Chaque séquence, chaque plan rendent ivre de plaisir le spectateur qui alors se voit comme au milieu d'une galerie d'art où chaque visuel est un tableau de maître prenant vie. De ce point de vue là, Crimson Peak rejoint donc Le labyrinthe de Pan, lequel était déjà visuellement remarquable même si avec son neuvième long-métrage Guillermo Del Toro repousse encore plus loin le concept de ''merveilleux''. C'est d'ailleurs là dessus que repose l'essentiel de Crimson Peak car comme nous allons rapidement le comprendre, le film n'est malheureusement pas dénué de lacunes. Si la reconstitution d'une Angleterre victorienne est splendide et somme toute fidèle à ce que l'on pouvait en attendre et si le film apparaît comme un brillant hommage au cinéma d'épouvante britannique de la Hammer Film Productions des années cinquante et soixante-dix, on perçoit très vite les limites de son scénario...


Qui, comme je le répète, fut écrit par le réalisateur lui-même ainsi que ses deux collaborateurs. Faisant ainsi la preuve que le nombre ne vaut pas toujours comme preuve de qualité. Car en effet, outre le fait que le spectateur devine à l'avance la plupart (voire l'intégralité) des événements qui vont se produire, le récit plongeant une jeune américaine dans une immense et sinistre demeure appartenant à son nouvel époux et sa sœur pourrait s'envisager comme la relecture romancée de n'importe quel fait divers actuel tournant autour d'une escroquerie à l'héritage. Si l'on en prend plein les yeux, il ne faut pas oublier que l'essentiel n'y est sans doute pas. Car Crimson Peak est comme un joli coffret doré serti de diamants, d'émeraudes, de rubis et de saphirs et qui une fois ouvert se montre aux trois-quarts vide ! Mais il n'empêche cependant que le travail accompli sur tout le reste demeure absolument admirable. Attirant l’œil comme une abeille autour d'un pot de miel, Guillermo Del Toro fait appel à des techniciens hors pair. Et parmi eux, le directeur artistique Brandt Gordon qui après avoir débuté sa carrière à la télévision au milieu des années quatre-vingt dix l'a poursuivie sur grand écran jusqu'à retrouver Guillermo Del Toro quinze ans plus tard sur le plateau de Nightmare Alley. On retrouve également le production designer Thomas E. Sanders qui après avoir notamment travaillé sur l’extraordinaire Apocalypto de Mel Gibson rejoignait donc en 2015 l'équipe du réalisateur mexicain, tout juste une année avant de travailler sur Star Trek: Sans limites de Justin Lin. Autre aspect remarquable du long-métrage de Guillermo Del Toro, ses costumes, qui sont l’œuvre de Kate Hawley qui avait déjà travaillé pour le mexicain sur Pacific Rim et dont le formidable talent sera de nouveau visible à la sortie prochaine de l'adaptation en série du Seigneur des anneaux...


Mais surtout, Crimson Peak bénéficie d'une très grande justesse au niveau de son interprétation. Trois acteurs principaux auxquels l'on ajoutera tout de même la prestation de l'acteur Charlie Hunnam dans le rôle du Docteur Alan McMichael ainsi que celle de Jim Beaver dans celui de Carter Cushing, le père de l'héroïne (une référence, sans doute, au célèbre acteur britannique Peter Cushing qui était à son époque spécialisé dans le cinéma d'épouvante et fantastique). La vedette de ce film est donc l'actrice Mia Wasikowska qui interprète le personnage d'Edith Cushing. Jeune écrivain désœuvrée par l'absence de sa mère et bientôt par la mort prochaine de son père, communiquant avec les morts et tombant follement amoureuse de Thomas Sharpe (formidable Tom Hiddleston) dans l'ombre duquel veille la sœur Lucille (Jessica Chastain en mode ''flippant''), elle part s'installer dans leur immense demeure familiale partiellement délabrée sans se douter de ce qui se trame derrière son dos. Crimson Peak y invoque alors des fantômes esthétiquement plutôt convaincants. Malheureusement, il devient très rapidement difficile de s'en effrayer quel que soient les subterfuges employés (apparitions soudaines, Jump Scares).D'ailleurs, leur présence n'ayant rien de fondamentalement productif, leurs diverses apparitions s'avèrent souvent stériles d'un point du vue du récit. Guillermo Det Toro appréciant toujours autant la monstruosité, il persévère dans sa description en lui offrant les atours de la ''paranormalité'' tout en lui offrant également un visage humain. Le récit est lent, beau, romantique, mais parfois suranné. Crimson Peak aurait été parfait si seulement le spectateur n'avait pas l'impression d'écrire le scénario en même temps que le déroulement de l'histoire. Au final, le long-métrage nous abandonne avec un sentiment mitigé. Celui d'avoir assisté à un spectacle visuellement époustouflant (et parfois très gore, surtout dans la dernière partie) tout en ayant accompagné des personnages au cœur d'un récit manquant au fond, d'originalité...

 

vendredi 17 mars 2017

Kong: Skull Island de Jordan Vogt-Roberts (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Pour une fois, je vais vous parler d'un blockbuster américain, genre généralement et éminemment méprisé en ces pages. C'est donc avec une certaine insolence que j'aborderai l'objet tout en demeurant d'une impartiale objectivité. La bête se nomme ici Kong : Skull Island et démarre sous les pires et les meilleurs auspices puisque le film se déroulant en l'an de (dis)grâce 1973 et aux abord du conflit vietnamien, on aura droit à la sempiternelle bande-son typée seventies avec tout ce qu'elle comporte de bon pour les vieux briscards et de mauvais pour les petits jeunes sevrés aux infamantes productions musicales actuelles. On a droit à l'immuable développement des forces américaines, l’œuvre profitant ainsi dans un premier temps de l'occasion que lui offre son auteur Jordan Vogt-Roberts de nous offrir l'image d'une toute puissance militaire qui n'hésite pas à déployer une partie infime de ses forces (comprendre une armada d'hélicoptère et un porte-avion flambant neuf). Force guidée par un colonel d'abord déprimé à l'idée de plier bagages et baisant presque les pieds d'un supérieur lui offrant une opportunité, somme toute ridicule au regard du conflit qui l'a retenu jusqu'à maintenant au Vietnam, mais qui désormais peut espérer prolonger l'expérience en terre étrangère.

Une île, la Skull Island du titre, et que l'on traduira fort logiquement chez nous par L’île au Crâne, un vaste territoire demeuré vierge de toute exploitation, de toute colonisation, du moins jusqu'à ce qu'un satellite américain n'en révèle la présence. D'une simple évocation de l'éventuel accaparement des lieux par l'URSS, voilà que deux scientifiques parviennent à convaincre un sénateur de leur offrir non seulement le voyage, mais l'aide également de chercheurs et de soldats. Ces derniers dont le quota d'abrutis n'a malheureusement pas ici été revu à la baisse. Si cette première partie de Kong : Skull Island semble être percluse de clichés, on peut également se demander dans quelles mesures ces références habituelles sont rattachées à une certaines idée de la réalité. Aux commandes d'une armée aux muscles huilés et pesant aussi lourds que sont légers leurs neurones, l'acteur Samuel L. Jackson, obtenant ici le rôle ingrat du lieutenant-colonel Preston Packard et que l'on aurait communément envie de nommer « gros con de service ».

Un beau casting constitué par la présence des charismatiques Tom Hiddleston et John Goodman, ainsi que de la jolie Brie Larson. Si l'on retrouve quelques aspects des œuvres qui l'ont précédé, Kong : Skull Island nous ôte la disgrâce d'une humanité désirant arborer un fier trophée de plusieurs dizaines de mètres de hauteur en l’exportant jusqu'aux États-Unis. Ne serait-ce ce militaire laissant une armée de créatures au look surréaliste (et nommés lézards par le seul peuple d'indigènes vivant sur l'île) dézinguer ses hommes au seul profit d'une vengeance d'homme à singe, Kong : Skull Island aurait pu se voir comme une sorte de carte postale idyllique en terre inhospitalière. Entre Koh Lanta, Jurassic Park, Predator, et les innombrables longs-métrages ayant mis en vedette un certain Godzilla du temps des Ishirô Honda, Jun Fukura et consorts, le film de Jordan Vogt-Roberts est peu avare en terme de visuel puisqu'il propose des décors à couper le souffle que l'on doit à certaines régions du globe telles que l'archipel de Hawaï, et l'Australie. Des décors bluffant, donc, mais également des effets-spéciaux remarquables en images de synthèse.
Le tout auréolé d'un scénario, bien entendu, assez convenu et totalement prévisible, et de quelques scènes, avouons-le, tout à fait grotesque. J'en veux pour preuve les rafales de balles de gros calibres ininterrompues et pourtant inefficaces contre l'une des créatures qui rendra son dernier souffle grâce à l'utilisation d'un... briquet. Mais tout cela n'est pas grave. Que voulez-vous, on est à Hollywood, le monde merveilleux de la magie, des incohérences et des scénarios en mode 'slim' noyés sous une tonne d'effets. Kong : Skull Island remplit ses objectifs : un bon divertissement familial, un point c'est tout...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...