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mercredi 29 décembre 2021

Summer of Sam de Spike Lee (1999) - ★★★★★★★★★☆

 


 

On ne présente plus le réalisateur et scénariste américain Spike Lee qui depuis des décennies n'a eu de cesse de plaider la cause afro-américaine. En 1999, il s'attaque à l'un des faits-divers les plus effroyables qu'aient connu les États-Unis. L'histoire de David Berkowitz, ce tueur en série qui défraya la chronique dans les années soixante-dix en tuant six femmes et hommes de type caucasien et en blessant neuf autres. Mais plutôt que de se concentrer sur ce monstre qui affirma qu'un chien lui ordonna de tuer ou sur l'enquête que menèrent les autorités, Spike Lee préfère se concentrer sur la vie d'un petit groupe d'italo-américains vivant dans le sud du Bronx parmi lesquels Vinny (excellent John Leguizamo), son épouse Dionna (Mira Sorvino) et son ami Richie (Adrien Brody). Plutôt que de s'intéresser de très près au fait-divers, le réalisateur choisi de se pencher sur le climat de tension qui naquit autour de cette affaire et signe avec Summer of Sam une œuvre riche sur fond de disco en pleine ébullition et de Punk qui devait connaître quelques années en arrière ses premiers balbutiements mais qui dans le cadre de cette affaire est traité par Spike Lee comme une dégénérescence à l'origine de certains ''fantasmes''. L'action se déroule durant l'été le plus chaud qu'ait connue l'Amérique. Une chaleur qui semble s'être transmise à certains habitants, voire même certaines communautés puisque dans la nuit du 13 juillet, une panne de courant fut au centre d'une multitude de drames et d'incivilités...


Plus de trente quartiers de New York sont plongés dans l'obscurité. Une partie de la population se retrouve piégée dans des ascenseurs ainsi que dans le métro new-yorkais tandis que le soir, un homme sort de chez lui et tue à l'aide d'un calibre 44 des couples tranquillement installés dans leur véhicule. Spike Lee signe avec Summer of Sam un intense moment de cinéma où la communauté afro-américaine est quelque peu écartée pour se concentrer sur les ressortissants d'origine italienne qui aujourd'hui sont plus de trois millions deux-cent mille à vivre à New York. Le réalisateur décrit en parallèle la lente dérive d'un homme et de son couple, l'amitié entre membres d'une même communauté, la folie qui s'empare de la population ainsi que les craintes de tous d'être les prochaines victime du tueur (les boites de nuit finissent par se vider de leurs clients habituels). Un tueur que Spike Lee n'oublie malgré tout jamais vraiment, retranché dans un appartement qui transpire littéralement l'état d'esprit dans lequel l'homme est plongé. Mais Summer of Sam est aussi et surtout un long-métrage sur l'intolérance face à la différence. Adrien Brody campe un Richie mémorable dont l'attitude, le look et l’ambiguïté sexuelle ont des chances de lui nuire. Sans verser dans l'outrance, Spike Lee dresse un portrait de notre société absolument remarquable sur fond de thriller. À la mise en scène impeccable s'ajoute une interprétation tout aussi splendide que l'on doit notamment aux interprètes cités précédemment mais également aux présences emblématiques de Michael Rispoli dans le rôle de Joey T, l'un des amis de Vinny et tête pensante du groupe, de Jennifer Esposito (laquelle était à l'origine envisagée pour jouer le rôle de Dionna) dans celui de Ruby, la petite amie de Richie, de bien d'autres encore mais également de celle du toujours aussi génial Ben Gazzara dans la peau du très respecté Luigi...


Le film prend évidemment de grandes libertés avec le fait historique tout en respectant certains événements et certains noms de lieux bien que le film ne situe pas son action à l'endroit précis où eurent lieu les meurtres (dans le Queens). Un choix délibéré de Spike Lee qui préférait alors se montrer respectueux envers les proches des victimes de David Berkowitz en évitant de témoigner de manière trop frontale des événements qui touchèrent la ville cet été là. Sous certains aspects, la vie de la communauté italo-américaine rapproche le film de l'univers de Martin Scorsese. Le génie de sa mise en scène amène Spike Lee à signer l'une des séquences les plus remarquablement délirante du film tout en étant d'une effarante crédibilité dans son mode de pensée : Le tueur en série dans sa globalité étant devenue une star se hissant presque à la hauteur des vedettes de la chanson ou du cinéma, on voit David Berkowitz (l'acteur Michael Badalucco) descendre une avenue à l'arrière d'un véhicule de police comme le ferait un acteur ou un chanteur à l'arrière d'une limousine. S'impose alors une vision trouble des faits et une manière pour Spike Lee de filmer la foule en délire sans que l'on puisse tout à fait affirmer qu'elle accueille l'homme comme le monstre qu'il est supposé être ou comme une nouvelle icône de la criminalité portée au rang de nouveau héros. Une œuvre indispensable...

 

jeudi 25 juillet 2019

Old Boy de Spike Lee (2013) - ★★★★★★★☆☆☆



Gonflé, Spike Lee... Dix ans après que le cinéaste sud-coréen Park Chan-Wook ait asséné à la face du monde son mythique Old Boy, voilà qu'en 2013, les États-Unis s'emparaient encore d'un classique venu d'Asie pour en proposer une version occidentale. Osé si l'on considère que Park Chan-Wook avait signé en 2003 une œuvre parfaite, qui n'avait certainement pas besoin, ni d'être retouchée, ni d'être relue. Un long-métrage monumental qui allait permettre à l'Asie en général et à la Corée du Sud en particulier, de voir s'ouvrir devant elle, les portes du cinéma mondial. Combien de films et de cinéastes venus d'Asie de l'Est doivent à Old Boy ? Impossible à chiffrer, et pourtant, les Bong Joon-Ho, les Kim Jee-Woon, les Na Hong-Jin, les Gareth Evans ou les Pinkaew Prachya lui doivent tout. Certains diront sûrement : et John Woo ? Pas moi, non.

Ceux qui crièrent sans doute à l'infamie dès la première annonce de la mise en chantier du remake en 2007 ont pourtant échappé au pire. Car avant que Futabasha, l'entreprise qui édita le manga original, n'intente un procès auprès des producteurs de la version sud-coréenne pour avoir illégalement vendu les droits aux États-Unis, il était prévu que Steven Spielberg réalise lui-même ce remake !!! Steven Spielberg réalisant le remake de Old Boy !!! et avec dans le rôle principal, pourquoi pas Will Smith puisque celui-ci était particulièrement attaché au projet !!! On a donc échappé au pire même si avant d'avoir pu découvrir la version occidentale du classique de Park Chan-Wook, on aurait eu tendance à s'avérer plutôt méfiants. C'est que l'on ne touche pas à un monument sans s'attirer les foudres des cinéphiles.

Et pourtant, même si le miracle n'a pas réellement eu lieu (surtout dans sa version doublée en français, une catastrophe!) ? Spike Lee sauve les meubles grâce à une approche personnelle qui, si elle aura sans doute fâché les puristes de voir le scénario original si consciencieusement allégé, ménage tout de même de sacrés moments d'anthologie. A commencer par ce combat monumental qui opposait l'incroyable acteur sud-coréen Choi Min-sik à une horde de malfrats constituée d'une cinquantaine d'individus lors d'un plan-séquence MO-NU-MERN-TAL !!! Comment Spike Lee allait-il pouvoir gérer cette séquence ? En l'expurgeant purement et simplement ou en la réactualisant à sa sauce ? C'est cette seconde option que choisissait le cinéaste américain, et après quelques secondes de fébrilité, le spectateur ressortait dix ans plus tard, totalement essoré comme il le fut déjà en 2003. Spike Lee intègre donc bien ce combat d'un seul homme contre cinquante, mais plutôt que de se contenter d'observer la scène sur un seul plan, le cinéaste a l'idée ingénieuse d'un combat en deux actes et sur deux niveaux différents.

Porté par un Josh Brolin (No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen) plus que convaincant, Old Boy cuvée 2013 n'est peut-être pas le remake idéal du point de vue du fan de l'original qui de toute manière est insurpassable, mais tout de même, on est loin de l'insipide plagiat qu'il aurait pu devenir dans les mains d'un autre cinéaste beaucoup moins expérimenté. À dire vrai, ceux qui pourraient se satisfaire amplement de ce remake sont ceux-là même qui n'ont pas connaissance de l’œuvre originale. Sans compter sur celle-ci, le Old Boy de Spike Lee demeure un excellent film d'action, porté par un interprète principal charismatique et des seconds rôles de haute volée (Samuel L. Jackson toujours fabuleux)...
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