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vendredi 4 octobre 2019

Soylent Green de Richard Fleischer (1973) - ★★★★★★★☆☆☆




Soleil Vert (qui n'est ni la traduction littérale du titre original du long-métrage de Richard Fleischer Soylent Green qui signifie en réalité Soja Vert, ni celle du roman qui est à l'origine de cette adaptation, écrit, lui, par le romancier américain Harry Harrison sous le titre Make Room! Make Room!) est l’œuvre d'un cinéaste qui durant sa carrière riche d'une petite cinquantaine de longs-métrages a œuvré dans la comédie, le western, le film de guerre historique, le thriller, ou l'adaptation cinématographique de réels cas de tueurs en séries (L’Étrangleur de Boston en 1968, 10 Rillington Place en 1971), mais aussi beaucoup dans le domaine du fantastique, de la science-fiction et de l'épouvante à travers quelques classiques du genre parmi lesquels on trouve notamment 20.000 Leagues Under the Sea en 1954, Fantastic Voyage en 1966, Amityville 3-D en 1983 et donc ce Soylent Green datant de 1973. Le cinéaste offre le rôle principal à l'une des plus grandes stars américaines de l'époque, Charlton Heston, lequel enchaîne depuis plusieurs décennies les succès au cinéma. On se souviendra longtemps de The Ten Commandments de Cecil B. DeMille dans lequel l'acteur interprétait le rôle de Moïse, de Ben-Hur de William Wyler dans lequel il interprétait le rôle-titre, ou encore de Planet of the Apes où dans la peau du capitaine de navette George Taylor il était confronté à une civilisation humaine asservie par des singes. Un exemple de dystopie comme le sera également trois ans plus tard The Omega Man dans lequel l'acteur sera l'un rares survivants d'une planète Terre dépeuplée en raison d'une guerre biologique.

À vrai dire, le cas contraire de Soleil Vert dont l'intrigue se déroule en 2022 (contrairement au roman qui situait la sienne en 1999) sur une planète victime de la surpopulation de ses habitants et d'une telle raréfaction de l'eau et de la nourriture due à la population (mise en images lors du générique) que la société Soylent Industries a mis sur le marché différentes tablettes plus ou moins nutritives permettant aux quarante-quatre millions d'habitants de New York de se nourrir. Une nouvelle tablette est mise en vente. Le ''Soleil Vert''. Disponible uniquement le mardi, plus riche nutritivement mais malheureusement aussi beaucoup plus chère, elle provoque des débordements parmi la population chaque qu'elle est mise en vente. L'un des dirigeants de l'entreprise Soylent Industries est retrouvé mort, assassiné. L'enquête est confiée au détective Frank Thorn qui en investiguant notamment autour de l'usine fabriquant les fameuses tablettes de ''Soleil Vert'' va découvrir la terrible vérité sur leur composition...

Considéré comme un classique de l'anticipation, Soleil Vert a connu lors de sa sortie un très grand succès alors même qu'il faillit ne jamais voir le jour. En effet, les producteurs de la MGM estimant que le sujet de la surpopulation étant intéressant mais surtout insuffisant pour en faire une adaptation cinématographique, il a fallut pallier à la simplicité du scénario original en y ajoutant ce qui demeurera l'aspect le plus intéressant du long-métrage : l'introduction et la vérité sur les tablettes de ''Soleil Vert''. Richard Fleischer opte pour une approche réaliste d'un sujet qui même à l'orée des années 2020 ne semble pas encore d'actualité, mais qui pourrait un jour prendre forme dans un contexte social, politique et économique s'acharnant à faire de notre belle planète une poubelle. S'il ne faut pas s'attendre à une véritable révolution en matière d'effets-spéciaux, Soleil Vert décrit avec force images un monde surpeuplé dans lequel on dort aussi bien dans de vétustes appartements que dans la rue. Le monde est devenu un état policier et comme cela était prévisible, seuls ceux qui en ont les moyens peuvent se permettre de s'offrir les rares produits naturels encore disponibles. Le film ne fait pas dans la demi-mesure lorsqu'il s'agit de faire la critique de cet état policier qui nettoie les rues de ses manifestants à grands coups de pelleteuses. Bien que le film de Richard Fleischer ait pris quelques rides, son sujet choc pourrait très prochainement faire l'actualité. Une œuvre de science-fiction pessimiste, visionnaire et intelligente...

samedi 6 avril 2019

Amityville 3D : Le Démon de Richard Fleischer (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆



Faut-il absolument conspuer le troisième long-métrage consacré à la fameuse maison située dans un quartier de la petite ville de Babylon dans le comté de Suffolk aux États-Unis ou bien devrions-nous lui pardonner ses faiblesses, surtout si on le compare aux épisodes qui lui ont succédé et qui dans une très grande majorité des cas se révèlent plutôt navrants ? Si ses plus fervents détracteurs me l'accordent, j'aurai plutôt tendance à me rallier à la cause de ceux qui préfèrent lui vanter ses qualités, même minimes, plutôt qu'à celle de ceux qui' n'y voient qu'une suite sans intérêt. Réalisé par le cinéaste américain Richard Fleischer, lequel nous a offert malgré cette fausse note quelques grands moments de cinéma (Vingt Mille Lieues sous les Mers en 1954, Le Voyage Fantastique en 1966, et surtout Soleil Vert en 1973), Amityville 3D : Le Démon (connu dans son pays d'origine sous le titre Amityville 3-D) est donc le troisième épisode de la longue, très longue série de long-métrages consacrée avec plus ou moins de bonheur à la maison située au 112 Ocean Avenue de la ville côtière d'Amityville où eurent lieu entre 1974 et 1976 des événements particulièrement choquants, à commencer par les meurtres de six membres d'une même famille par le propre fils des parents. Un fait divers sur lequel le réalisateur italien Damiano Damiani était revenu en 1982 avec le meilleur épisode de la saga Amityville : Amityville 2 - Le Possédé (Amityville II: The Possession).

L'année suivante, c'est donc au tour de Richard Fleischer de s'y coller, et comme l'année précédente le cinéaste Tobe Hooper est passé par là avec l'excellent Poltergeist, Fleischer profite de la concurrence pour intégrer à son œuvre l'aspect scientifique qui lui manquait cruellement. Pour autant, ces quelques ajouts n'apportent rien de vraiment convaincant à cette seconde suite (qui en réalité n'est que la première puisque Amityville 2 - Le Possédé est en réalité une préquelle de Amityville : La Maison du diable de Stuart Rosenberg sorti en 1979). Inutile d'espérer retrouver un quelconque personnage des épisodes précédents : Richard fait table rase du passé (en dehors de l'évocation par le personnage de Lisa interprété par l'actrice débutante Meg Ryan qui évoquera en cours de route le massacre perpétré par le fils DeFeo) et débute ces troisièmes aventures par une séance de spiritisme qui met en porte à faux le fait divers original en démontrant que tout n'est qu'une supercherie. Du moins, jusqu'à ce que le journaliste John Baxter (qui après avoir démontré en compagnie de son amie et collègue Mélanie du journal Révélations que les médiums se présentant sous cette appellations sont des escrocs) décide d'acheter la célèbre demeure et de s'y installer auprès de sa fille Susan.

Dès lors, des événements terrifiants vont s'y dérouler, Richard Fleischer, sur un scénario de William Wales et David Ambrose, n'hésitant pas à se montrer cruel envers certains de ses principaux personnages. On retrouve dans Amityville 3D : Le Démon, quelques-unes des marques de fabrique qui ont fait le succès de deux premiers épisodes. A savoir la présence de milliers de mouches, de voix caverneuses venues d'on ne sait où (en réalité, des Enfers), et de cette fameuse cave d'où semble provenir le Mal. Une cave qui abrite ici un puits menant apparemment droit en Enfer et où vivrait une créature que l'on espère malgré tout ne pas être une représentation du Diable tant elle est ratée. Principalement incarné par l'acteur Tony Roberts (célèbre pour avoir joué dans plusieurs longs-métrages signée par Woody Allen) ou par l'actrice Tess Harper (au hasard, No Country for old Men des frères Coen ou la série Esprits Criminels), on regrettera avant tout un rythme assez lent et des situations souvent grotesques. Si l'interprétation est généralement convenable, on regrettera surtout le doublage en français de certains personnages, à commencer par l'insupportable voix de Nancy Baxter (Tess Harper), doublée de manière terriblement crispante par Kay Vail. Bien que Amityville 3D : Le Démon soit inférieur qualitativement aux deux précédents volets de la saga, le final s'avère cependant plutôt convaincant. Et même si la présence d'une équipe de scientifiques paraît pouvoir relancer l'intrigue, Richard Fleischer manque malheureusement le coche. Fort heureusement, la dernière scène est plutôt convaincante avec la destruction de la fameuse demeure maudite...

lundi 2 avril 2012

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Albert DeSalvo "L'étrangleur De Boston" de Richard Fleischer (1968)



De la fiction...

Boston dans le milieu des années soixante. Un tueur rode dans la ville et étrangle méthodiquement des femmes d'âge mûr. Pour la police, dresser le profil du tueur est facile. L'homme ne s'en prend qu'à de vieilles femmes seules et de race blanche vivant le plus souvent dans des immeubles. Malgré tout, les autorités piétinent. Et ce n'est pas le quadrillage qu'elle mettent en place à chaque coin de rue et dans les cinémas fréquentés par des pervers bien connus de la police qui vont les aider à mettre la main sur celui qui empoisonne l'existence des habitants de Boston. L'inspecteur Phil DiNatale et le chargé d'enquête John S. Bottomly sont dans l'impasse. Une lueur d'espoir pourtant semble frapper à la porte des deux hommes lorsqu'un extralucide talentueux leur propose ses services. Très vite, il donne un nom au tueur et mène les deux enquêteurs jusqu'à l'appartement d'un homme particulièrement douteux. Malheureusement, ce dernier se révèle être innocent. Le pire, c'est que le portrait que les autorités ont dressé de l'assassin est faussé lorsqu'une nouvelle victime est découverte. Beaucoup plus jeune, de race noire et ayant l'habitude d'être entourée, cette dernière dénote parmi toutes celles qui sont mortes jusqu'à maintenant. Les repères de l'enquête explosent et il faut attendre une erreur de l'étrangleur lui-même pour que la police parviennent enfin à le coincer.


Le film de Richard Fleischer ("L'étrangleur De La Place Rillington", prochainement chroniqué ici) étudie avec brio le fonctionnement d'une enquête policière, ses dérives, son inaptitude à obtenir des résultats concrets ainsi que l'implication de méthodes peu orthodoxes. Dans la seconde moitié du film, c'est plutôt le portrait du tueur qui nous est décrit à travers l'interrogatoire mené par le chargé d'enquête John S. Bottomly.

Durant une bonne heure, l'emploi par le cinéaste du procédé split-screen (dont s'est fait le spécialiste l'immense Brian De Palma) permet au spectateur d'entrer directement au cœur d'une enquête et de ses diverses ramifications. Aussi complexes qu'une somme colossales de preuves, d'indices et de témoignages à décortiquer, à analyser et à prendre ou à laisser, le montage exhorte le spectateur à réfléchir sur la difficulté d'une telle entreprise. Il devient parfois difficile d'accéder à la totalité des informations qui nous sont divulguées à travers la multiplications de plans qui se superposent. L'ouïe elle-même est mise à contribution puisqu'il faut tendre l'oreille afin de percevoir ce qu'il peut y avoir d'important dans ce conglomérat d'informations qui nous est alors imposé. Entre le sérieux de l'enquête menée par des hommes rompus à la tache et la subite intervention d'un voyant, on réalise combien les enquêteurs sont pris à la gorge. Il leur faut justifier l'absence de résultats auprès des médias et surtout de la population et sont prêts à passer par tous les moyens pour en obtenir. Ce qui ne sera évidemment pas une solution, le hasard faisant bien les choses, c'est le tueur lui-même, et peut-être sans doute trop confiant, qui leur permettra de mettre un terme à l'hémorragie dont sont victimes la ville de Boston et ses habitants. 


Lorsque se clôt le premier acte, le cadre et l'atmosphère diffèrent désormais radicalement. La plupart des intervenants disparaît laissant la place à la confrontation entre le chargé d'enquête John S. Bottomly (Henry Fonda) et l'étrangleur Albert DeSalvo (Tony Curtis). Le premier se doit de faite la preuve que le second est bien celui recherché par toute la police de la ville. Malgré l'avis des psychiatres qui ont déjà diagnostiqué un cas de schizophrénie chez le tueur supposé, Bottomly insiste pour interroger le suspect dont le comportement sème le doute. On se demande parfois s'il ne simule par la folie pour ne pas avoir à reconnaître ses actes ou s'il est bien sous l'emprise d'une maladie qui le condamnera alors à l'internement à vie. La superposition de plans de la première partie disparaît et l'unique décor qui sert de lieu d'interrogatoire dénote très largement avec le fourmillement des débuts. Une pièce d'un blanc immaculé dont un mur est orné d'un miroir sans teint. Deux chaises et une table autour de laquelle se font face Bottomly et DeSalvo. Le rythme change, devient pesant. Tony Curtis laisse exploser son immense talent d'interprète. Tantôt froid comme la mort qu'il a disséminée durant de longs mois, tantôt émouvant lorsqu'il tente de justifier son emploi du temps et que la part sombre de son esprit, celle responsable de ses actes, lui impose la vision des meurtres commis. Albert DeSalvo n'est finalement rien de plus qu'un homme pathétique dont on n'excuse pas les meurtres mais qui parvient à émouvoir malgré toute l'atrocité de ses actes, et notamment dans les dernières secondes, qui distillent un véritable malaise.


...à la réalité


Marié et père de deux enfants, Albert DeSalvo fut surnommé l'étrangleur de Boston en raison des méthodes qu'il employait pour tuer ses victimes. Apprécié par son entourage, l'homme ne pouvait s'empêcher de pénétrer chez des femmes. Il fut souvent arrêté mais ne connut jamais la prison. S'attaquant uniquement aux femmes, il en étrangla treize à l'aide de sous-vêtements entre 1962 et 1964, pénétrant chez elles et les violant indirectement par l'entremise d'objets divers. Il s'amusait à donner aux corps des postures grotesques afin de choquer la police lors de la découverte des cadavres. Albert DeSalvo fut arrêté puis emprisonné en 1964. Condamné à la prison à perpétuité, il fut retrouvé mort dans sa cellule en 1973, lardé de coups de couteaux. Des doutes planaient quand à sa culpabilité mais ce n'est qu'en 2001, après des analyses ADN que son innocence fut confirmée.

Curieuse histoire que celle d'Abert DeSalvo. Considéré comme l'un des tueurs en série américains les plus célèbres auquel plusieurs ouvrages et films furent consacrés et qui serait finalement lui-même une victime. Celle de la justice...
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