Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Jennifer Chambers Lynch. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Jennifer Chambers Lynch. Afficher tous les articles

vendredi 27 septembre 2019

Hisss de Jennifer Chambers Lynch (2010) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Comme cinéaste, David Lynch est objectivement reconnu comme étant un génie. Par contre, en tant que père de la réalisatrice Jennifer Chambers Lynch, il aurait sans doute été judicieux pour lui d'inculquer la valeur suivante à sa prgéniture: lorsque l'on n'est pas fait pour exercer un métier, mieux vaut cesser toute activité dans ce domaine et chercher à s'épanouir ailleurs. Car après avoir signé en 1993 le très mauvais Boxing Helena, la fille de l'auteur de Eraserhead, Blue Velvet et Lost Highway revenait dix-sept ans plus tard avec un scénario franchement alléchant mais un résultat plus proche du navrant Dune que réalisa son père en 1984 que la majeure partie de ses éblouissants longs-métrages. Une petite tape sur les fesses et une bonne leçon auraient dû suffire à Jennifer Chambers Lynch pour nous débarrasser une fois pour toute de sa présence et de ses visions outrageusement ringardes. Car plutôt que de retenir ses erreurs passées, la jeune femme préférait alors se complaire une fois encore dans une œuvre au scénario riche de l'écriture de trois hommes (Will Keenan, Govind Menon et Vikram Singh) mais dont la forme prend une nouvelle fois le chemin du ridicule à travers une accumulation d'effets visuels proprement indigestes.

Quant au cadre choisi, celui de l'Inde, propice en théorie à un voyage d'une époustouflante beauté entre cités grouillantes de vie et de mille couleurs ainsi que d'épaisses forêts où rôdent tout autant de dangers, Hisss n'est au final qu'un petit film d'épouvante sans envergure dont le titre se réfère au sifflement produit par les serpents. Une œuvre dans laquelle la réalisatrice tente de nous faire avaler la pilule d'un récit porté sur une légende locale entourant une déesse serpent prénommée Nāginī et capable de prendre forme humaine, laquelle est lancée à la poursuite d'un homme condamné à mourir d'un cancer lui-même à la recherche du Naagmani qui détient la faculté de rendre immortel celui qui le possède.

Lorsque Jennifer Chambers Lynch ne se prend pas pour une cinéaste indienne digne du cinéma de Bollywood (des danseurs locaux exécutent effectivement une danse très colorée devant la caméra de la réalisatrice), la jeune femme s'imagine sans doute capable de faire aussi bien que le cinéaste Paul Schrader, auteur du bien plus convainquant et envoûtant Cat People en 1982 avec la sensuelle Nastassja Kinski (remake du film éponyme signé quarante ans plus tôt par le réalisateur français Jacques Tourneur). Un détail plutôt intéressant (pour ne pas dire purement risible) ouvre les hostilités. En effet, pour ne pas choquer les amoureux des animaux, Jennifer Chambers Lynch, la production ou le distributeur que sais-je, se trouve sans doute contraint de préciser que les serpents du film sont faux... A s'étouffer de rire, surtout lorsque l'on constate combien les effets-spéciaux numériques sont parmi les plus détestables du genre et sont d'égale qualité à ceux d'un Sharknado assumant lui, pleinement son côté ringard. Entre fantastique, policier et un humour dont on cherchera encore longtemps le sens (sans doute propre au cinéma indien, qui sait...), Hisss offre de surcroît une partition musicale vraiment affreuse à entendre et digne du premier long-métrage d'une Jennifer Chambers Lynch qui maîtrise donc comme personne d'autre qu'elle le mauvais goût. Reste l'affolante beauté de l'actrice et mannequin indienne Mallika Sherawat, la présence de l'acteur indien Irfan Khan en étonnant sosie de l'acteur américain Gary Sinise, et Jeff Doucette venu lui aussi se perdre dans cette indigence. Pour le reste, vous pouvez passer votre chemin...

lundi 23 septembre 2019

Boxing Helena de Jennifer Chambers Lynch (1993) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Mon dieu quelle vilaine chose que voilà. Jennifer Chambers Lynch, fille de l'illustre réalisateur américain David Lynch débutait sa carrière de cinéaste en 1993 avec un Boxing Helena, je m'en souviens très bien, réputé sulfureux. Mais ici, point du génie de son célèbre papa. Celle qui fut tout d'abord l'initiatrice d'une préquelle littéraire à l'excellente série Twin Peaks (éditée sous le titre Le Journal secret de Laura Palmer) se fend ici d'un premier long-métrage qui ne mérite pas du tout, du moins aujourd'hui, les éloges dont firent preuve les journalistes de l'époque. Un quart de siècle plus tard, certaines choses ont changé en terme d'esthétique, ou évolué, l’œuvre de Jennifer Chambers Lynch paraissant alors d'une très grande puérilité. Partant sur des bases solides dues à un scénario écrit par la réalisatrice et le scénariste américain Philippe Caland, Boxing Helena nous conte l'histoire d'un homme aussi passionnément que maladivement amoureux d'une femme qui l'ignore copieusement. On pourra déceler ça et là une sorte de jeu morbide initié par cette beauté incarnée par la belle et plantureuse Sherilyn Fenn (vue notamment dans Sailor et Lula de... David Lynch, trois ans auparavant) face à un Julian Sands sur le fil du rasoir entre passion et folie.

On peut porter aux nues ou dénigrer le principe plus que subjectif des Razzie Awards, mais concernant le premier long-métrage de Jennifer Chambers Lynch, le spectateur aura tôt fait de se ranger du côté des détracteurs qui voteraient pour octroyer à Boxing Helena le prix du pire film de cette année 1993 tant il repousse parfois les limites de l'indigent et du grotesque. Pour commencer, et la réalisatrice n'est évidemment pas à mettre en cause, son film n'a aujourd'hui plus l'effet escompté à l'époque. La faute à un art qui n'a eu de cesse de repousser les limites en matière de violence physique et psychologique. Par contre, ce que l'on peut mettre sur le compte de la fille de l'auteur des brillants Eraserhead, Blue Velvet, Mulholand Drive ou Inland Empire, c'est ce mauvais goût qui transpire à chaque plan. Cette esthétique de clip vidéo (les ralentis) couplée à une patine et des dialogues dignes des pire soap opera (Cœur de Diamant, Santa Barbara, Les Feux de l'Amour et consorts).

Boxing Helena porte l'horrible et indélébile marque des téléfilms érotiques diffusés tard le soir et dont le contenu est de nos jours beaucoup moins choquant que les quelques fugaces apparitions de tétons, pubis et sexes en érection que distille désormais encore au compte le cinéma traditionnel. Laid, mais également ennuyeux, car du sulfureux sujet, la réalisatrice propose une œuvre au jeu involontairement théâtral dont la responsabilité demeure celle de Jennifer Chambers Lynch mais aussi sans doute celle des acteurs incapables de l'alerter sur la puérilité de leur interprétation. Ne parlons même pas de la bande-son qui ferai pâlir papa Lynch et mieux, l'arrangeur musical et compositeur Angelo Badalamenti à côté des prouesses duquel, le fond sonore de Boxing Helena est un supplice presque constant. Niveau Casting, la présence de Julian Sands et Sherilyn Fenn n'est malheureusement pas un gage de qualité. Et sans doute encore moins celle du pourtant excellent Bill Paxton (ici affublé d'une abominable coiffure) ou d'Art Garfunkel (oui, oui, la moitié du duo Simon and Garfunkel) qui, le pauvre, semble errer sans savoir comment se positionner ou vers qui porter le regard. Au final, Boxing Helena est au mieux un gigantesque clip érotique de cent-cinq minutes, au pire, une pub bien trop longue pour lingerie féminine. À éviter...

samedi 27 décembre 2014

Cinq Films Sinon Rien: Thank You Satan de André Farwagi (1989), Chained de Jennifer Chambers Lynch (2013), Proxy de Zack Parker (2013), Savage de Brendan Muldowney (2009), Gallows Hill de Victor Garcia (2014)



Alain partage sa vie entre son épouse France, leurs deux filles, et Iliana, sa maîtresse. Lorsque Nathalie, la plus jeune des deux enfants du couple, découvre que son père trompe sa femme, la jeune fille passe un pacte avec le Diable pour remédier à cela. Alors que la famille doit bientôt quitter l'appartement dans lequel elle vit, Nathalie fait la connaissance de Greg, jeune musicien noir avec lequel elle joue au Loto. Par miracle, ils gagnent ensemble une coquette somme d'argent. Greg va pouvoir enfin acheter le cabaret de ses rêves et Nathalie régler les problèmes qui règnent au sein de sa famille.
Film de cinéma réalisé par André Farwagi, Thank You Satan ressemble davantage à un téléfilm français à petit budget. Malgré l'idée de départ, plutôt intéressante, l’œuvre de Farwagi est assez médiocre. Pierre Chesnais, qui campe souvent des êtres effacés donne une fois de plus la voix à un personnage insignifiant, et qui malheureusement n'est épaulé que par une pléiade d'acteurs au talent plus que discutable. Marie Fugain donne dans l'interprétation façon « AB Productions ». Bernard Le Coq ne fait que deux très brèves apparitions, Carole Laure, malgré son charme n'arrive pas à faire décoller cette histoire d'adultère dont on finit par se ficher des implications familiales. Quand à Eric Blanc, dont on n'a plus de nouvelles depuis des années, il fait ce qu'il peut dans une profession qui n'est de toute façon pas la sienne. Thank You Satan est donc un (télé)film sans véritable consistance qui tentera vainement de combler une dernière partie de soirée. Et encore...


Tim et sa mère sont enlevés par un chauffeur de taxi alors même qu'ils rentrent chez eux. Sarah, la mère, est tuée tandis que Tim attend effrayé à l'intérieur du véhicule de leur kidnappeur. Dès lors, Bob, le chauffeur de taxi, va faire du jeune enfant son prisonnier, lui énumérant la liste de ce qu'il devra faire et ne pas faire s'il veut vivre dans un semblant de confort. Tim découvre que celui qui a tué sa mère et la attaché à une chaîne est un tueur en série extrêmement dangereux qui s'en prend exclusivement aux femmes.
Chained est un film signé Jennifer Chambers Lynch. Et si le nom de Lynch est célèbre, c'est bien grâce à son papa qui œuvre lui-même dans le cinéma avec un brio inégalé. Alors, qu'en est-il de ce Chained principalement interprété par l'immense Vincent D'Onofrio ? Exit le policier sensible cultivé et intelligent de la série New-York Section Criminelle. Ici, D'Onofrio est un dingue marqué par une enfance qui l'a traumatisé pour le restant de ses jours. Une croissance qui nous est divulguée à travers des flashs pas toujours très clairs mais qui en disent long sur l'épreuve qu'à du être la vie familiale de Bob enfant. L'acceptation du jeune Tim ( Evan Bird, puis Eamon Farren) quand au sort qui lui est réservé peu dans un premier temps laisser perplexe. Est-ce la peur de finir comme maman qui pousse le gamin à se taire et accepter son sort ? Toujours est-il que le film repose entièrement sur les rapports que vont entretenir Bob et l'enfant. Un enfant qui va grandir et être éduqué à la manière du tueur en série. Dès le départ, on ressent un certain effroi devant les exactions perpétrées par Bob devant le regard de cet enfant encore innocent. Chained est original, parfois saisissant, mais souffre d'un défaut récurrent qui nuit sensiblement à l’intérêt général de l’œuvre : la pauvreté de son scénario. Basique et sans réelle évolution, il crée un ennui vite perceptible et qui ne libère le spectateur de son emprise qu'en de très rares occasions. Et c'est bien dommage car l'on aurait aimé pouvoir davantage arracher les accoudoirs de nos fauteuils devant ce portrait sinistre et inquiétant d'une éducation déviante...
D'Onofrio offre une interprétation curieuse, mélange d'immaturité, de violence renfrognée et de menace permanente.


Esther Woodhouse sort de sa séance d'échographie rassurée. Le bébé va bien et devrait naître dans deux semaines environ. Sauf que la jeune femme tombe sur un dingue qui l'assomme en pleine rue avant de la frapper violemment au ventre. Esther survit, pas son bébé. Dans sa chambre d’hôpital où elle vient de reprendre conscience, infirmière, médecins, policiers et conseillers se succèdent à son chevet. Lorsque la jeune femme retourne chez elle, c'est pour retrouver son appartement. Aussi qu'elle l'avait laissé, Esther n'a pas de famille. Pas de proches non plus, à part sa petite amie. Sur les conseilles d'une femme qui lui a rendu visite à l’hôpital, elle participe à un groupe de soutien pour mères en deuil. Là, elle fait la connaissance de Melanie qui, elle-même, perdu son fils et son époux dans un accident de voiture.

Drôle de film que ce Proxy signé Zack Parker. Curieux, oui, mais l’œuvre est tout d'abord une véritable claque. Parce qu'il aborde des sujets aussi divers que le deuil après la mort d'un proche, la folie, et surtout, oui surtout, ce besoin qu'ont certains de se sentir aimés, reconnus et pourquoi pas, célèbres. Le film démarre par une quelconque scène d'échographie, précédent une autre, particulièrement violente et inattendue. Le film se décompose en deux parties. Comme si une seconde histoire prenait le relais de la première. Deux récits qui s'entrecroisent et mettent en parallèle le difficile vécu de deux jeunes femmes en réalité mal dans leur peau. Parker filme son œuvre de différentes façons. Il y a un aspect réaliste quand aux scènes filmées à l’hôpital. D'un autre point de vue, certains passages outrageusement filmés au ralenti apportent un semblant de poésie à l'horreur des faits. Quelques scènes interrogent quand à leur utilité, mais rassurez-vous, leur explication se trouvent au terme d'une œuvre pour le moins éprouvante...


Paul est photographe de presse. Il aime les belles sapes et arbore une longue chevelure brune. Plus malin que ses homologues, il parvient à prendre LA photo qui va faire la différence. Mais tout n'est pas rose dans l'existence de Paul. Son père est très malade. Heureusement pour lui, il peut compter sur une infirmière, laquelle Paul commence à fréquenter. Mais la vie bien réglée du photographe va un soir être anéantie par l'agression dont il va être victime. Volé, passé à tabac, lacéré, humilié et castré, il va peu à peu perdre pied.
L'irlandais Brendan Mudowney filme une ville de Dublin assez sinistre. Les regards, le bruit et la vie nocturne en font une cité menaçante. Savage décrit avec méticulosité la descente aux enfers d'un homme qui n'a rien demandé. La sinueuse transformation du personnage campé par Darren Healy commence par le rasage du crâne, s'identifiant ainsi instantanément à ceux qui l'on agressé. Pensant sans doute se fondre dans la foule, il réalise que cette modification corporelle n'aboutit à rien. Comme le soulignent les différentes phases de l’œuvre, la peur laisse la place à la colère, elle-même se laissant succéder par la vengeance. C'est pour Paul un périple terrifiant dans le monde de la violence urbaine. Et pour cela, il va faire le ménage autour de lui. On ne le voit plus rendre visite à son père et abandonne la relation qu'il vient de commencer avec l'infirmière. Il s'entraîne à se protéger des agressions, prends des stéroïdes et surtout, achète un couteau. C'est ainsi que Brendan Mudowney va décomposer son film. Pas simplement en nous mettant face à la vengeance d'un individu contre ses agresseurs mais en nous exposant les différents paliers qui mènent jusqu'à elle. Savage sort des sentiers battus et s'écarte donc avec brio des sempiternels "rape & revenge"...

Un américain et sa nouvelle compagne et future épouse font le voyage jusqu'en Colombie pour ramener la fille du premier au pays afin qu'elle participe au mariage à venir. Accompagnés d'un autre couple, le groupe roule en voiture et doit faire face à une féroce tempête avant de tomber dans un fossé. Forcés de reprendre la route à pieds et perdu au milieu d'une forêt, ils tombent sur une vieille bâtisse auparavant reconvertie en auberge tenue par un vieil homme visiblement peu enclin à le inviter à entrer se protéger de la tempête.

Voici comment démarre ce Gallows Hill qui nous vient tout droit d'Espagne. Pondu par un certain Victor Garcia dont ce n'est pas le premier film du genre, l’œuvre s'inscrit dans une catégorie que l'on peut juger de particulièrement encombrée. Celui de la possession. Ici, une fillette est retrouvée enfermée dans la cave. Pour commencer, tout porte à croire qu'elle est la victime d'un vieux pervers, en la personne du vieil homme avant de très rapidement nous expliquer les raisons de son isolements. Des Gallows Hil, on en a déjà vu des dizaines. Celui-ci ne se différencie malheureusement pas du lot. Pourtant, et surtout lorsque l'on connait la filmographie de Victor Garcia, ce titre là se laisse regarder sans déplaisir. On est encore loin du chef-d’œuvre mais quelques passages valent le coup d’œil et l'ambiance est relativement bien rendue. Disons que l’œuvre du cinéaste comblera une soirée, une seule, et si possible orageuse...




Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...