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samedi 24 août 2024

Maxxxine de Ti West (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Ce qu'il y a sans doute de plus étonnant dans le dernier long-métrage du réalisateur, scénariste et producteur américain Ti West est le grand écart entre l'absence quasi-congénitale d'intérêt que j'eus l'occasion de porter à son attention et la somme de remarques que l'on peut néanmoins en tirer ! Dernier volet d'une trilogie débutée en 2022 avec X, poursuivie la même année avec Pearl et donc désormais achevée (du moins espérons-le) avec Maxxxine, la chose a ceci d'inconsistant qu'elle n'est pratiquement jamais parvenue à me passionner. Pas même à m'interloquer. Tout au plus m'amuser à travers sa collection de références qui finirent par n'être plus que le seul centre d'intérêt d'un film qui par comparaison ressemble bien plus au premier qu'au second volet de la trilogie. En tête de gondole, toujours l'actrice et mannequin britannique Mia Goth, laquelle jongle donc depuis deux ans entre deux facettes bicéphales de son personnage. D'un côté, Pearl. De l'autre, Maxine Minx dont les X du prénom ont été triplés afin de signifier dans quelle catégorie de films la jeune femme a débuté sa carrière. Le Revival Eighties étant un concept qui porte ses fruits depuis très longtemps, Ti West n'invente rien. Alors que l'on attend avec empressement que le réalisateur David Robert Mitchell se sorte les doigts d'où vous savez afin qu'il nous ponde un nouvel épisode de son brillant univers (It Follows en 2014, Under the Silver Lake en 2018, vu en salle avec ma compagne voilà donc six ans en arrière), Ti West fait un peu comme ceux dont les ambitions sont telles que gratter sous le vernis de Hollywood et de ses stars du cinéma semble être un pallier qu'ils sont pratiquement contraints de franchir. Même l'immense David Cronenberg s'y laissa piéger en 2014 avec son sympathique mais néanmoins mineur, Maps to the Stars. Des références, Ti West en jette par seaux entiers. Du cultissime Maniac de William Lustig, une évidence quand d'autres préfèrent citer Schrader ou Friedkin, avec ses rues pavées aux enseignes aveuglantes attirant le chaland nocturne à venir se rincer l’œil dans des spectacles érotiques.


En passant par le Psychose d'Alfred Hitchcock tandis que notre héroïne gravit les marches menant à la lugubre demeure des Bates. Jusqu'au personnage incarné par l'excellent Kevin Bacon, John Labat. Détective dont la ténacité, le cynisme et la forfaiture le renvoient carrément au tueur de l'excellent Blood Simple des frères Coen incarné à l'époque par le génial M. Emmet Walsh... Sans oublier la bande son qui outre ses synthés analogiques nous honore de quelques standards musicaux de l'époque bien que parfois formidablement anachroniques (le film situe son action en 1985 et si Gimme All Your Lovin' des ZZ Top date de 1983, si Welcome to the Pleasure Dome de Frankie Goes to Hollywood date de 1984, Heart des Pet Shop Boys ne fut créé qu'en 1987...). En toile de fond du récit de cette jeune femme qui rêve de devenir une star du cinéma, le cas authentique de celui que la presse américaine surnomma à l'époque The Night Stalker (Le Traqueur de la nuit). Un tueur en série ayant cette année là, en 1985 donc, commis une quinzaine de meurtres qui le conduisirent en prison. Condamné à mort, Richard Ramirez décédera finalement d'un lymphome le 7 juin 2013 à l'âge de 53 ans. C'est bien donc l'ombre de ce tueur en série qui plane autour du personnage de Maxine Minx. Dont les amis tombent un à un entre les griffes d'un tueur insaisissable dont on ne découvre à chaque meurtre que les mains gantées de noir (autre référence, celle-ci aux Gialli de Dario Argento et consorts, Ti West et son compositeur Tyler Bates poussant le curseur au point de nous rappeler aux bons souvenirs de l'illustre groupe de rock progressif italien, Goblin, le temps d'une composition !). Bref, de la matière, Maxxxine en est pourvu presque plus qu'il n'en faut. Mais cela suffit-il pour exercer suffisamment de pression sur l'intérêt général de l'histoire ? La réponse est non. Pourquoi ? Parce que tout ce qui contient dans l’œuvre de Ti West a déjà été vu ailleurs. La mise en scène du réalisateur n'est absolument pas à mettre en cause, au contraire. Il lui arrive même parfois de faire mieux que la concurrence. Mais au prix de proposer un spectacle autour du concept de la ''redite'' qui personnellement m'indispose totalement. Bref, Maxxxine exhale ce même parfum de désintérêt que j'éprouvais deux ans auparavant devant X alors même que j'espérais prendre autant mon pied que devant Pearl. Au jeu du pile ou face, me voilà donc perdant...

 

1 commentaire:

  1. Je l'avais eu en exclusivité, celle-là... :-)
    Je n'avais pas relevé les titres de ZZ Top et des Pet Shop Boys (pas fan) et toi pas ceux de New Order ("Shellshock") et Animotion ("Obsession") ;-)

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