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vendredi 23 août 2024

Le Loup-Garou de Washington de Milton Moses Ginsberg (1974) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Alors que s'apprête à débarquer dans les prochains mois sur Netflix l'adaptation en film des Loups-Garous de Thiercelieux, petit retour sur l'un de ces projets fantastiques axés sur la lycanthropie dont les titres s'accompagnent du nom de la ville où l'action se situe. L'on eut droit au Loup-Garou de Londres de John Landis en 1981 et beaucoup plus tard au Loup-Garou de Paris d'Anthony Waller. Bien avant eux fut réalisé Le Loup-garou de Washington par Milton Moses Ginsberg. Un monteur, scénariste et réalisateur qui signait là son second long-métrage après le drame Coming Apart. Sorti en salle en 1973, il est donc l'un des ancêtres du phénomène de Loup-Garou s'inscrivant dans une ère contemporaine et se déroulant en milieu urbain. Le film met en scène l'acteur Dean Stockwell injustement soupçonné de meurtre dans l'excellent épisode de la série Columbo intitulé Eaux Troubles ou bien même victime d'un certain Eric Wagner dans cet autre épisode intitulé Le grain de sable. Inquiétant dans le Blue Velvet de David Lynch qu'il retrouve pour la seconde fois après sa participation au film de science-fiction Dune où il incarnait le Docteur Wellington Yueh, Dean Stockwell obtint le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes par deux fois. En 1959 pour Le génie du mal de Richard Fleischer ainsi qu'en 1962 pour Long voyage dans la nuit de Sidney Lumet. Interprète dans de nombreux longs-métrages des années quarante jusqu'aux années 2000, on le découvrira dans plusieurs séries télévisées et notamment dans le domaine de la science-fiction avec Star Trek : Enterprise ou Stargate SG-1. Mais c'est surtout grâce à son interprétation de l'hologramme Al Calavicci dans Code Quantum pour laquelle il sera régulièrement nominé dans divers festivals que l'acteur deviendra mondialement célèbre.


Dean Stockwell est âgé de trente-sept ans lorsqu'il rejoint le casting de The Werewolf of Washington, film dans lequel il incarne le rôle principal de l'attaché de presse de la Maison Blanche, Jack Wittier. Envoyé en Hongrie, il y est attaqué par une bête féroce qui le blesse à la poitrine. Lorsque Jack revient aux États-Unis afin de travailler pour le compte du président (incarné par l'acteur Biff McGuire), d'horribles meurtres sont commis dans l'entourage de la Maison Blanche. Les corps de deux femmes sont tout d'abord découverts atrocement mutilés... Ayant connu le même sort que La nuit des morts-vivants pour lequel le réalisateur George Romero avait avant lui manqué de vigilance concernant les droits d'auteur, Le Loup-Garou de Washington tombe rapidement dans le domaine public, permettant ainsi à quiconque de l'exploiter à sa guise sans avoir aucun compte à rendre à la production, au réalisateur ou à aucun de ses interprètes ! Et d'une certaine manière, ça n'est pas plus mal si l'on prend en compte le fait que le film réalisé et écrit par Milton Moses Ginsberg est loin d'être aussi remarquable que le seront Le Loup-Garou de Londres, Hurlements de Joe Dante ou Wolfen de Michael Wadleigh qui tout trois sortiront la même année, en 1981. soit, huit ans plus tard... Bien que s'inscrivant dans un contexte politique allégorique relativement étonnant et s'inscrivant pile au beau milieu du Scandale du Watergate qui eut lieu entre 1972 et 1974 (un plan fugace y faisant ironiquement référence après les premières quarante premières minutes), Le Loup-Garou de Washington use à contrario de ficelles vieillottes typiques du cinéma fantastique de la première moitié des années 1900. L'équipe en charge des effets-spéciaux est effectivement encore très loin d'envisager la même approche que celle employée par le génial Rick Baker presque dix ans plus tard sur le tournage du Loup-Garou de Londres.


Loin d'exhiber le même type de transformation saisissante créée par procédé prosthétique en 1981 et demeurant même très inférieure à celle du Dr. Jekyll & Mister Hyde pourtant réalisé par Rouben Mamoulian près de quatre décennies auparavant, l'on est plus proche de The Wolf Man que George Waggner mis en scène en 1941 et dans lequel le loup-garou incarné par Lon Chaney Jr se transformait par superposition d'images. Tous les poncifs liés à la lycanthropie y sont décrits. Comme le lien entre la transformation du héros et l'apparition de la Pleine Lune. Ou encore la méthode unique pour se débarrasser du Loup-Garou (balle ou pommeau de canne d'argent). La première transformation de Jack Wittier en bête est simplement risible. Non pas concernant les quelques plans superposés censés figurer la pousse des poils sur son visage mais plutôt son attitude qui par la suite fait paraître la créature comme un caniche jouant avec tout ce qui lui passe devant la truffe ! On rit donc plus que l'on ne s'effraie devant cette bestiole pourtant largement moins docile qu'une peluche blottie entre les frêles bras d'une jeune enfant...Visuellement, Le Loup-Garou de Washington a au moins dix ans de retard. On a l'impression que le film a été tourné la décennie précédente. En terme d'effroi, le film de Milton Moses Ginsberg ne fonctionne absolument pas. On a même d'ailleurs tendance à (sou)rire tant Dean Stockwell en fait des caisses. Des mimiques pré-transformation qui seront un véritable régal pour les amateurs de nanars même si le film n'en est pas vraiment un (quoique.... mais non.... bien qu'en fait.... non, non, non.... sûr ? Sans aucun doute.... mais peut-être que si, au fond...). Il semblerait en fait qu'il faille presque envisager Le Loup-Garou de Washington comme une parodie cynique plutôt que comme un authentique et très sérieux film fantastico-horrifique. Comme peuvent en attester certaines séquences. Comme celle lors de laquelle le loup-garou débarque dans un étrange laboratoire où une expérience est menée par un... nain ! Et puis, imaginer le spectacle d'un Dean Stockwell en costard-cravate, victime d'hypertrichose, se déplaçant à quatre pattes, éventrant les uns et léchouillant le visage des autres, ça n'est tout de même pas un divertissement dont on a l'occasion de se repaître tous les jours. Alors, au delà d'une certaine inconsistance scénaristique, Le Loup-Garou de Washington se dégustera avant tout comme une sympathique friandise avant de retourner prendre la poussière sur l'étagère de notre vidéothèque...

 

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