Avec un titre pareil et des photos d'illustration qui laissaient
présager un pur plagiat de L'exorciste
sorti seulement un an auparavant, il était facile de supposer que Le
démon aux tripes
des réalisateurs italiens Ovidio G. Assonitis et Roberto D'Ettorre
Piazzoli avait de grandes chances d'être un nanar. Le premier usant
ici du pseudonyme d'Oliver Hellman ayant sévit par la suite dans le
domaine de l'horreur au rabais en mettant en scène Tentacules
en 1977 ou en co-réalisant aux côtés de James Cameron et de
Miller Drake Piranha 2 : Les Tueurs volants
en 1982 signe donc avec son compatriote le genre de film d'horreur
capable de combler de joie les amateurs de nanars. De part sa mise en
scène, son interprétation et chez nous, son doublage. Sorti dans
son pays d'origine sous le titre Chi
sei? et
à l'internationale sous celui de Beyond the
Door,
le film connaîtra deux fausses suites. La première, intitulée
Beyond the Door II
cachera en réalité Schock que
l'illustre Mario Bava réalisera en 1977 tandis que la seconde,
réalisée par Jeff Kwitny en 1989 et distribuée sous le titre
Beyond the Door III
sera également connue sous les titres Amok Train
et Death Train.
Concernant l’œuvre d'Ovidio G. Assonitis et Roberto D'Ettorre
Piazzoli, celle-ci met en scène en introduction le personnage de
Dimitri (l'acteur britannique Richard Johnson qui apparu notamment
dans Émilie, l'enfant des ténèbres
de Massimo Dallamano en 1975 ou L'enfer des
Zombies de
Lucio Fulci quatre ans plus tard), un homme qui pour avoir empêché
le fils du Diable de venir au monde est condamné à mourir. Mais ce
dernier décide de lui laisser une dernière chance en lui proposant
de l'aider quant à la venue prochaine de sa progéniture que porte
en elle Jessica Barrett (Juliet Mills), épouse de Robert (Grabriele
Lavia) et mère de deux enfants prénommés Gail (Barbara Fiorini) et
Ken (David Colin Jr.). D'étranges événements vont très
rapidement se produire au sein de cette famille somme toute très
classique mais qui n'attendait certainement pas la venue d'un
troisième enfant. Le gynécologue de Jessica (Nino Segurini dans le
rôle du docteur George Staton) découvre tout d'abord que la
grossesse de sa patiente évolue de manière beaucoup trop rapide.
Ensuite, la jeune femme est régulièrement prise de douleurs
abdominales atroces et vomit de grandes quantités de sang. Mais le
pire arrive ensuite lorsque des symptômes d'ordre ''surnaturels''
viennent littéralement pourrir l'existence des Barret. En effet, il
devient clair que le bébé que porte Jessica n'est pas normal et
qu'il est l’œuvre du Diable. Lequel menace d'une voix sépulcrale
tous ceux qui tenteraient de l'éliminer.
C'est
là qu'intervient à nouveau Dimitri que réclame avec acharnement
une Jessica alitée... Malgré un synopsis intéressant qui renvoie
donc autant au chef-d’œuvre de William Friedkin qu'au Rosemary's
Baby
de Roman Polanski, l'on peut affirmer sans sourciller que Le
démon aux tripes
demeure très objectivement une purge du cinéma horrifique
transalpin. Un film extrêmement bavard qui ne brille malheureusement
pas par la qualité de ses dialogues, souvent insipides... dans le
meilleur des cas puisque l'étrange comportement de la toute jeune
Gail Barrett alors âgée de dix ans seulement laisse supposer durant
un long moment que la victime du Malin puisse être cette gamine
insolente débitant une grossièreté toutes les deux phrases. Au
point où cela devient franchement crispant, le spectateur rêvant
alors d'une séquence bien Creepy
lors de laquelle les réalisateurs et leur scénariste Antonio Troiso
auraient mieux fait d'imaginer cette petite peste se faire opérer
des cordes vocales ou amputer de la langue histoire de lui clouer le
bec. Mais non, rien de tout cela. Le spectateur devra continuer de
subir cette sale blondinette dont on rêverait d'arracher les cheveux
jusqu'à la racine ou jeter par la fenêtre. La victime du Diable est
donc la mère, Jessica, qui à cette occasion lévite, vomit une
sorte de soupe verdâtre à base d'.... épinards (?) ou opère une
rotation à 180 de la tête. Cette dernière séquence est d'ailleurs
l'une des rares qui soit un tant soit peu réussie. Comme le sera un
peu plus tard celle où l’œil droit de la mère de famille regarde
dans toutes les directions indépendamment du gauche ! Pour le
reste, Le démon aux tripes
est vraiment très mauvais. Long, trop long, ennuyeux, le doublage en
français est un sommet dans la catégorie nanars ! On imagine
avec un certain amusement les doubleurs qui devant l'écran projetant
le film furent contraints de gémir afin de reproduire la voix
caverneuse du Diable ou celle d'une Jessica sous emprise. L'occasion
de rire à gorge déployée devant des séquences qui n'ont
d'effroyable que l'incapacité des deux réalisateurs à générer le
moindre sentiment de peur. Bref, Le démon aux
tripes est
surtout une curiosité à ranger aux côtés des nombreux Mockbusters
qui firent suite au succès de L'exorciste
ou de La malédiction
de Richard Donner...
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