Alors que Roger Corman nous a quitté il y a environ deux mois,
retour sur une triple franchise dont il fut producteur dès 1982.
Trois séries de longs-métrages dont le tout premier volet intituléSlumber Party Massacre est
donc sorti durant la première moitié des années quatre-vingt. Un
slasher assez commun, pour ne pas dire relativement médiocre dans
lequel de jeunes étudiantes étaient les victimes d'un fou échappé
de l'asile et dont l'identité nous était révélée dès le début
par l'entremise d'un flash info indiquant que Russ Thorn (incarné
par Michael Villella) était activement recherché par la police.
Traduit chez nous sous le titre Fête sanglante
bien que signifiant en réalité ''Massacre
à la soirée pyjama'',
ce premier volet d'une entité connue sur le territoire américain
sous le nom de Massacre
et constituée de neuf longs-métrages, Slumber
Party Massacre a
ceci de particulier que le tueur utilise une perceuse dotée d'une
gigantesque mèche que celui-ci tient à la manière du tueur en
série de l'excellent The Burning
que réalisa Tony Maylam un an auparavant. On le sait, les Slashers
n'ont généralement pas la réputation d'être très riches en
matière d'écriture et d'interprétation. Le premier et seul
long-métrage horrifique de la réalisatrice Amy Holden Jones qui
ensuite tournera un drame, une comédie fantastique et un thriller
avant de se consacrer à l'écriture et à la production fait partie
de ces Slashers
assez
quelconques dont les rares ''qualités'' tiennent davantage de la
plastique de ses interprètes que de la mise en scène, du scénario
ou de l'interprétation. Et au vu des plans très explicites, des
travellings qu'elle opère sur les corps dénudés des personnages
féminins, on aurait pu penser que Slumber Party
Massacre était
l'œuvre d'un cinéaste de sexe masculin, libidineux et profitant
d'un script fin comme du papier à cigarettes pour savourer la
poitrine et le fessier de ses actrices. Doté d'un budget n'excédant
pas les deux cent-cinquante mille dollars, Amy Holden Jones fait
donc avec les moyens du bord et assène aux spectateurs médusés par
tant d'indigence, de nombreux homicides, touts perpétrés de la même
manière. Sosie en mode psychotique de Pascal Legitimus, Michael
Villella a des faux airs de gérant de supérette.
Cheveux
grisonnants, œil lubrique cerné de rouge, visage en sueur, le
bonhomme n'en demeure pas moins l'un des Boogeymen
les plus pathétiques de l'histoire du cinéma d'horreur. Jouant
comme un pied, le seul intérêt de sa présence concerne donc
l'engin qu'il manie tel un maniaque sexuel tenant son zguègue
turgescent entre les mains. D'un classicisme qui confie à l'ennui,
renvoyant le plus mou des volets de la franchise Vendredi
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au rang de chef-d’œuvre du cinéma d'action, Slumber
Party Massacre
énumère tout les clichés du genre, avec en point de mire, un tueur
tellement amoureux de ses victimes qu'il ne trouve rien de mieux que
de les assassiner, elles et les quelques rares compagnons de sexe
masculins qui se risquent à s'inviter lors de la dite soirée
pyjama. Un peu d'herbe, quelques pacs de bière, des pizzas livrées
par un jeune homme qui finira le visage énucléé, quelques jolies
paires de seins et des fesses bien rondes ne suffiront
malheureusement pas à faire de Slumber Party
Massacre
le Slasher
tant attendu. Bourré jusqu'à la gueule d'incohérences, le récit a
beau convier une poignée de jeunes et jolies interprètes en les
personnes de Michelle Michaels, Robin Stille, Brinke Stevens, Debra
De Liso et Jennifer Meyers, le long-métrage de Amy Holden Jones
n'en est pas moins terriblement ennuyeux. Malgré sa courte durée
qui n'excède pas les quatre-vingt minutes, l'on a parfois
l'impression que le film dure le double. Interprétation apathique,
scénario ultra-convenu, mise en scène banale, même la bande
musicale de Ralph Jones ne parvient pas à rehausser le niveau
d'effroi qui de toute manière s'exprime tel un encéphalogramme
plat ! À sa sortie sur le territoire français, Slumber
Party Massacre
fut interdit aux moins de seize ans. On se demande bien pour quelle
raison. Sans doute moins pour ses quelques meurtres sanglants que
promet la traduction française, lesquels s'avèrent parfois
objectivement gratinés, que pour les quelques séquences de nudité,
seule carotte capable de retenir le spectateur avide de jolies
poupées. Pour le reste, le film est un très mauvais Slasher.
Notons que les deux suites qui verront le jour en 1987 et 1990 ainsi
que le reboot qui aura lieu en 2021 seront tous mis en scène par des
réalisatrices différentes...
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