C'est point dieu
possible. Comment George Miller, le père de deux des plus
cultissimes œuvres de science-fiction post-apocalyptiques des années
quatre-vingt, a-t-il pu nous asséner un tel troisième opus ???
Ce n'est que quarante ans après sa sortie que je me décidais donc
il y a quelques jours à découvrir Mad Max : Au-delà du dôme
du tonnerre,
troisième volet de la franchise Mad Max
qui depuis tout récemment s'est vue enrichir de deux œuvres
supplémentaires. Je ne crois pas me tromper en affirmant que j'avais
jusqu'ici, plutôt eu le nez assez fin. Il faut dire que la présence
à l'image de la chanteuse américaine Tina Turner avait eu le
pouvoir de refroidir l'enthousiasme qui à l'époque me caractérisait
et qui, d'emblée, m'avait motivé à revoir les deux premiers avant
de me jeter entre les griffes de ce troisième long-métrage consacré
au valeureux héros australien de l'ère post-nucléaire qu'à la
suite, des dizaines de cinéastes italiens pillèrent sans vergogne.
Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre,
plus que le volet que nous fantasmions de découvrir lors de sa
sortie en 1985 s'est semble-t-il laissé aller aux mêmes dérives
nanardesques que ces légions de films d'origine transalpine qui sans
le sou sont allés très rapidement rejoindre les post-New
York 1997
dans cette même catégorie qui offrit chez nous, une place de choix
à d'authentiques nanars de la trempe de Terminus
Pierre-William
Glenn ! Après avoir effectué un petit tour chez le coiffeur
façon Franck Provost ou Jacques Dessange à la mode brushing, Mel
Gibson débarque dans ce troisième long-métrage d'une franchise qui
le fit passer de parfait inconnu à star mondiale looké comme un
bédouin perdu en plein désert du Moyen-Orient.
Et
pourtant, Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre
a
bien été filmé sur le territoire australien, entre les Blue
Mountains situées en Nouvelle-Galles du Sud et le village de Coober
Pedy en Australie-Méridionale. Bien qu'étant un compositeur
d'excellente réputation, le français Maurice Jarre remplace Brian
May qui avait œuvré sur les deux premiers volets. Si le papa de
l'auteur d'Oxygène
ou de Zoolook
a dans sa carrière été l'auteur de formidables partitions, il n'en
va malheureusement pas de même avec celle de ce Mad
Max,
lequel s'en retrouve encore davantage ringardisé par la présence
d'un saxophone qui ne fait pas que se faire entendre mais apparaît
de surcroît à l'écran. Sans déc'... Co-réalisé par George
Ogilvie dont le seul fait d'arme notable sera justement sa
participation au tournage de Mad Max : Au-delà
du dôme du tonnerre.
Pour le reste, quelques téléfilms, des épisodes de séries
télévisées et une minuscule poignée de longs-métrages
permettront sans doute aux fans purs et durs des deux premiers volets
de la franchise Mad Max
d'excuser cette authentique trahison que sont les nouvelles aventures
de celui qui par le passé se faisait appeler Max Rockatansky et qui
désormais, selon une bande de gamins dont il rejoindra les rangs en
cours de route, marquerait le retour d'un certain Capitaine Walker.
Un ancien pilote de ligne que les membres de la nouvelle tribu qui
vient d'accueillir Max dans ses rangs rêve de le voir les conduire
jusqu'à la civilisation. Ce troisième long-métrage se découpe
donc en deux parties, la première opposant Max à Aunty Entity
(Tina Turner) et au binôme Master/Blaster (Angelo Rossitto/Paul
Larsson). Master représentant la tête pensante du duo tandis que
le second ne peut compter que sur ses facultés physiques !
Aunty Entity et Master combattant l'un contre l'autre pour savoir
qui est le maître de Bartertown
une cité commerciale.
Concernant
les décors de cette ville consacrée au troc, nous retrouvons
l'univers foisonnant qui dans l'esprit de George Miller n'a pas perdu
de sa puissance visuelle (en dehors de l'atroce final) et qui au
contraire, a gagné en densité. Des décors de Graham Walker aux
maquillages de Rosalina Da Silva et de toute l'équipe en charge des
effets-spéciaux prosthétiques en passant par les costumes de Norma
Moriceau, pas de toute, nous sommes bien dans l'univers
post-apocalyptique typique de l'univers ''Millerien''.
Sauf qu'après s'être ''reposé'' pendant trois ans, Max a perdu de
sa vigueur et semble même être devenu incapable d'échanger ses
services contre des biens. La franchise Mad Max
perd
ici en grande partie de la folie qui la caractérisait jusque là. Il
semble bien qu'au contact de George Ogilvie, notre réalisateur
australien préféré ait pris la rouille et se soit contenté de
mettre en scène son héros dans un film tristement écrit aux côtés
de Terry Hayes. Et si le scénario n'a jamais été le plus fort
d'une franchise majoritairement axée sur les combats et les
courses-poursuites, Mad Max : Au-delà du dôme
du tonnerre
s'avère étonnamment creux. Voir souvent ennuyeux. Tina Turner a
beau être une grande chanteuse (comme en atteste la superbe chanson
''We don't need
another Hero''
qui clôt le film), sa présence à l'écran semble factice et paraît
ne vouloir faire que les yeux doux au public américain. Dommage...
Comme peuvent l'être également certains accoutrements. Comme ces
épaulettes ridicules qui viennent rejoindre la coiffure de Max au
panthéon du grotesque. À l'issue du récit, une question s'impose
alors : quel devenir pour Max ? La réponse tardera à
venir puisqu'il faudra patienter trente ans tout rond avant de voir
réapparaître la franchise sur grand écran et ce, de la plus
remarquable manière. Concernant ce Mad Max :
Au-delà du dôme du tonnerre,
inutile de nous attarder plus longuement dessus. À son époque, sans
doute s'agissait-il de l'opus de trop. Impression qui semble
malheureusement se confirmer aujourd'hui...
Un de ces films que je me souviens avoir vu dans ma prime jeunesse (autour des 10 ans), avec Highlander, La septième cible (Ventura) ou Les rois du gag (Serrault, Jugnot, Lhermitte)... N'en n'ayant quasi aucun souvenir, je ne saurai dire si ta sévérité est légitime :-)
RépondreSupprimer