Parmi les nombreux
longs-métrages qui nous ont offert l'opportunité de découvrir
l'acteur américain Charlton Heston dans LE ou L'UN des rôles
principaux, il en est qui s'avèrent moins connus que d'autres. Ce
qui ne les rend pas pour autant moins intéressants. Encarté entre
la période faste de celui qui côtoya des figures historiques par
l'entremise de la fiction et un avenir plus régulièrement tourné
vers le petit écran, Gray Lady Down n'est
donc pas la première œuvre mettant en scène la star américaine à
laquelle l'on pense en général. Les années virent éclore toute
une série de films catastrophes auxquels, parfois, Charlton Heston
lui-même participa. On peut même dire qu'il s'agira de l'un de ses
principaux ''fonds de commerce'' dans le courant des années
soixante-dix puisqu'en l'espace de seulement trois années, entre
1972 et 1974, le public le découvrira notamment dans Alerte
à la bombe
de John Guillermin ainsi que dans 747 en péril
de Jack Smight et Tremblement de terre de
Mark Robson, tout deux réalisés en 1974. Que les événements se
produisent sur terre, dans les airs ou sous les océans, Charlton
Heston est à chaque fois de la partie. Concernant les fonds marins,
ceux-ci étant propices à ce genre de situation, Gray
Lady Down
ne mettait pas en scène en 1978 un navire de croisière comme pu
l'être le Titanic
mais un sous-marin. Le genre d'engin capable de s'enfoncer très loin
sous les eaux profondes des mers et des océans et que l'on a surtout
pour coutume d'employer en fiction dans des films de guerre.
D'ailleurs, s'il n'y en avait qu'un seul à découvrir, ruez-vous sur
l'extraordinaire Das Boot
du réalisateur allemand Wolfgang Petersen dans sa version longue de
presque cinq heures ! Mais dans ce cas là, prévoyez tout
d'abord de visionner le long-métrage de David Greene car Das
Boot
est un tel choc que toute concurrence est bonne à foutre aux
ordures. Et ce, même si dans le cas de Gray Lady
Down (sorti
chez nous sous le titre Sauvez le Neptune),
la mise en scène et l'interprétation sont d'honnête facture.
L'avantage avec ce genre de projet est qu'il touche à peu près
n'importe qui normalement constitué physiologiquement et
intellectuellement. Comment en effet ne pas être pris d'un certain
effroi à l'idée de mourir noyé ? Nous sommes d'accord pour
dire que dans le top cinq des morts les plus redoutées, celle-ci
trône généralement en très bonne place. Le contexte dans lequel
va évoluer une grande partie des personnages est donc ici favorable
à l'angoisse liée au risque de noyade.
Le
Neptune du titre est le nom donné à un sous-marin nucléaire
américain qui lors d'une opération se retrouve en avarie à des
centaines de mètres sous les eaux après avoir été percuté par un
cargo. Alors que celui-ci s'enfonce inexorablement, le Capitaine Paul
Blanchard et son équipage vont devoir patienter jusqu'à ce
qu'interviennent les secours, lesquels ont fort heureusement été
rapidement alertés. Charlton Heston incarne donc le rôle du
commandant du Neptune, rassurant ses hommes, palliant à leurs
angoisses en tentant de maintenir une certaine cohésion même si
certains d'entre eux vont commencer à ressentir des troubles
psychologiques. Comme dans tout bon film du genre l'on a bien
évidemment droit au phénomène de pression qui s'exerce sur l'une
des portes étanches derrière laquelle une salle est remplie d'eau.
Le fil conducteur de l'angoisse qui va étreindre l'équipage tout
entier et notamment le Capitaine Paul Blanchard dont le regard ne
laisse aucun doute sur ce qu'il ressent s'articule donc autour de ce
détail d'importance. Au delà de ce simple fait, Sauvez
le Neptune prône
ensuite certaines valeurs humaines, comme l'entraide dans un milieu
où malheureusement et naturellement, l'homme aurait plutôt tendance
à penser tout d'abord à sauver sa propre existence. Dehors et donc
au dessus de leurs têtes s'activent des hommes qui entreprennent
tout ce qu'ils peuvent pour les soutenir moralement et intervenir
avant que le drame ne se produise. Dans le rôle du Capitaine
Bennett, nous retrouvons l'acteur Stacy Keach aux commandes des
opérations de sauvetage. Un officier qui auréolé de son grade
adopte pourtant parfois une attitude désagréable. Notamment vis à
vis de Mickey qu'incarne l'acteur Ned Betty qui six ans plus tôt
avait été contraint par d'affreux ploucs de faire le cochon en
milieu hostile dans le classique du survival, Délivrance
de John Boorman ! L'on retrouve également dans le rôle du
Capitaine Gates l'acteur David Carradine. L'homme, particulièrement
valeureux comme nous pourront le constater bien plus tard est aux
commandes d'un sous-marin de poche qui aidera grandement la Marine
dans son entreprise de sauvetage. Malgré un casting trois étoiles
notamment complété par Stephen McHattie, Ronny Cox ou encore Dorian
Harewood, l'ampleur du sujet n'est pas toujours à la hauteur de nos
attentes. Le scénario de James Whittaker, Howard Sackler et Frank P.
Rosenberg inspiré d'un roman de David Lavallee, sans être ennuyeux,
charrie beaucoup de séquences inutiles ou qui se répètent
inlassablement. Le film de David Greene est finalement beaucoup moins
anxiogène qu'on aurait pu l'espérer même si quelques passages font
illusion. Charlton Heston semble parfois cruellement s'ennuyer. C'est
en tout cas avec mollesse qu'il incarne le personnage plus ou moins
passif du capitaine Paul Blanchard. Bref, Sauvez
le Neptune
est un sympathique petit film catastrophe, rien de plus, rien de
moins...
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