Après avoir connu un
immense succès grâce à son second long-métrage Bienvenue
chez les ch'tis,
l'acteur, réalisateur et scénariste français Dany Boon a abandonné
un temps la mise en scène durant deux ans pour se consacrer à sa
carrière d'acteur. Une poignée de films plus ou moins captivants
jusqu'à son retour à la mise en scène avec Rien
à déclarer
en 2011. Comme l'on pourrait invoquer l'idée selon laquelle l'acteur
et humoriste usa opportunément d'un thème qui lui était cher à
l'époque de Bienvenue chez les ch'tis,
certes, puisque le sujet allait aussi et surtout forcément atteindre
émotionnellement toute une population originaire du Nord, Rien
à déclarer
arrive sur le marché pile poil à une période où se pose encore la
question des frontières européennes tout en situant son action en
1993. Deux ans avant la mise en place de la libre circulation entre
sept pays européens dont la France et la Belgique, et huit ans après
la signature de l'Accord
de Schengen
en juin 1985. Le troisième long-métrage de Dany Boon prend pour
scène la frontière franco-belge où vont intervenir deux brigades
de douaniers. En préambule, le récit met en scène l'acteur belge
Benoît Poelvoorde dans le rôle de Ruben Vandevoorde en 1986 lorsque
celui-ci apprend que l'Acte
unique européen
vient d'être signé. Belge d'origine, de cœur et d'esprit, l'homme
est un douanier bougon, agressif et ce, envers le peuple français en
général et la douane française en particulier avec laquelle il
apprend sept ans plus tard la fermeture très prochaine des contrôles
douaniers au profit de la douane volante ! Les rapports qu'il
entretient avec ses homologues hexagonaux sont des plus délicats. Le
douanier français Mathias Ducatel (Dany Boon) a beau faire des
efforts pour se montrer amical et se rapprocher de Ruben
Vandevoorde, ceux-ci s'avèrent vains ! C'est donc dans un
contexte fort hostile que Dany Boon met en scène cette pure comédie
franco-belge réunissant quelques têtes bien connues du cinéma,
issues des deux côtés de la frontière.
Une
collaboration qui va s'avérer encore plus délicate que l'on croit
puisque en secret, Mathias entretient une relation avec la sœur de
son homologue belge, Louise (l'actrice Julie Bernard). Du côté des
douaniers français l'on retrouve les acteurs Guy Lecluyse, Zinedine
Soualem (le duo de bras cassés de la maison du
bonheur)
ainsi que l'actrice, chanteuse et chroniqueuse Nadège
Beausson-Diagne. Leurs personnages sont sous les ordres de Mercier
qu'interprète Philippe Magnan. Du côté des douaniers belges, leur
nombre est plus restreint. Eric Godon y incarne leur chef, Willems,
sous les ordres duquel nous retrouvons donc les personnages incarnés
par Benoît Poelvoorde et Bouli Lanners. Afin de réajuster
l'équilibre entre acteurs français et belges, la française Karin
Viard et le belge François Damiens incarnent un couple de
restaurateurs qui voient d'un mauvaise œil la future ouverture des
frontières. Côtés interprètes belges, nous retrouvons également
Olivier Gourmet dans l'étonnant rôle d'un prêtre auprès duquel
vient régulièrement se confesser Ruben, ainsi que Christel
Pedrinelli et Jean-Paul Dermont dans les rôles respectifs de
l'épouse et du père de l'irascible douanier ! La liste est
encore longue mais citons tout de même le trio de trafiquants de
drogue à la tête duquel l'on retrouve Laurent Gamelon accompagné
de ses sbires Laurent Capelluto et surtout, Bruno Lochet en passeur
impayable ! Rien à déclarer repose
peu ou prou sur le même principe que Bienvenue
chez les ch'tis
mais ne connaîtra malheureusement pas la même popularité.
Pourtant, et au regard des quelques étrons dans lesquels à tourné
Dany Boon, son troisième long-métrage en tant que réalisateur leur
est nettement supérieur. Le film propose autant de situations qu'il
y a de personnages. Bref, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer.
Le cahier des charges de la comédie française est bien rempli :
l'affrontement entre les représentants de deux territoires pourtant
voisins et amis, l'amour impossible entre l'un des deux principaux
protagonistes et la sœur du second, deux ''classiques'' un brin
démodés du genre auquel Dany Boon ajoute quelques savoureuses
séquences avec, en point de muire, deux pieds nickelés du trafic de
drogue !
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