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lundi 18 mars 2024

This is our Home d'Omri Dorani (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Quel étrange film que ce troisième long-métrage signé du réalisateur, scénariste et producteur Omri Dorani après Funny Man en 2016 et How to get Girls un an plus tard. Non pas que son sujet sorte particulièrement des sentiers battus mais c'est plutôt son traitement qui est au cœur de l'exploit consistant à faire d'une matière première on ne peut plus classique, un Objet Filmique (presque) Non Identifié ! Un titre tel que This is our Home transpire la chaleur humaine. Le foyer bienveillant. On entendrait presque longtemps à l'avance le cliquetis des boules de noël s'entrechoquer sur un sapin fraîchement coupé par le maître de maison. C'est qu'ils sont beaux, tous les deux, à s'enlacer, amoureux fous l'un de l'autre, pleins de projets... Ce qui différencie This is our Home du classique mélange entre romantisme, thriller et épouvante (ce qui en soit est déjà un amalgame relativement étonnant) réside dans la mise en scène et le montage. À titre de comparaison l'on a parfois l'impression que le cinéaste agit comme le conducteur d'une automobile perdant le contrôle de son véhicule. Le film s'entreprend telle une compilation de mélodies qui n'ont que très peu de lien les unes avec les autres. Le sujet central du récit, celui qui en tout cas va venir gripper le quotidien du couple incarné à l'écran par Reina (l'actrice Simone Policano) et Cory (Jeff Ayars), est traité de manière autre que fantasmée puisque matérialisée par l'arrivée d'un enfant prénommé Zeke (Drew Beckas). Le couple part s'installer dans la maison familiale de la jeune femme. Une demeure isolée qu'un événement assez étrange ne va pas tout à fait rendre sûre. Sur la route, l'un des pneus du véhicule de Reina et Corey crève. À l'arrêt, ils sont bientôt rejoints par deux individus particulièrement louches. Premier indice qui nous fait penser qu'Omri Dorani aime nous balader et battre le chaud et le froid. Et même si cela doit passer par des séquences telles que celle-ci et dont l'intérêt pour la suite n'a aucune réelle valeur. N'empêche, l'intervention de ces deux... rednecks (?!?) va faire inutilement son petit bonhomme de chemin dans nos têtes et laisser à penser que This is our Home ne sera peut-être rien de plus qu'un énième Home Invasion et que les deux types débarqueront à nouveau un peu plus tard.


Et au vu des événements qui vont bientôt bousculer le train-train quotidien de notre couple, on se dit qu'il aurait encore mieux fallu assister au retour de ceux-ci plutôt qu'à l'arrivée du jeune garçon. Là où tout se complique, c'est lorsque le réalisateur et scénariste s'amuse à disséminer ça et là quelques indices, certains sous forme de fausses pistes, afin d'éviter d'être trop clair sur ses intentions. D'autant plus qu'Omri Dorani semble n'avoir pas toujours l'intention de les exploiter jusqu'au bout. Quelle est donc cette pièce que le père de Reina lui interdisait de pénétrer lorsqu'elle était plus jeune ? L'on envisage déjà un lourd secret auquel, malheureusement, le cinéaste n'apportera pas vraiment (voire pas du tout) de réponse. Qui est donc ce gamin qui se permet de débarquer au beau milieu de la nuit et en outre d'appeler Reina et Corey, Maman et Papa. À travers cet agaçant garnement dont l'apparente absence de morale et dont la cruauté sont au demeurant, des éléments essentiels nourrissant le propos du long-métrage, on cherche à comprendre. Bien que le synopsis paraisse des plus accessible, la manière qu'a Omri Dorani de nous conter son histoire s'approche parfois de l'irrationnel. Et ce que l'on pourrait prendre pour des maladresses participe finalement de la folie qui s'empare de certains de ses personnages. Difficile pourtant d'être plus clair sans en dévoiler davantage. This is our Home conquiert donc son audimat par une mise en scène inattendue et l'observation d'une relation bien loin de rejoindre les idées que nous nous en faisions en début de récit. D'une courte durée n'excédant pas les soixante-treize minutes, This is our Home réserve quelques séquences gratinées, renforcées par l'apparente tranquillité avec laquelle sont perpétrés certains actes. Pas de quoi révulser les estomacs les plus fragiles ni rendre le long-métrage inoubliable mais de quoi faire travailler l'imagination et laisser circonspect. Étonnant...

 

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