Premier des trois
longs-métrages réalisés pour l'instant par le réalisateur et
scénariste sud-coréen Woon-hak Baek, Tyubeu est
un film d'action au script relativement classique puisqu'il met en
scène un flic qui a perdu son épouse lors d'une intervention et qui
depuis travaille dans le métro coréen. Une œuvre qui pèche par
une volonté d'être parfois tellement démonstrative qu'elle en
devient ridicule. Comme lors de cette séquence d'ouverture
confrontant un agent des services secrets et une poignée d'hommes à
des centaines de flics lourdement armés, dotés de casques et de
gilets pare-balles. Des centaines, oui. Mais ils auraient été des
milliers, voire des millions, que cela n'aurait probablement rien
changé face à T (l'acteur Park Dang-min) et ses hommes qui, ô
miracle, parviennent à éviter les milliers de balles que la police
va alors tirer dans leur direction. Pas une seule d'entre elles ne
les atteindra. Vraiment pas de chance, les gars. Par contre, notre
minuscule groupe de terroristes va faire des dégâts autour de lui.
Des morts par dizaine, les types se tiennent debout et à découvert
sans jamais s'en prendre une dans le buffet. Un tel courage, ça peut
forcer le respect. Une telle audace, ça frise le narcissisme. Une
telle chance est véritablement miraculeuse. Bon, y'en a bien un qui
va s'en prendre une bien placée dans les tout derniers instants de
cette séquence d'ouverture, mais au moment des comptes, le résultat
est sans appel. En gros, lors de cette ''compétition'' entre flics
et malfrats, les premiers se sont fait écraser 1 à 100 ! Je
sais pas vous, mais personnellement, la grande générosité avec
laquelle Woon-hak Baek nous assène cette première épreuve entre T
et le véritable héros de ce récit, Jay (Seok-hun Kim), le policier
qui a perdu son épouse, m'a complètement sorti de l'histoire. Trop
invraisemblable. Le longs-métrage dure en outre un peu plus de
cent-dix minutes et au bout d'une demi-heure, l'action se situe
essentiellement à l'intérieur d'une rame de métro.
Autant
dire que pris en défaut d'inspiration, Tyubeu
s'avère parfois très mou. Des ruptures de ton agaçantes qui
rallongent artificiellement la durée du film dont le récit
s’éternise un peu trop. Film d'action, oui, mais thriller
également, le film est généralement surjoué, origines asiatiques
obliges, tandis que Seok-hun Kim tente de rendre son personnage
charismatique, cigarette au bord des lèvres et attitude désabusée.
Mais ça ne matche pas vraiment. Trop caricatural et surtout, déjà
vu à maintes reprises ailleurs. À titre de comparaison, l'acteur
sud-coréen ne fait absolument pas le poids face au Daniel Auteuil du
génial MR73
d'Olivier Marchal dans lequel l'acteur français était lui même
l'interprète d'un personnage tourmenté par un drame l'ayant touché
personnellement. Mais il semble qu'ici nous soyons davantage dans le
divertissement, un peu à la manière de Speed
de Jan de Bont, d'Une journée en enfer
de John McTiernan ou même, allez osons le dire, de Subway
de Luc Besson ! Du premier, il reprend le concept du ''véhicule
de transport'' lancé à vive allure et à l'intérieur duquel
reposent des explosifs. Du second, la quête du personnage central
qui tente alors d'arrêter les terroristes et de désamorcer la
bombe. Et du troisième.... la bluette entre Jay et la jeune Kay (Bae
Doona) qui se balade en permanence avec un étui de guitare dans le
dos comme un bossu se trimballe une bosse ! En cherchant bien,
on peut trouver d'autres références au cinéma européen ou
américain, le genre étant particulièrement encombré dans le
domaine du thriller et de l'action. L'originalité proviendra
davantage de la conclusion du récit en forme de sacrifice pour un
héros qui finalement obtiendra ce qu'il désirait sans doute depuis
la mort de sa femme : la rejoindre au paradis...
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