Pour débuter ce très
court cycle consacré au génial Bruce
''Ash'' Campbell, on démarre avec du très, très lourd, non pas en
passant par la case ''cinéma'' mais par celle, beaucoup moins
ambitieuse, du petit écran. Réalisé trois ans avant que le plus
illustre chasseur de démons du septième art ne combatte une race
d'extraterrestres belliqueux dans Terminal
Invasion
de Sean S. Cunningham, Alien Apocalypse opposait
déjà Bruce Campbell dans la peau d'un astronaute de retour sur
notre planète, à des créatures ayant réduit l'espèce humaine en
esclavage. Tourné en Bulgarie en moins de trois semaines et financé
approximativement à hauteur d'un million et demi de dollars, ce
téléfilm signé du réalisateur et scénariste Josh Becker est,
comme on le devine rapidement, assez peu enclin à pouvoir rivaliser
avec les grosses productions du même genre. Œuvre de
science-fiction écrite conjointement par le réalisateur et par le
producteur Robert G. Tapert (en outre cofondateur de la société
Renaissance
Pictures
en compagnie de Sam Evil Dead Raimi),
Alien Apocalypse
n'est pas la première collaboration entre Josh Becker et Bruce
Campbell puisque avant cela, il tournèrent ensemble plusieurs
courts-métrages ainsi que le thriller Lunatics :
A Love Story en
1991 et la comédie romantico-dramatique Running
Time en
1997 ! On ne va pas essayer de prétendre que Alien
Apocalypse
est un immense chef-d'oeuvre de science-fiction ni faire croire qu'il
peut rivaliser avec les classiques du genre. Néanmoins, le plaisir
de suivre les aventures du Docteur Ivan Hood (Bruce Campbell), de
Kelly (Renée O'Connor) ou d'Alex (Remington Franklin) est bien
présent. Après une entrée en matière bucolique lors de laquelle
une voix nous présente une planète Terre paradisiaque, l'on
découvre que celle-ci a depuis les quarante dernières années été
colonisée par une civilisation extraterrestre particulièrement
hostile dont les représentants sont connus sous le nom de termites.
Mais pas de ceux qui se nourrissent de la cellulose de certains bois,
non. Ici, les créatures dont les dimensions plus qu'honorables sont
similaires à celles de tout être humain normalement constitué sont
vraiment hideuses. Muselés, enchaînés aux pieds et les uns aux
autres, les hommes sont désormais asservis. Mais
alors que tout semble perdu dans ce contexte qui ne s'éloigne
finalement pas trop de celui de La planète des
singes
(ambitions revues à la baisse, cela va sans dire), il serait
possible, voire probable que la solution contre la tyrannie dont font
preuve nos lointains et ''insectoïdes'' visiteurs vienne du ciel...
S'écrasant
au sol, une capsule spatiale libère deux hommes et deux femmes. Un
équipage d'astronautes à la tête duquel nous retrouvons donc notre
très cher Bruce Campbell, toujours prêt à lancer quelques
''Punchlines'' plus ou moins inspirées. L'aventure de nos quatre
protagonistes débute assez mal puisque l'un d'entre eux est tué de
plusieurs balles dans le buffet par un groupe d'hommes vétus de
haillons au service des envahisseurs. C'est tout d'abord dans le
détail que l'on se rend compte des conséquences d'un budget
étriqué: ici, les figurants portent de longues moumoutes qui ne
trompent personne sur leurs origines factices. D'emblée, Alien
Apocalypse
a l'air de s'inspirer des Mockbusters
italiens des années quatre-vingt avec son décor désertique
ressemblant davantage à une mine de calcaire désaffectée et son
arrière-plan d'immeubles détruits très certainement introduits sur
fond vert ! Ramenés jusqu'au site de détention qui servira
principalement de lieu à l'intrigue par des collaborateurs humains
dignes des kapos des camps de concentration des années 40, les
nouveaux prisonniers y découvrent ceux qui les dirigent. Des
créatures douées de la parole qui s'expriment dans un français (ou
anglais, selon la version que vous avez choisi de regarder)
vocodeurisé. On ne va pas passer par quatre chemins: le très lourd
promis au début de l'article va devoir se faire tout petit face au
constat qui se veut plus qu'affligeant. On aura beau avoir eu
beaucoup de plaisir à retrouver l'ami Bruce Campbell, tout ceci
n'est quand même pas terrible. On sent la patte visuelle de celui
qui quelques années en arrière réalisa neuf épisodes de la série
Xena, la guerrière.
Avec un tel budget, forcément, tout ou presque sent le toc, jusque
dans l'ADN de ces extraterrestres revêtant des apparats en images de
synthèse relativement piteux tout comme les quelques décapitations
dont seront victimes certains représentants de l'espèce humaine (le
met préféré des Termites!). Comme évoqué plus haut, Alien
Apocalypse
est surtout un gros repompage de La
planète des singes
du romancier français Pierre Boulle et de l'adaptation
cinématographique de Franklin Schaffner, en 1968. En beaucoup,
beaucoup, beaucoup moins convainquant comme on peut l'imaginer. Reste
une note d'humour très appuyée qui permet de faire passer
l'ensemble. Un tout petit film de science-fiction horrifique très
rapidement oubliable...
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