Après avoir évoqué le
sympathique mais pas extraordinaire Le code a changé
de Danièle Thompson, poursuivons le cycle consacré à Dany Boon
avec De l'autre côté du lit
de la réalisatrice, scénariste et actrice française Pascale
Pouzadoux. Laquelle signera en outre deux ans plus tard en 2011,
l'infâme comédie La croisière
avec Charlotte de Turckheim, Antoine Duléry, Line Renaud et Marilou
Berry... Si cela peut vous aider à vous faire une opinion sur ce que
peut receler d'indigent De l'autre côté du
lit.........
Car sur une échelle des qualités, nous descendons encore d'un
pallier en comparaison de Bienvenue chez les
Ch'tis
qui douze mois plus tôt attirera plus de vingt millions de
spectateurs dans les salles rien que dans notre pays. L'un des rares
intérêts du second long-métrage de Pascale Pouzadoux demeure dans
cet étonnant et franchement improbable couple qu'elle bâtit ici
autour de Dany Boon et de la toujours délicieuse et pétillante
Sophie Marceau. Il est sans doute cruel de revenir sur cette séquence
gênante dont Sophie Marceau fut victime à l'époque de La
boum
me semble-t-il et lors de laquelle un journaliste assez peu délicat
l'avait jugée de très mauvaise actrice, mais lorsque l'on assiste à
sa prestation dans la comédie de Pascale Pouzadoux, on pourrait
presque copier/coller la remarque désobligeante du dit journaliste
pour en faire le symbole de son incarnation du personnage d'Ariane
Marsiac. Bien que sa beauté permette qu'on lui pardonne presque tout
(j'entends une voix robotisée prononcer : ''Mode
macho activated !''),
l'actrice alors âgée de quarante-deux ans en fait des caisses,
surjouant, caricaturant, bouffant littéralement son compagnon de
fiction Dany Boon qui, le pauvre se contentera presque des restes. Le
contraste est d'ailleurs relativement saisissant et peu crédible
lorsque l'on sait que le personnage qu'il interprète, Hugo Marsiac,
est le PDG d'une grande entreprise alors qu'une fois l'étrange
contrat signé avec sa femme, on le découvre quelque peu apathique !
Adapté par la réalisatrice elle-même à partir du roman éponyme
de la journaliste et romancière Alix Girod de l'Ain, De
l'autre côté du lit est
typique des légions de comédies qui jusqu'à aujourd'hui gangrènent
le septième art.
Formatée
pour plaire à un public peu exigeant, tout y est d'une ''propreté''
exaspérante. Même lorsqu'il s'agit d'aborder le sujet de
l'adultère. Complètement ringard, le film est peuplé de symboles
qui vont en ce sens. Pourquoi infliger notamment à Dany Boon/Hugo la
conduite d'une petite voiture entièrement rose ou le faire
débarquer à l'école de ses deux enfants en pyjama ? Comme si
la pauvreté des dialogues pouvait être palliée par quelques
subterfuges d'ordre décoratifs ou vestimentaires....... Pascale
Pouzadoux en profite d'ailleurs pour faire un clin d’œil au
première long-métrage réalisé deux ans auparavant par son
principal interprète masculin. En effet, alors que le personnage
qu'il incarnait auprès de Michèle Laroque dans La
maison du bonheur
en 2006 était confronté à deux artisans du bâtiments
particulièrement incompétents (excellents Laurent Gamelon et
Zinedine Soualem), Pascale Pouzadoux nous refait le coup mais de
manière très poussive. Aux côtés de Sophie Marceau et de Dany
Boon l'on retrouve quelques acteurs bien connus du cinéma français,
tel Roland Giraud qui n'était plus apparu sur grand écran depuis 18
ans après
de Coline Serreau (suite de 3 hommes et un
couffin)
en 2003. L'on comprendra qu'après l'odieux assassinat de sa fille
Géraldine Giraud à l'âge de trente-six ans le 1er novembre 2004 il
ait désiré se retirer un temps des plateaux de cinéma. Il
interprète ici le bras-droit de Hugo, Adolphe Nicard. Quant à
Antoine Duléry, il deviendra un interprète régulier de la
réalisatrice dès l'année 2003 avec Toutes les
filles sont folles.
Ici, il incarne le rôle de Maurice Cantuis, le conseiller du couple.
Dans ce récit où les personnages interprétés par Sophie Marceau
et Dany Boon vont tenter de régler leurs problèmes de couple en
inter-changeant leurs fonctions, nous retiendrons qu'agir en esprit
survitaminé n'est pas forcément un atout et qu'être plus posé
peut au contraire se révéler une aubaine. Dans cette comédie où
s'affrontent une Sophie Marceau surexcitée et un Dany Boon parfois
léthargique, c'est peut-être finalement ce dernier qui l'emporte.
Quant à elle, Pascale Pouzadoux signe une œuvre divertissante mais
pas forcément drôle et dont les répliques font rarement mouche. Un
comble pour un film qui se veut être une comédie...
Je crains fort que tu ne trouve pas beaucoup de chefs-d'œuvre, ni même de trucs potables dans la filmographie dans laquelle tu t'es engagé... Ah, on me dit dans l'oreillette que c'est aussi mon cas... Dont acte :-)
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