Un an après le
phénoménal succès rencontré par son second long-métrage en tant
que réalisateur, scénariste et interprète, Dany Boon choisit de
mettre de côté sa carrière d'auteur pour se laisser porter par
d'autres cinéastes que lui. Et notamment à travers Le code a
changé
de Danièle Thompson. Film dans lequel il se frotte à diverses
générations d'interprètes parmi lesquels Pierre Arditi, Karin
Viard, Emmanuelle Seigner, Patrick Chesnais ou encore Marina Foïs...
Au vu du pedigree de la réalisatrice, on part confiant en espérant
qu'elle parviendra à se hisser à la hauteur de son célèbre papa
Gérard Oury. Sachant que Danièle Thompson participa elle-même à
l'écriture de plusieurs comédies dont celles de La
grande vadrouille
en 1966, La folie des grandeurs
en 1971, Les aventures de Rabbi Jacob
en 1973 ou de La caparate
cinq ans plus tard. Autant dire que Le code a
changé,
son quatrième long-métrage en tant que réalisatrice risque de
proposer un spectacle aux dialogues aussi dignes d'intérêt que ceux
des œuvres signées de Francis Veber, celles dont Jean-Pierre Bacri
et Agnès Jaoui furent les auteurs ou encore de l'excellent Prénom
de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte... Hein, quoi ?
Ah, on me dit expressément de raviser mon jugement puisque Danièle
Thompson fut également scénariste sur La
Vengeance du serpent à plumes
et Vanille fraise
tout deux signés de son père en 1984 et 1989. Bref, autant dire que
l'on n'est jamais sûr de rien et que ce qui peut paraître alléchant
au premier abord peut être tout à fait indigeste au final ! Ne
nous précipitons pas et voyons voir de quoi retourne Le
code a changé.
Première bonne chose, la réalisatrice s'est entourée d'une
brochette d'interprètes hétéroclite plutôt attrayante. Quant au
scénario, elle l'a écrit elle-même en compagnie de son fils,
l'acteur, scénariste et réalisateur franco-américain
Christopher Thompson auquel sa mère offrira dans le cas présent
l'un des dix principaux rôles de cette comédie collégiale où
chacun aura droit à sa part du gâteau en matière de dialogues. Au
centre de ce petit groupe d'amis qui se retrouvent deux ans de suite
au 21 juin lors d'un dîner l'on retrouve Karin Viard et Dany Boon,
lesquels incarnent le couple formé par Marie-Laurence et Piotr
Claverne. Elle est avocate et lui au chômage.
Ils
convient donc en cette soirée estivale, leurs amis Mélanie et
Patrick Carcassonne, Sarah et Lucas Mattei, Juliette et son compagnon
Erwann ou encore le cuisiniste Jean-Louis Mauzard et la prof de
flamenco Manuela. Alors que chacun se prépare à venir sonner à la
porte de leurs hôtes, en voiture, les langues se délient. Certains
traînent de force leur compagne à la soirée tandis que le père de
Marie-Laurence et Juliette que cette dernière maudit (et (qu'incarne
Pierre Arditi) doit débarquer plus tard dans la soirée. Bon autant
le dire tout de suite, Le code a changé
n'a pas l'ampleur du Dîner de cons de
Francis Veber, de Cuisine et dépendances
de Philippe Muyl, d'Un air de famille de
Cédric Klapisch ou de Carnage
de Roman Polanski (pour voir plus loin que le seul territoire
français). Preuve que les réunions de famille ou entre amis ne sont
pas forcément synonymes de grandes comédies où les bons mots
fusent toutes les cinq ou dix secondes. Pourtant peu avares en la
matière, ce qui différencie le quatrième long-métrage de Danièle
Thompson des quelques grands exemples cités ici est la qualité des
dialogues. Entre adultères, mensonges, cruauté et cynisme, Le
code a changé
se déroule non pas au présent (ou si peu) mais remonte un an en
arrière sous forme de flash-back. L'occasion pour les dix convives
de se livrer à des joutes verbales sur les thèmes du couple et du
travail. Patrick Bruel campe un médecin qui ment à ses patients,
Christopher Thompson incarne un Lucas méprisant envers Sarah qu'il
se complaît à humilier et qu'interprète Emmanuelle Seigner.
Laurent Stocker est Jean-Louis, l'ancien amant de Marie-Laurence pour
laquelle il continue d'éprouver de l'attirance alors qu'elle l'a
jeté hors de son lit. Patrick Chesnais est ce sexagénaire qui vit
au bras de Juliette, laquelle recherche probablement chez lui le père
avec lequel elle ne désire pourtant plus entrer en contact. Bref, la
galerie de portraits est relativement savoureuse même si là encore,
la finesse des dialogues n'est pas toujours au rendez-vous.
Académique, Le code a changé
a bien du mal à réellement décoller et à se détacher de la
concurrence. Reste une petite comédie plutôt sympatoche mais très
rapidement oubliable...
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