Bon, on va tenter de
faire plus long que la totalité des scripts de la franchise
Paranormal Activity
en noircissant plus de lignes blanches que ne le firent les
scénaristes des huit longs-métrages qui furent produits jusqu'à
aujourd'hui entre 2007 et 2021 (le neuvième tarde (tant mieux, tant
mieux) à montrer son visage). Pour commencer, sortons nos calculette
et vérifions si la franchise est effectivement la plus rentable de
l'histoire du cinéma. Si l'on additionne les divers budgets se
présentant ainsi : 450 000 dollars pour le premier, 3 000 000
pour le second, 5 000 000 pour le troisième ainsi que 5, 5, 10 et
sans doute autant pour le septième et en comptant le tout petit
million que coûta le spin-off intitulé Paranormal
Activity: Tokyo Night,
cela devrait approximativement donner le chiffre de trente-neuf
millions et quatre-cent cinquante mille dollars ! Pour HUIT
longs-métrages. Et les recettes alors ? Et bien, c'est là que
le chiffre donne le tournis. À l'échelle mondiale, la franchise a
rapporté, tenez-vous bien....... tenez-vous mieux (dixit Pierre
Desproges) la ''coquette somme'' de... Suspens.... Roulement de
tambour..... ''Poum''
(Grosse caisse)... ''Tchak'' (Caisse claire)... Dom, Dam, Dim Doum,
Tsssssssssss : près de neuf-cent cinquante millions de
dollars ! Soit, presque un milliard ! Un peu moins de la
moitié de ce qu'a engrangé Avatar 2 : la
voie de l'eau de
James Cameron, oui môssieur. Sauf que ce dernier s'est démerdé
tout seul, comme un grand pour que son œuvre rapporte autant de
pognon et n'a pas fait appel à ses petits camarades pour faire
monter le chiffre jusqu'aux vertigineuses recettes que les huit
longs-métrages ont atteints ensemble. Mais là où Oren Peli, Tod
Williams, Henry Joost, Christopher Landon, Gregory Plotkin, Toshikazu
Nagae et William Eubank ont fait très fort est d'être parvenus à
embarquer des légions de spectateurs dans les salles alors même que
l'on savait déjà que c'était de la m[BIP]de ! Et
encore, on peut comprendre que ceux-ci se soient laissés piégés
par le premier d'entre eux puisqu'à l'époque de sa sortie, nous
n'étions sans doute pas encore préparés à subir le total naufrage
artistique qu'allait représenter le premier Paranormal
Activity.
D'ailleurs,
pour la sortie prochaine du neuvième opus qui devrait s'intituler
chez nous Paranormal Activity 8 : L'autre côté,
si vous ne savez pas quoi faire de votre argent, je vous propose
d'ouvrir une cagnotte à mon nom (les détails de la transaction
seront disponibles au bas de cet article) plutôt que de vous rendre
dans une salle de cinéma. C'est donc à un déluge d'immondices que
l'on a droit depuis plus de quinze ans et parmi lesquels l'on
retrouve malheureusement le nom de Christopher Landon... Oui, oui, le
fils du célèbre Michael Landon qui créa et interpréta la
cultissime série télévisée américaine La
petite maison dans la prairie
qui chez nous s'invita pour la première fois dans nos salon en
décembre 1976. Combien de larmes, combien de rires..... Le fiston,
lui, semble n'avoir pas tout à fait retenu la leçon puisque dès
son second long-métrage, il n'a eu cesse de vouloir effrayer son
public... Tout en lui offrant malgré tout de nombreuses occasions de
rire. Après le thriller Burning Palms
en 2010, Christopher Landon se lance en effet dans une carrière
d'auteur horrifico-humoristique qui débutera en 2014 avec Paranormal
Activity–The Marked Ones.
Après ce long préambule qui je l'espère n'a pas été trop
ennuyeux, engageons maintenant la discussion sur ce volet qui dans la
chronologie réelle de la franchise se situe entre les quatrième et
cinquième volets officiels ! Par chance, la séminale engeance
réalisée par Oren Peli étant d'une médiocrité inégalable,
Christopher Landon part avec l'avantage (ou la pression) de devoir
réaliser une œuvre sinon de meilleure qualité, ou qui du moins ne
pourra pas être pire que le film original ! C'est drôle...
Quelque part, Oren Peli rappelle cette influenceuse (qu'il serait
plus logique de nommer sous le terme de ''pouffe'') du nom de Ruby
Nikara qui chez nous, pauvre français que nous sommes, a fait parler
d'elle pour avoir notamment vendu l'eau de son bain à ses crétins
de Followers.
Dans un cas comme dans l'autre germe dans l'esprit l'idée de faire
de l'argent en produisant de la merde... et ça fonctionne !!! C'est
pourquoi, lorsque l'on découvre rétrospectivement que l'auteur de
Manuel de survie à l'apocalypse zombie,
de Happy Birthdead ou
du récent et très sympathique We Have a Ghost
fut
également celui de Paranormal Activity–The
Marked Ones,
quelque chose nous pousse à donner une chance à ce dernier.
Pourtant, pas d'inquiétude à avoir pour celles et ceux qui
apprécièrent le premier volet de la franchise car celui-ci est du
même tonneau... en un peu mieux...
Nous
retrouvons effectivement le concept du found-footage retranché dans
ses dernières extrémités. Au point que l'on se demande dans
quelles mesures celui qui tient la caméra ne se l'est pas faite
greffer à la place de la main ou intégrer dans l'un de ses orbites.
Si l'on analyse le principe, c'est vraiment stupide. Pire qu'un ado
boutonneux rivé sur l'écran de son téléphone portable qu'il
laisse tout de même de côté lorsqu'une envie pressante lui pèse
sur la vessie ! En fidèle cinéphage masochiste, c'est devant
la version Extended
que j'ai choisi de me poser. Soit, dix-sept minutes de torture
supplémentaires par rapport à la version Theatrical.
Pendant plus d'une heure et quarante minutes, on a l'impression que
celui qui tient la caméra est en pleine prière juive ou qu'il fait
de la balançoire. Comme un bateau ivre, les mouvements de la caméra
donnent presque la nausée à force de se balancer d'avant en arrière
et vice versa. Au centre du récit, deux adolescents qui ne trouvent
rien de mieux à faire que de s'introduire dans l'appartement d'une
voisine qui a la réputation d'être une sorcière après qu'ils
l'aient vue peindre chez elle un symbole étrange sur le corps d'une
jeune femme nue. À la suite de cette visite nocturne, le
comportement de l'un d'eux va rapidement se dégrader. L'intérêt
d'un tel projet est potentiellement faussé du fait de l'existence de
réelles vidéos de chasseurs de fantômes parmi lesquels l'on
retrouve dans notre pays le célèbre GussDX.
Ce qui, en soit, devrait rendre caduque n'importe quelle fiction
reposant sur le même principe. Surtout qu'il ne se passe ici pas
grand chose. Beaucoup de gesticulation pour au final se retrouver
avec... quoi ? Une poignée de minutes qui se veulent
effrayantes ? Cependant, au bout d'un certain temps, le film
peut s'observer comme un brouillon de We Have a
Ghost
qui a été mis en ligne cette année sur Netflix.
Nous retrouvons en effet déjà ici cette relation entre l'un des
protagonistes et l'esprit avec lequel lui et son ami communiquent.
Ainsi que le rapport qu'entretiennent les deux adolescents avec les
médias en général et le buzz en particulier. Si tant est que
l'on puisse l'évoquer ainsi, partant du principe que l'original
d'Oren Peli n'est qu'une coquille vide, cet épisode de Christopher
Landon lui est très largement supérieur. Voire même beaucoup plus
ambitieux. Les effets sont effectivement beaucoup plus nombreux, les
lieux d'interaction avec l'entité également, et même si le film
est très bavard, il n'est pas interdit de s'accoutumer au principe.
Mais de là à considérer que Paranormal
Activity–The Marked Ones
puisse être une brillante réussite, faut pas charrier... Comparé à
la concurrence, ne serait-ce que celle provenant du Japon, cet opus
de la franchise Paranormal Activity fait
malheureusement pâle figure tout en demeurant l'un des ''meilleurs''
des huit volets...
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