Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 21 décembre 2023

Yogen de Norio Tsuruta (2004) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

La J-Horror, ça n'est pas que des fantômes au visage blafard, à l’œil glauque et à la chevelure charbonneuse. Comme le démontre notamment l'excellent Yogen du réalisateur et scénariste japonais Norio Tsuruta qui avant cela fut notamment l'auteur de Ringu 0, le troisième opus officiel de la franchise Ringu créée huit ans auparavant par Hideo Nakata et dont les origines remontent véritablement au court-métrage Joyû-rei tourné en 1996. Yogen, ou Prémonition, s'inscrit dans un registre dramatico-fantastique au cœur duquel un homme et son ex-épouse qui ont perdu leur petite fille dans une tragique collision entre leur voiture et un camion dont le chauffeur était déjà mort, vont être les témoins d'étranges événements. À commencer par Hideki Satomi, le mari qu'interprète l'acteur Hiroshi Mikami. Au tout début du récit, l'homme découvre dans une cabine téléphonique un article de journal qui annonce la mort prochaine de sa propre fille Nana (Hana Inoue). Laquelle meurt quelques instants plus tard dans les conditions que l'on connaît déjà. Le couple ne résistera malheureusement pas à la mort de la gamine et Hideki divorcera de Ayaka. En partie parce que la jeune femme ne voudra pas croire ce que dit Hideki lorsqu'il affirme avoir lu dans un journal la mort prémonitoire de leur fille. À la suite de leur divorce, Hideki va quotidiennement recevoir chez lui un journal auquel il n'est pas abonné mais qui relate là encore, des événements tragiques avant qu'ils ne se soient produits. En ce sens, Yogen rappelle très fortement la série américaine Demain à la une dans laquelle le héros Gary Hobson recevait chaque matin dans sa chambre d'hôtel, un exemplaire du Chicago Sun-Times daté du lendemain. Dans cette série, l'homme prenait la décision de prévenir les catastrophes en mettant tout en œuvre pour qu'elles ne se produisent pas. Si dans la série l'implication n'avait pas vraiment de répercussions psychologiques et physiques à court ou moyen terme sur le héros, investi par ce même besoin d'aider les futures victimes décrites dans les journaux, Hideki va très rapidement se rendre compte du contrecoup causé par son intervention dans l'ordre des choses.


Vu le contexte, Yogen rappelle également une série de films bien connus des amateurs de cinéma fantastique outre-atlantique. En effet, l'on retrouve les bases de la franchise Destination finale créée en 2000 par James Wan et dans laquelle, des visions prémonitoires permettaient à de supposées victimes à venir de s'en sortir... jusqu'à ce que la Mort, inévitablement, les rattrape. Norio Tsuruta et le scénariste Noboru Takagi ne développent cependant pas le concept de la même manière. Adaptation d'un manga intitulé Kyoufu Shinbun et dont le créateur Jirō Tsunoda fut l'auteur en 1973, Yogen mêle donc fantastique et drame poignant. Ce second aspect étant rehaussé par la bande-musicale parfois déchirante de la compositrice Kenji Kawai à la dantesque carrière, le long-métrage n'est pas qu'un simple étalage de faits étranges, voire angoissants, mais traite également avec une certaine sensibilité la question du couple et de la rupture consécutive à un drame. Mais Yogen ne s'arrête pas là puisque outre le surnaturel et le drame, le couple que reforment à nouveau Hideki et Ayaka va être au centre d'une enquête paranormale que n'auraient sans doute pas renié Fox Mulder et Dana Scully en leur temps ! Le film traite donc du phénomène de prémonition en incluant quelques personnages secondaires, dont une vieille femme traitant du sujet à travers la psycho-photographie, un adolescent enfermé dans une cellule capitonnée recouvrant les murs et le sol de prédictions ou un vieil homme enregistrant sur cassettes vidéos la totalité de ses faits et gestes ainsi que les répercussions physiques qui se déclarent alors chez lui. De ce dernier point de vue, le film ne se contente même pas du minimum syndical et ne revêt qu'un intérêt tout relatif. Comme les effets-spéciaux, rarissimes et de toute manière de qualité très approximative. Reste alors l'investigation du couple qui permet de transformer une œuvre au départ assez brouillonne en une enquête sinon passionnante, mais de laquelle, du moins, les spectateurs auront bien du mal à décrocher. Une belle surprise donc...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...