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vendredi 10 novembre 2023

Gliitch de Hugo König (2023) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 



De prime abord,  Gliitch semble vouloir ressembler à cet ''art'' qui se veut passer pour conceptuel. De ces toiles au départ d'un blanc immaculé, puis tapissées d'urine, de gerbe ou d’excréments avant d'être exposées dans des galeries d'art à l'attention de ''ceux qui savent''. Car il est vrai qu'à la découverte du dernier long-métrage de Hugo König qui n'en est donc pas à son premier coup d'essai, il est difficile d'aborder cet énième Found-Footage sous un autre angle que celui de la médiocrité. Comment un réalisateur, une équipe technique et des interprètes ont-il pu en effet donner naissance à une telle engeance ? C'est la question que l'on ne cesse de se poser entre les incessants ''blurps'' d'insatisfaction que notre esprit et nos tripes sont incapables de retenir. Le concept du Found-Footage étant ce qu'il est, il devient fort compliqué de critiquer l’œuvre pour son esthétique générale. Effectivement, qu'il s'agisse des tremblements très ''parkinsoniens'' dont est victime la caméra, de l'usage de zooms et d'un montage parfois épileptique ou lorsque certains techniciens font fi de tout sens du décorum en employant notamment un éclairage à la ''vas-y comme j'te pousse'', il est quasiment impossible de déceler les défauts involontairement acquis lors de ce procédé de tournage en mode subjectif. C'est donc ailleurs que l'on ira puiser la source du ou des malaise(s) que l'on aura ressenti devant cette bobine n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes. Vu le pedigree des interprètes, il demeure fâcheux de constater que parmi eux, certains n'en sont pas à leurs débuts devant la caméra. Ce que suppose en revanche leur pitoyable incarnation est qu'on ne les reverra sans doute pas de sitôt sur grand ou petit écran. À lui seul, Gliitch est un véritable condensé de mauvais goût qui n'a même pas le mérite d'avoir été voulu ainsi. Concernant le principe même du Found-Footage, le long-métrage, qui d'emblée revendique en être un, se soustrait très rapidement à la logique du concept dès lors que l'on a compris que les protagonistes ne sont pas cinq, mais quatre. D'où une succession de séquences filmées de manière ''traditionnelle'', si tant est que l'on puisse évaluer ainsi le travail de metteur en scène de Hugo König. Au regard de la succession d'événements qui se produisent à l'image et de leur mise en situation par des interprètes qui ne connaissent du métier que le nom, Gliitch est tout d'abord aussi plaisant à découvrir que de boire à la paille le contenu stomacal d'un chef-cuisinier atteint de troubles gastriques (et mentaux).


Comprendre que le film de Hugo König est une authentique épreuve qui refoule le spectateur moins pour ses qualités de produit purement horrifique que pour l'accumulation de tares dont il bénéficie. Si le scénario promet une aventure au cœur de la fameuse forêt rousse se situant à proximité de la centrale nucléaire V. I. Lénine plus connue sous le nom de Centrale nucléaire de Tchernobyl, les décors semblent aussi banalement plats que ne l'est le script. Au point que le film paraît avoir été tourné au Bois de Boulogne ! Inutile d'espérer découvrir la fascinante ville de Prypiat. Le film ne parvient jamais à n'être rien d'autre qu'un cache-misère de fortune. Et que dire de l'interprétation... Là encore, les amateurs de nanars vont pouvoir se frotter les mains. Le film multiplie en effet les séquences les plus absurdes qui soient. Une seconde lecture sera d'ailleurs sûrement nécessaire pour y dénicher la valeur réelle de certaines d'entre elles (la scène de la caravane ou celle de la cuisine). Seul acteur masculin, Frédéric Villabruna est littéralement à pisser de rire. Surtout lorsque au beau milieu du récit, le bonhomme se prend pour l'un des protagonistes du Projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez et se place face à un mur. Effet absolument pas garanti ! Entouré de trois donzelles dont une pouffe (désolé pour l'actrice en question), botoxée à mort, le regard figé et donc inexpressif. C'est la foire d'empoigne pour un carré d'acteurs du dimanche qui tentent apparemment d'obtenir le titre du plus mauvais interprète de ces cinquante dernières années. Au regard de ce qui se déroule devant nos yeux, on finit par se demander dans quelle mesure le réalisateur ne se serait pas chargé avant l'écriture du scénario de vider toutes les bouteilles de son bar préféré. D'une incohérence qui donne le tournis, le ridicule du film est de plus accentué par une partition musicale tout à fait inappropriée........... Snif snif... vous sentez comme ça ressemble à du placement de produit genre : ''une fois le film terminé, nous vous invitons à vous diriger vers le site Apple Music afin de bénéficier d'une importante réduction sur l'achat de notre bande originale'' ? Bref, vous l'aurez compris, Gliitch est à bannir de vos prochaines playlists cinématographiques...

1 commentaire:

  1. Merci pour cette brillante critique, digne d'un auteur certainement connu et reconnu. Ce qui est intéressant c'est que dans chaque ligne on peut lire une haine de "celui qui ne fait rien" envers "celui qui essaie"... c'est très intéressant et on y apprend beaucoup sur la nature humaine. Vraiment bravo pour ce texte aussi bien écrit qu'intelligent 🤡

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