De prime abord,
Gliitch
semble vouloir ressembler à cet ''art'' qui se veut passer pour
conceptuel. De ces toiles au départ d'un blanc immaculé, puis
tapissées d'urine, de gerbe ou d’excréments avant d'être
exposées dans des galeries d'art à l'attention de ''ceux qui
savent''. Car il est vrai qu'à la découverte du dernier
long-métrage de Hugo König qui n'en est donc pas à son premier
coup d'essai, il est difficile d'aborder cet énième Found-Footage
sous un autre angle que celui de la médiocrité. Comment un
réalisateur, une équipe technique et des interprètes ont-il pu en
effet donner naissance à une telle engeance ? C'est la question
que l'on ne cesse de se poser entre les incessants ''blurps''
d'insatisfaction que notre esprit et nos tripes sont incapables de
retenir. Le concept du Found-Footage étant ce qu'il est, il devient
fort compliqué de critiquer l’œuvre pour son esthétique
générale. Effectivement, qu'il s'agisse des tremblements très
''parkinsoniens'' dont est victime la caméra, de l'usage de zooms et
d'un montage parfois épileptique ou lorsque certains techniciens
font fi de tout sens du décorum en employant notamment un éclairage
à la ''vas-y comme j'te pousse'', il est quasiment impossible de
déceler les défauts involontairement acquis lors de ce procédé de
tournage en mode subjectif. C'est donc ailleurs que l'on ira puiser
la source du ou des malaise(s) que l'on aura ressenti devant cette
bobine n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes. Vu le pedigree
des interprètes, il demeure fâcheux de constater que parmi eux,
certains n'en sont pas à leurs débuts devant la caméra. Ce que
suppose en revanche leur pitoyable incarnation est qu'on ne les
reverra sans doute pas de sitôt sur grand ou petit écran. À lui
seul, Gliitch est
un véritable condensé de mauvais goût qui n'a même pas le mérite
d'avoir été voulu ainsi. Concernant le principe même du
Found-Footage, le
long-métrage, qui d'emblée revendique en être un, se soustrait
très rapidement à la logique du concept dès lors que l'on a
compris que les protagonistes ne sont pas cinq, mais quatre. D'où
une succession de séquences filmées de manière ''traditionnelle'',
si tant est que l'on puisse évaluer ainsi le travail de
metteur en scène de Hugo König. Au regard de la succession
d'événements qui se produisent à l'image et de leur mise en
situation par des interprètes qui ne connaissent du métier que le
nom, Gliitch
est tout d'abord aussi plaisant à découvrir que de boire à la
paille le contenu stomacal d'un chef-cuisinier atteint de troubles
gastriques (et mentaux).
Comprendre
que le film de Hugo König est une authentique épreuve qui refoule
le spectateur moins pour ses qualités de produit purement horrifique
que pour l'accumulation de tares dont il bénéficie. Si le scénario
promet une aventure au cœur de la fameuse forêt rousse se situant à
proximité de la centrale nucléaire V. I. Lénine plus connue sous
le nom de Centrale nucléaire de Tchernobyl, les décors semblent
aussi banalement plats que ne l'est le script. Au point que le film
paraît avoir été tourné au Bois de Boulogne ! Inutile
d'espérer découvrir la fascinante ville de Prypiat. Le film ne
parvient jamais à n'être rien d'autre qu'un cache-misère de
fortune. Et que dire de l'interprétation... Là encore, les amateurs
de nanars vont pouvoir se frotter les mains. Le film multiplie en
effet les séquences les plus absurdes qui soient. Une seconde
lecture sera d'ailleurs sûrement nécessaire pour y dénicher la
valeur réelle de certaines d'entre elles (la scène de la caravane
ou celle de la cuisine). Seul acteur masculin, Frédéric Villabruna
est littéralement à pisser de rire. Surtout lorsque au beau milieu
du récit, le bonhomme se prend pour l'un des protagonistes du Projet
Blair Witch
de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez et se place face à un mur. Effet
absolument pas garanti ! Entouré de trois donzelles dont une
pouffe (désolé pour l'actrice en question), botoxée à mort, le
regard figé et donc inexpressif. C'est la foire d'empoigne pour un
carré d'acteurs du dimanche qui tentent apparemment d'obtenir le
titre du plus mauvais interprète de ces cinquante dernières années.
Au regard de ce qui se déroule devant nos yeux, on finit par se
demander dans quelle mesure le réalisateur ne se serait pas chargé
avant l'écriture du scénario de vider toutes les bouteilles de son
bar préféré. D'une incohérence qui donne le tournis, le ridicule
du film est de plus accentué par une partition musicale tout à fait
inappropriée........... Snif snif... vous sentez comme ça ressemble
à du placement de produit genre : ''une fois le film terminé,
nous vous invitons à vous diriger vers le site Apple
Music
afin de bénéficier d'une importante réduction sur l'achat de notre
bande originale'' ? Bref, vous l'aurez compris, Gliitch
est à bannir de vos prochaines playlists cinématographiques...
Merci pour cette brillante critique, digne d'un auteur certainement connu et reconnu. Ce qui est intéressant c'est que dans chaque ligne on peut lire une haine de "celui qui ne fait rien" envers "celui qui essaie"... c'est très intéressant et on y apprend beaucoup sur la nature humaine. Vraiment bravo pour ce texte aussi bien écrit qu'intelligent 🤡
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