Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 4 octobre 2023

Concécration de Christopher Smith (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Le réalisateur britannique Christopher Smith n'est certes pas le cinéaste qui pousse les critiques à noircir des pages par dizaines chaque fois que l'une de ses œuvres voit le jour et n'est sans doute pas le plus grand pourvoyeur en matière de films d'horreur et d'épouvante, toujours est-il que le ''savoir-faire'' est chez lui comme une seconde nature. Creep en 2004, Triangle en 2009 ou bien encore Black Death l'année suivante montrent à eux seuls la capacité de ce passionnant artisan à se renouveler. Qu'il s'agisse d'enfermer durant quatre-vingt dix minutes une jeune femme dans le métro londonien et de la confronter à un créature monstrueuse, fruit d'étranges expériences ou de convoquer un groupe d'adolescents sur un bateau de croisière pour une aventure en forme de boucles temporelles, le public en ressort invariablement conquis. Le cinéma de Christopher Smith ne réinvente rien tout en y apportant une touche personnelle qui chaque fois fait mouche. Et c'est d'ailleurs une fois encore le cas avec Consécration que l'on se désespère de découvrir en France dans les salles obscure. Ceux qui ont vu et ont apprécié Black Death seront sans doute les premiers à être happés par cette histoire où la religion, le Bien et le Mal sont au cœur d'un récit qui se complaît à prendre le spectateur à revers. Rien que de très banal penseront nombre de spectateurs, et c'est parfois vrai. Mais là où Christopher Smith met un point d'honneur à se détacher de la concurrence s'inscrit en terme d'ambiance. En misant sur le compositeur Nathan Halpern et sur un sound Design bourré de chants religieux sous infusion de réverbération, le réalisateur britannique offre à son dernier long-métrage une ampleur exceptionnelle agrémentée de surcroît par un accent typiquement irlandais.
 
 
Autant dire que le jour où l'occasion de découvrir Consécration s'offrira au public hexagonal, il sera plus que recommandé de le découvrir dans sa langue d'origine. Pour en venir au récit, l'histoire se concentre tout d'abord sur la jeune Grace dont le frère, un homme d'église prénommé Michael, s'est semble-t-il suicidé après avoir tué un prêtre faisant partie de la même congrégation. La priorité étant désormais pour la jeune femme de découvrir toute la vérité sur ce drame, Grace décide de se rendre en Irlande afin de dénouer le nœud de l'affaire. Là-bas, elle rencontrera en outre la sinistre mère-supérieure (Janet Suzman), le père Romero (Danny Huston), lequel sera chargé de mettre un peu d'ordre au cœur de cette frange extrémiste du catholicisme, d'un inspecteur de police (Thoren Ferguson) mais verra également ressurgir le douloureux passé qu'elle vécu en compagnie de son frère auprès de leur très violent père adoptif. Christopher Smith ajoute au récit des éléments forcément fantastiques mais donne aussi et surtout une image du Christianisme relativement dégradée. Qu'il s'agisse de la plupart de ses représentants ou du père de Grace, lequel porte à la main une croix comme d'autres une massue ou un poignard, celui ou celle qui porte autour du cou la croix du Christ apparaît invariablement comme un représentant du Mal tandis que la jeune héroïne (incarnée par Jena Malone) semble être la seule ou presque à faire partie du camp du Bien. Outre son extraordinaire atmosphère dont l'intensité décuple lors du dernier acte, Christopher Smith assène quelques bonnes idées visuelles comme ce court plan-séquence de Grace rentrant chez elle tout en étant filmée à travers le reflet d'un miroir.
 
 
Une séquence apparemment anodine quoique étant aussi improbable que l'Escalier de Penrose mais qui en dit certainement très long sur le subterfuge qu'est en train de mettre en place le réalisateur. L'un des concepts de Consécration repose effectivement sur des idées préconçues nées de certains comportements. C'est d'ailleurs sans doute là que le long-métrage se casse modérément la gueule. En effet, quelques éléments viennent confirmer la grossièreté de l'approche. Mais rien de grave en définitive. Les effets-spéciaux sont rares et donc discrets... dès lors qu'ils n'affichent pas des CGI de très mauvaise condition comme le suicide de plusieurs nonnes au sommet d'une falaise. On aura de nos jours rarement vu effet de si mauvaise facture ! Mais là encore, il ne s'agit que d'un détail car par delà ces quelques défaillances auxquelles s'ajouteront celles d'un script pas toujours à la hauteur, Consécration assure le spectacle de bout en bout même si l'enquête est fort logiquement en deçà de celle du formidable Le nom de la rose. N'est pas Jean-Jacques Annaud qui veut. Les amateurs de beaux paysages pourront d'emblée admirer de magnifiques falaises irlandaises quand d'autres se prêteront au jeu du fantasme en se remémorant quelques classiques du septième art tel que The Devils de Ken Russell ou Le bon apôtre de Gareth Evans même si une fois encore, Consécration se montre inférieur. Ce qui au premier abord ressemble à un imbroglio de séquences incohérentes et confuses trouve finalement une certaine logique lors des derniers instants. Bref, le dernier long-métrage de Christopher Smith n'est certainement pas voué à devenir un classique du genre mais que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas. Perso, j'adore !

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...