Réalisé par un artisan du septième art qui sait parler à son
public et aller droit au but, The Faculty
est une petite merveille alliant science-fiction, épouvante et
teen-movie. Mis en scène par Robert Rodriguez en 1998, le
long-métrage réunit une bande d'adolescents dont certains connurent
ou connaîtront une brillante carrière. L'on y retrouve notamment
l'actrice Piper Laurie qui fit connaître l'enfer à Sissy Spacek
dans Carrie au bal du Diable
de Brian De Palma, Famke Janssen qui interpréta une James Bond Girl
dans l'excellent Goldeneye
de Martin Campbell avant d'incarner Jean Grey dans la franchise
X-Men,
Robert Patrick que l'on découvrit en indestructible T-1000
dans Terminator 2 de
James Cameron et bien sûr, Elijah Wood, futur Frodon Sacquet de la
trilogie de Peter Jackson, Le seigneur des
anneaux
ou tueur psychopathe du remake de Maniac
de William Lustig réalisé en 2012 par le réalisateur et scénariste
français Franck Khalfoun. The Faculty s'inscrit
dans un genre très précis de la science-fiction que l'on nomme Body
Snatcher.
Le concept est simple puisqu'il s'agit pour une ou plusieurs entités
extraterrestres d'envahir notre planète en se dissimulant sous une
apparence humaine. Des créatures se substituant donc aux hommes et
aux femmes mais dont certains signes physiques ou comportementaux
trahissent en général leurs origines. L'un des cas les plus
célèbre concerne L'invasion des profanateurs de
sépultures
réalisé par Don Siegel en 1958 sur la base d'un script écrit entre
Daniel Mainwaring et Richard Collins et inspiré par le roman éponyme
de Jack Finney écrit trois ans auparavant. Suivirent trois remakes
dont le meilleur d'entre eux, L'invasion des
profanateurs
de Philip Kaufman, sortira vingt ans plus tard. Le concept est assez
courant dans le septième art, représenté avec plus ou moins bon
goût, il fut au centre de quelques pépites indémodables telles que
The Thing
de John Carpenter, l'un des grands chefs-d’œuvre du genre, liste à
laquelle nous ajouterons sans hésiter le très troublant et
remarquable Under the Skin
de Jonathan Glazer, lequel est principalement interprété par
l'actrice américaine Scarlett Johansson. Pour revenir à The
Faculty,
l'intrigue se déroule dans un lycée typique de ceux que l'on croise
dans n'importe quel long-métrage ou série télévisée américains.
Il
met donc en scène une poignée d'étudiants très représentatifs
parmi lesquels le capitaine de l'équipe de football américain de
l'établissement, un cancre dealer de drogue, une cheerleader
responsable du journal local, le photographe du dit journal qui est
en outre le souffre-douleur du bahut, une marginale ainsi qu'une
toute nouvelle élève. Un groupe a priori dysfonctionnel qui va
pourtant serrer les fesses et devoir accepter de mettre les
différences des uns et des autres de côté pour contrer une
invasion extraterrestre. En effet, Delilah (Jordana Brewster), Zeke
(Josh Hartnett), Stokely (Clea Duvall), Stan (Shawn Hatosy), Marybeth
(Laura Harris), et Casey (Elijah Wood) vont devoir affronter les
responsables et les professeurs de leur lycée qui apparemment, ne
sont plus ceux qu'ils étaient jusqu'à maintenant. Face à eux,
Robert Patrick, Famke Janssen, Piper Laurie ou encore Bebe Neuwirth
qui interprète la principale de l'établissement. Plus que
L'invasion des profanateurs de sépultures,
Robert Rodriguez semble s'être surtout inspiré de The
Thing
de John Carpenter même si ses jeunes interprètes évoquent le
premier et non le second. Pourtant, l'hommage au classique qui eut le
malheur de sortir à deux semaines d'intervalle avec le E.T.,
l'extra-terrestre
de Steven Spielberg (avec les conséquences que l'on connaît) est
criant : plusieurs séquences s'y réfèrent effectivement. Le
test sur les membres du groupe afin de dénicher un éventuel
imposteur ou encore celle lors de laquelle se déplace au sol une
tête munie de pattes d'araignée. D'ailleurs, à ce propos, bien que
le film soit postérieur de seize années à celui de John Carpenter,
les spectateurs reconnaîtront qu'en matière d'effets-spéciaux, The
Faculty
pâtit malheureusement d'images de synthèse souvent atroces comme
lors de cette séquence justement tandis que les effets pratiques de
The Thing
ont conservé toute leur puissance. Malgré des effets spéciaux qui
sonnent souvent faux, The Faculty
est une petite bombe. Ses jeunes interprètes sont attachants, les
profs jouissivement détestables et la mise en scène de Robert
Rodriguez très énergique. Une sorte de Breakfast
Club
(John Hughes, 1985) en mode ''invasion''. Cultissime...
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