Sacré numéro que
Greydon Clark dont on se souviendra sans doute de la capacité à
marquer l'histoire du septième art tout en étant l'auteur de bandes
horrifiques conçues avec de faibles moyens mais avec un amour
immodéré pour son travail. En 1980, il réalise Terreur
Extraterrestre
qui jusqu'à ce jour est considéré comme le brouillon de Predator
que réalisera John McTiernan sept ans plus tard. Notons d'ailleurs
que dans l'un comme dans l'autre, c'est l'acteur américain Kevin
Peter Hall qui incarnera la créature extraterrestre. Mélangeant
scienc-fiction, horreur et épouvante, Terreur
Extraterrestre est
une sympathique petite série B qui aujourd'hui encore fait son petit
effet. Culte ! Comme l'est également pour d'autres raisons
Le clandestin
que le réalisateur tournera sept ans plus tard. L'un des plus fameux
nanars de l'histoire du genre dans lequel un chat démoniaque s'en
prenait au propriétaire d'un yacht et à ses hommes. Œuvre
relativement indescriptible, Le clandestin est
un nanar mythique ! Deux ans plus tard, Greydon Clark revient
avec Skinheads.
Auteur du scénario avec David Reskin, le réalisateur met en scène
deux jeunes gens qui après avoir été les témoins d'un massacre
perpétrés sur les amis de l'un d'eux et sur la propriétaire d'un
snack vont devoir fuir une bande de skinheads à la tête duquel se
trouve Damon (l'acteur Brian Brophy). Prônant la suprématie de la
race blanche sur les noirs et les juifs, raciste et passablement
allumé, il va pousser ses compagnons à s'enfoncer dans une forêt
où Amy (Elisabeth Sagal) et Jeff (Jason Culp) viennent de se cacher
afin d'échapper à leurs poursuivants. Ces derniers croiseront en
outre la route d'un certain Huston, un ancien vétéran de la seconde
guerre mondiale qui acceptera de leur apporter toute l'aide dont ils
auront besoin face aux ''crânes rasés'' dont le seul but sera de
retrouver les témoins du carnage dont Damon et ses acolytes se sont
rendus responsables. Skinheads
est une sorte de Survival
en pleine nature (plus ou moins hostile comme le montrera la présence
d'un ours brun qui ne fera que passer). Comme à son habitude,
Greydon Clark attire dans ses filets une vedette du cinéma en la
personne de Chuck Connors. C'est d'ailleurs ce dernier qui incarne le
vétéran Huston...
Après
Jack Palance, Martin Landau, Cameron Mitchell et Neville Brand dans
Terreur Extraterrestre,
après Jan-Michael Vincent, Cybil Sheperd, Raymond Burr et une fois
encore Martin Landau et Neville Brand dans The
Return
qui est considéré comme la suite de Terreur
Extraterrestre
et après George Kennedy et Clu Gulager dans Le
clandestin,
c'est donc au tour de Chuck Connors de donner la réplique aux
protagonistes de ce long-métrage qui reste malheureusement
relativement faiblard malgré un contexte qui sur le papier
promettait d'être un véritable brûlot sur le phénomène des
skinheads mais qui au final se montre bien timide. Il faut dire que
les interprètes sont majoritairement mauvais. Brian Brophy en fait
des caisses sans être jamais véritablement crédible tandis que la
bande d'abrutis qu'il traîne derrière lui est traitée de manière
si caricaturale que l'on passe davantage de temps à sourire devant
l'attitude de Brains (Dennis Ott), un parfait dégénéré du bulbe,
un crétin des Alpes, et comme le dirait un certain Patrick
Sébastien, le résultat de parents qui auraient jeté le fœtus pour
élever le placentas ! C'est d'ailleurs en partie le
comportement de ce débile profond qui retient d'abord l'attention
car Skinheads n'est
au fond qu'une succession de séquences qui se répètent jusqu'à la
nausée... et jusqu'à l'ennui. Et lorsque surviennent les quelques
affrontements entre les skinheads et leurs proies, c'est la
désillusion. Il suffit d'assister par exemple à la scène lors de
laquelle le chef du gang se bat avec l'un de ses compagnons pour se
rendre compte à quel point le film failli dans quasiment tous ses
aspects. C'est mou au point d'en devenir ridicule. Comme cette
séquence qui à un moment met en scène l'un des voyous crucifié et
dont les clous enfoncés dans les paumes de ses mains bougent au
rythme de ses gesticulations. Notons que parmi les skinhead se trouve
Frank Noon qui fut le batteur de la formation The
Next Band,
un groupe de rock britannique dont la carrière débuta en 1978 avant
de prendre fin quatre ans plus tard. Notons également la présence
de l'actrice Barbara Bain dans le court rôle de la propriétaire du
snack, Martha. Épouse de Martin Landau entre 1957 et 1993, elle fut
surtout célèbre pour ses participations aux mythiques séries
télévisées Mission Impossible entre
1966 et 1969 et Cosmos 1999
dans laquelle elle incarna le rôle du docteur Helena Russell entre
1975 et 1977...
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