Dans la série des
comédies qui sentent la naphtaline, je voudrais le premier
long-métrage réalisé par Sophie Boudre, Un petit miracle.
L'avantage avec ce genre de produit formaté pour les publics ayant
peu d'exigence, c'est que l'on sait très exactement ce à quoi vont
nous convier le récit et ses protagonistes. Autant dire que de
gueuler comme un charretier à la fin de la projection ne servirait à
rien. Car c'est davantage le spectateur qui devra se remettre en
question par rapport à ses choix artistique plutôt qu'à la
réalisatrice française de venir s'excuser pour n'avoir offert au
public hexagonal que l'épreuve type tirée d'un seul et même moule.
Celui de Maison de retraite
de Thomas Gilou, des Vieux fourneaux
(surtout le 2) de Christophe Duthuron ou l'infâme diptyque de
Fabrice Bracq, Joyeuse retraite 1 &
2.
Le genre de spectacle éminemment rance qui sent le vêtement enfermé
dans un placard et qui a pris l'humidité. De prime abord, on
pourrait penser que le long-métrage de Sophie Boudre n'est à
conseiller qu'à celles et ceux qui trouvèrent des qualités aux
purges de Michèle Laroque (Brillantissime,
Chacun chez soi
et Alors on danse)
en espérant tout de même que celle-ci n'ajoutera pas prochainement
une nouvelle plaie au cinéma comique français. Car il est vrai que
Un petit miracle est
léger. Si léger que l'on peine à croire que le film s'est offert
une sortie en salle le 25 janvier dernier. Notamment produit par
Orange Studio, cette petite comédie légère n'apporte pas le sang
neuf que mériterait notre cinéma qui d'un point de vue humoristique
s'avère de plus en plus exsangue. On ne s'étonnera pas de trouver
au générique Alice Pol qui du haut de sa joliesse et de sa
fraîcheur est typiquement le genre d'actrice qui évolue dans ce
type de cinéma lisse, sans aspérités ni le moindre relief.
L'histoire se déroule dans un petit village de notre beau pays, la
France. Un incendie se déclare à l'intérieur même de l'unique
petite école et voilà que l'institutrice Juliette (Alice Pol, donc)
et ses élèves se retrouvent ''à la rue''. Grâce à l'aide du
maire incarné par l'humoriste Régis Laspalès, la jeune femmes et
ses charmantes petites têtes blondes (rien à voir avec la racail...
Enfin, j'me comprends) incorporent une maison de retraite dirigée
par Antoine (Jonathan Zaccaï), lequel est assisté par Noémie
(Emilie Gavois-Kahn)...
L'établissement
rencontre actuellement des problèmes depuis que les enfants d'un
patient retrouvé mort consécutivement à une crise cardiaque ont
décidé de porter plainte contre son directeur. Juliette et Antoine
vont faire contre mauvaise fortune bon cœur et après des débuts
difficiles, les rapports entre le directeur de la maison de retraite
et l'institutrice vont s'améliorer. Tout comme les élèves de cette
dernières vont devenir très rapidement indispensables aux yeux des
pensionnaires. Bon, que dire si ce n'est que Un
petit miracle déroule
son intrigue avec le calme d'une belle journée de printemps sans le
moindre souffle de vent ni la moindre menace d'un orage. Chacun fait
le taf avec le minimum de professionnalisme requis. Pour une fois que
les gamins ne sont pas portés au pinacle et nous épargnent leur
habituelle et abondante créativité en matière d'arrogance, on ne
va pas trop se plaindre. Quant aux vieux, on s'amusera peut-être
tout de même de les voir se livrer à l'exercice périlleux des
rencontres amoureuses nocturnes, lorsque le soleil se couche et que
nos mamies et papy ne se doutent pas que le directeur veille à ce
que les ébats qu'il suppose avoir été responsables de la mort de
l'un de ses patients ne se reproduisent pas. Pour compléter le
tableau, citons parmi la vieille garde le chanteur Eddy Mitchell dans
le rôle d'Edouard. Beaucoup moins cynique qu'il ne le fut dans les
années quatre-vingt et quatre-vingt dix lors desquelles il multiplia
les seconds rôles (Coup de torchon,
de Bertrand Tavernier, Promotion canapé,
de Didier Kaminka ou La Totale !,
de Claude Zidi pour ne citer que ces quelques exemples), son
personnage n'apparaît absolument pas indispensable. Notons la
participation de Michel Crémadès dont le nom ne parlera pas
forcément à tout le monde mais qui lui, fut également un acteur de
seconds rôles indiscutablement attachant lors de ces deux mêmes
décennies. (Les ripoux et
Ripoux contre ripoux de
Claude Zidi). Mais c'est l'actrice Anne-Marie Ponsot dont nous nous
souviendrons tout d'abord, laquelle incarne la touchante Madeleine.
Concernant le film lui-même, les premiers peuvent être rassurés :
ils pourront ronfler sans prendre le risque d'être réveillés en
sursaut. Les autres, au mieux, seront séduits par les jolies
ritournelles mélodiques du compositeur Emmanuel Rambaldi ou par la
simplicité de la mise en scène, de l'interprétation et du propos.
Bref, une comédie française un peu mièvre mais pas catastrophique
non plus. Faites votre choix...
Ben, faut bien que ce joli petit monde fasse ses heures d'intermittence... Par contre, Monsieur Eddy, je comprend pas trop la motivation... Bref, vaut encore mieux se taper les films de boules de "l'âge d'or" (les Lansac, Tranbaree, Kikoïne et consorts)...
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