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samedi 10 juin 2023

Bloody New Year (ou Les mutants de la Saint-Sylvestre) de Norman J. Warren (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

D'où l'on se positionne en tant que cinéphage ou cinéphile, il y a toujours moyen de trouver de l'intérêt pour une œuvre quels que soient ses qualités artistiques, son budget ou son niveau de créativité. C'est pourquoi l'on a parfaitement le droit de mettre au même niveau des auteurs tels que James Cameron, Quentin Tarantino, Wes Anderon, Steven Spielberg, Christopher Nolan ou... Norman J. Warren. Je me doute bien que certains doivent se demander qui est ce dernier olibrius dont le nom semble gripper cet ensemble parfaitement huilé d'artisans du septième art. Et bien très chers amis, sachez que le bonhomme ne fut rien moins que l'auteur de petites perles horrifiques qui à défaut de bénéficier de grands budgets su saisir parfois certaines opportunités afin de nous offrir quelques séries B parfaitement digestes. À commencer par Satan's Slave en 1976, puis prolongeant le genre l'année suivante avec Prey ou Le zombie venu d'ailleurs et son improbable histoire d'extraterrestre échoué dans une demeure habitée par deux lesbiennes ! Une thématique plus ou moins reproduite deux ans plus tard avec Spaced Out. De la science-fiction pas très sérieuse, domaine dans lequel Norman J. Warren va persévérer jusqu'en 1981 et son Inseminoid, un sympathique sous-Alien déjà nettement plus sérieux et convaincant que les deux précédents. Il faudra ensuite attendre six ans avant que ne débarque sur nos écran Bloody New Year ou Réveillon sanglant ou encore, Les mutants de la Saint-Sylvestre. Abandonnant la science-fiction mais persévérant une nouvelle fois dans le cinéma d'horreur, Norman J. Warren nous convie à suivre les pas d'une petite bande de jeunes adultes qui après avoir connu des déboires lors d'une fête foraine échouent sur une petite île apparemment déserte mais au centre de laquelle se trouve un complexe hôtelier désert. Situé en ÉTÉ (!!!), Les mutants de la SAINT-SYLVESTRE (!!!) est une œuvre étrange, réalisée avec l'allure d'un vieillard se déplaçant en déambulateur, l'intérêt du long-métrage de Norman J. Warren repose tout d'abord sur les divers assauts surnaturels dont vont être victimes ses protagonistes...


Un sextet de personnages plutôt dégrossis au niveau de la caractérisation avec ce tout ce que cela sous-entend : que l'un ou l'autre de nos trois jolies jeunes femmes ou leurs trois prétendants meure, le spectateur restera indifférent au sort qui leur sera accordé. Des meurtres d'ailleurs relativement avares en matière d'hémoglobine. À dire vrai, l'intérêt ''majeur'' de ces Mutants de la Saint-Sylvestre provient de cette grande vague d'événements qui vont se produire durant ce court séjour au sein d'un établissement bizarrement décoré. On croirait en effet que les convives d'une ancienne fête de fin d'année ont pris leurs jambes à leur cou, laissant les décorations telles quelles. On comprend mieux alors la traduction du titre. Une logique qui entre de plain-pied dans un univers où vont se télescoper des créatures d'un passé remontant à une trentaine d'années en arrière avec le présent. Rencontres avec des personnages fantomatiques. Groupe de musique donnant un concert pour une salle vide. Tout comme là projection d'un film lors de laquelle, là encore, la salle est déserte. Des boules de billards qui se déplacent toutes seules, un filet de pêche qui menace de tuer l'une des jeunes femmes, un meuble qui se transforme en mutant (je sais, je sais...) ou des rires transportés par le vent et menaçant deux autres protagonistes. Et des séquences comme celles-ci, Les mutants de la Saint-Sylvestre en contient un certain nombre. Ce qui empêche le film de tomber dans l'ennui total. Car il faut bien le reconnaître qu'à part ces événements, le long-métrage de Norman J. Warren souffre de perpétuels ventres mous qui nuisent profondément à l'intérêt de l'histoire. Tout cela manque cruellement de pêche. Et donc, n'est pas Stanley Kubrick qui veut car que cela soit officiel ou non, il est très clair que le réalisateur a voulu réaliser là un pseudo-Shining dont les valeurs artistiques ont malheureusement dues être revues à la baisse. Les interprètes sont mauvais et donc dignes de figurer aux côtés des pires acteurs du cinéma italien d'horreur des années quatre-vingt. Bourré d'invraisemblances dont je laisse les éventuels futurs spectateurs d'en savourer le contenu, Les mutants de la Saint-Sylvestre possède pourtant un certain charme. Celui de ces petites bandes horrifiques réalisées dans les eighties, pompant sans vergognes certains classiques du genre (l'une des jeunes femmes se transformant en créature démoniaque ressemble en effet sensiblement à celles du Evil Dead de Sam Raimi). C'est donc la fibre nostalgique qui prévaudra car les petits jeunes risquent d'être décontenancés en raison d'un rythme qui oscille entre menues fulgurances et électroencéphalogramme plat ! Un piètre Norman J. Warren pour ce que le concept peut avoir de sens chez un cinéaste dont le cinéma n'a de toute manière jamais réellement brillé pour ses qualités artistiques...

 

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