Alors là, moi je dis
bravo. Oser piller, plagier, singer et détrousser un classique de la
science-fiction sans marquer ses joues du sceau du rouge de la honte,
c'est faire preuve d'une arrogance mêlée d'incrédulité. Car qui
peut douter que M.N.I Mutants non identifiés
(titre français apparemment inspiré du M.A.L
Mutant aquatique en liberté de
Sean S. Cunningham qui sorti la même année) n'est rien d'autre
qu'un pompage quasi intégral du Alien, le
huitième passager
de Ridley Scott ? Sorti sur son territoire d'origine sous le
titre The Terror Within,
ne pas voir le long-métrage de Thierry Notz comme un plagiat
purement et simplement éhonté du classique de la science-fiction et
de l'épouvante sorti dix ans en arrière, c'est préférer se voiler
la face. Ici, tout diffère en fait au niveau du contexte. Il n'est
plus question de Space Opera horrifique puisque le récit ne se
déroule plus dans l'espace à bord du Nostromo mais bien sur notre
planète, la Terre, qui à la suite d'une guerre chimique a vu
quatre-vingt dix-neuf pourcents de sa population disparaître. Ne
survivent que quelques chanceux et notamment une poignée d'individus
retranchés à environ cent-cinquante mètres sous la surface. S'il
arrive parfois que l'un ou l'autre des pensionnaires de ce véritable
bunker souterrain sorte afin de trouver de quoi nourrir ses
compagnons, la plupart du temps ceux-ci évitent de mettre le nez
dehors. Et ce, pour une raison bien simple. En dehors des créatures
naturellement hostiles qui ont toujours peuplé la planète (rapaces,
serpents...), des mutants rodent et s'en prennent systématiquement à
celles et ceux qu'ils croisent sur leur chemin. Deux des résidents
du bunker en feront d'ailleurs les frais. Deux autres tenteront de
retrouver leurs compagnons en partant à la recherche. À leur place,
ils ramèneront une jeune inconnue ayant miraculeusement survécu à
la guerre et aux dangers propres à la vie en extérieur. Mieux :
elle est enceinte. Mais après avoir été ramenée à la base et
après quelques examens, le docteur Linda (l'actrice Terri Treas)
remarque que l'évolution du fœtus est anormale puisque bien trop
rapide. De manière collégiale est prise la décision de faire
avorter la jeune femme... Et c'est là que tout part en couill...
vrille. Et dans le récit à proprement parler, et s’agissant la
manière avec laquelle Thierry Notz et son scénariste Thomas
McKelvey Cleaver semblent s'être acharnés à pomper l’œuvre de
Ridley Scott...
Qu'il
s'agisse de certaines séquences comme l'évocation de l'arme qui
pourrait être envisagée afin de tuer la créature qui sortira du
ventre de sa mère, la visite des tunnels d'aération ou encore de
certaines lignes de dialogues qui en tout cas dans notre langue, ne
changent que d'un ou deux termes mais sont très objectivement
empruntés à Alien, le huitième passager.
Nous avons notamment droit à un face à face entre le mutant et
l'acteur afro-américain John Lafayette qui interprète le rôle du
peu courageux Andre. Un personnage pas très valeureux, donc, ou du
moins, nettement en deçà des capacités offertes dix ans auparavant
à son alter ego Parker qu'incarnait le génial Yaphet Kotto. C'est
donc d'un recyclage quasi systématique du classique de Ridley Scott
auquel le spectateur est convié. Et autant dire que lorsque l'on
connaît l’œuvre originale et ses immense qualités techniques, de
mise en scène, d'interprétation et au niveau des effets-spéciaux,
M.N.I Mutants non identifiés
fait très clairement pâle figure. Principalement interprété par
Starr Andreeff, Andrew Stevens et surtout George Kennedy (lequel a
touché à tous les types de cinéma comme le film catastrophe à de
nombreuses reprises au sein de la franchise Airport),
le long-métrage est un curieux hybride entre ce qu'aurait pu être
une honnête série B horrifique et de science-fiction avec un nanar,
voire une série Z. L'interprétation oscille donc entre l'acceptable
et le médiocre. Il faut voir l'attitude de Tommy Hinkley lorsque son
personnage Neil assiste apparemment médusé au sanglant accouchement
de la jeune Karen (l'actrice Yvonne Saa). TO-TA-LE-MENT improbable !
Surtout, M.N.I Mutants non identifiés nous
fait regretter tous ces personnages mis en scène dix ans en arrière
par Ridley Scott. Tous plus iconiques les uns que les autres. Même
le chat était bien meilleur que le chien qui désormais prend sa
place ! Sans être ratée, la créature conçue par Dan Jones
fait elle aussi pâle figure au regard de celle issue de l'imaginaire
du plasticien suisse Hans Ruedi Giger. Bref, M.N.I
Mutants non identifiés
n'est qu'une très pâlotte version d'Alien
de Ridley Scott et l'on peut se demander où se situe l'intérêt
d'un tel long-métrage perclus de tant de défauts. Quitte à
regarder un sous-Alien,
autant redécouvrir le Inseminoid
de Norman J. Warren plutôt que ce M.N.I Mutants
non identifiés terriblement
décevant...
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