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lundi 5 juin 2023

Deadsight de Jesse Thomas Cook (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

''Previously on Walking Dead...'' Nous sommes en 2019 au Canada et Deadsight n'est l'un que des très nombreux projets tournant autour du phénomène des zombies. Créatures qui, à cette occasion, ne courent pas comme des dératés comme cela est généralement le cas avec les infectés. Celles qui d'ailleurs apparaissent à l'écran font davantage figure de victimes de morsures les transformant en monstres très agressifs que de créatures sorties tout droit de leur tombe afin de satisfaire leur goût pour la chair humaine. Le long-métrage de Jesse Thomas Cook est un Direct-to-Video, signe avant coureur des maux qui touchent en général ce genre de productions, fauchées comme les blés et visuellement dénuées de tout intérêt. Là où Deadsight échoue tout d'abord est dans sa volonté de créer une réelle empathie pour des personnages d'horizons différents. D'un côté, un homme atteint de cécité temporaire se réveillant en premier lieu à bord d'une ambulance accidentée (Adam Seybold dans le rôle de Ben Neilson) et qui en chemin rencontrera des hommes et des femmes décédés et miraculeusement ressuscités. Et de l'autre, la fliquette Mara Madigan (l'actrice Liv Collins) en mode ''Marge Gunderson'', héroïne bien connue des amateurs des frères Coen découverte dans leur chef-d’œuvre Fargo en 1996. décor recouvert d'un blanc manteau. Jesse Thomas Cook pousse d'ailleurs le mimétisme (l'hommage?) au point d'en faire une héroïne enceinte, tout comme celle qu'interprétait à son époque l'actrice Frances McDormand. Perclus de faiblesses sans doute dues à un budget étriqué, Deadsight n'est en outre pas vraiment original. De très loin, le long-métrage de Jesse Thomas Cook semble entretenir de vagues accointances avec le classique de George Romero La nuit des morts-vivants, rapport au contact initial entre la blonde et l'homme noir avant que tout ne dégénère une fois cloîtrés à l'époque dans une demeure cachant de ''sombres secrets''...


Ici, tout ou presque est filmé au grand air. Un air pas très frais il est vrai tant les dangers semblent être partout où le regard se pose. Malheureusement, trop concentrés dans l'attente de saillies gore qui n'auront jamais la portée des travaux effectués des décennies en arrière par Tom Savini ou par l'équipe en charge des effets-spéciaux de la série The Walking Dead les spectateurs n'auront que très peu de temps à accorder aux deux héros et à leur relation. Fond de teint et mascara semblent être les ingrédients essentiels des maquillages qui ne rendent pas vraiment honneur au genre fantastique qui nous intéresse ici. Les créatures sont significatives des tares qui corrompent le peu d'intérêt qui déjà se ressent à la lecture du scénario mais aussi et surtout, à la vision de ces échanges verbaux chiants comme une longue nuit blanche à regarder les secondes s'égrener jusqu'au petit matin. Il sera facile d'argumenter qu'en comparaison de pas mal de concurrents dans le domaine du film de zombies ou d'infectés, celui-ci n'est pas le pire. Comme il sera tout aussi aisé d'affirmer que d'autres s'en sont sortis avec tellement plus de talent qu'il serait inutile de perdre son temps devant Deadsight. Dans un cas comme dans l'autre, rien ne peut nous contraindre à suivre les aventures de ces deux erre perdus dans un univers pseudo post-apocalyptique qui possède des teintes et un grain qui s'avèrent au fond, non négligeables. Rares signes marquant l'ambition du réalisateur qui réalisa notamment en 2013, un Septic Man qui sur le papier semblait vouloir offrir une alternative aux productions Troma mais qui déjà souffrait des mêmes tares que Deadsight. Car si l'on veut bien faire l'effort de lui pardonner ses faiblesses en matière d'écriture (l'actrice principale et Kevin Revie s'étant chargés du scénario) ou d'effets-spéciaux réalisés par Nick Flook, le long-métrage de Jesse Thomas Cook est surtout plombé par d'interminables séquences de dialogues inintéressants au possible. Le film est donc très ennuyeux, peu rythmé et mène donc invariablement soporifique...

 

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