''Previously on
Walking Dead...'' Nous
sommes en 2019 au Canada et Deadsight
n'est l'un que des très nombreux projets tournant autour du
phénomène des zombies. Créatures qui, à cette occasion, ne
courent pas comme des dératés comme cela est généralement le cas
avec les infectés. Celles qui d'ailleurs apparaissent à l'écran
font davantage figure de victimes de morsures les transformant en
monstres très agressifs que de créatures sorties tout droit de leur
tombe afin de satisfaire leur goût pour la chair humaine. Le
long-métrage de Jesse Thomas Cook est un Direct-to-Video,
signe avant coureur des maux qui touchent en général ce genre de
productions, fauchées comme les blés et visuellement dénuées de
tout intérêt. Là où Deadsight
échoue tout d'abord est dans sa volonté de créer une réelle
empathie pour des personnages d'horizons différents. D'un côté, un
homme atteint de cécité temporaire se réveillant en premier lieu à
bord d'une ambulance accidentée (Adam Seybold dans le rôle de Ben
Neilson) et qui en chemin rencontrera des hommes et des femmes
décédés et miraculeusement ressuscités. Et de l'autre, la
fliquette Mara Madigan (l'actrice Liv Collins) en mode ''Marge
Gunderson'', héroïne bien connue des amateurs des frères Coen
découverte dans leur chef-d’œuvre Fargo en
1996. décor recouvert d'un blanc manteau. Jesse Thomas Cook pousse
d'ailleurs le mimétisme (l'hommage?) au point d'en faire une héroïne
enceinte, tout comme celle qu'interprétait à son époque l'actrice
Frances McDormand. Perclus de faiblesses sans doute dues à un budget
étriqué, Deadsight
n'est en outre pas vraiment original. De très loin, le long-métrage
de Jesse Thomas Cook semble entretenir de vagues accointances avec le
classique de George Romero La nuit des
morts-vivants,
rapport au contact initial entre la blonde et l'homme noir avant que
tout ne dégénère une fois cloîtrés à l'époque dans une demeure
cachant de ''sombres secrets''...
Ici,
tout ou presque est filmé au grand air. Un air pas très frais il
est vrai tant les dangers semblent être partout où le regard se
pose. Malheureusement, trop concentrés dans l'attente de saillies
gore qui n'auront jamais la portée des travaux effectués des
décennies en arrière par Tom Savini ou par l'équipe en charge des
effets-spéciaux de la série The Walking Dead
les spectateurs n'auront que très peu de temps à accorder aux deux
héros et à leur relation. Fond de teint et mascara semblent être
les ingrédients essentiels des maquillages qui ne rendent pas
vraiment honneur au genre fantastique qui nous intéresse ici. Les
créatures sont significatives des tares qui corrompent le peu
d'intérêt qui déjà se ressent à la lecture du scénario mais
aussi et surtout, à la vision de ces échanges verbaux chiants comme
une longue nuit blanche à regarder les secondes s'égrener jusqu'au
petit matin. Il sera facile d'argumenter qu'en comparaison de pas
mal de concurrents dans le domaine du film de zombies ou d'infectés,
celui-ci n'est pas le pire. Comme il sera tout aussi aisé d'affirmer
que d'autres s'en sont sortis avec tellement plus de talent qu'il
serait inutile de perdre son temps devant Deadsight.
Dans un cas comme dans l'autre, rien ne peut nous contraindre à
suivre les aventures de ces deux erre perdus dans un univers pseudo
post-apocalyptique qui possède des teintes et un grain qui s'avèrent
au fond, non négligeables. Rares signes marquant l'ambition du
réalisateur qui réalisa notamment en 2013, un Septic
Man
qui sur le papier semblait vouloir offrir une alternative aux
productions Troma
mais qui déjà souffrait des mêmes tares que Deadsight.
Car si l'on veut bien faire l'effort de lui pardonner ses faiblesses
en matière d'écriture (l'actrice principale et Kevin Revie s'étant
chargés du scénario) ou d'effets-spéciaux réalisés par Nick
Flook, le long-métrage de Jesse Thomas Cook est surtout plombé par
d'interminables séquences de dialogues inintéressants au possible.
Le film est donc très ennuyeux, peu rythmé et mène donc
invariablement soporifique...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire