Clifton Tresize, Ray
Davies, Suzanne Allen, Michael Gardiner, Barry Lane, Thomas
Trevilyan, Gavin Porter, Troy Youde, Frederik Brooks, Gary O'Dwyer,
Elizabeth Haydon, David Johnson. Deux femmes et dix hommes. Douze
noms qui ne vous dirons sans doute pas grand chose mais qui
regroupent les victimes du plus grand tueur en série qu'ait connue
l'Australie. Des meurtres qui débutèrent au mois d'août de l'année
1992 et qui prirent fin en septembre 1999. Assisté de James
Vlassakis, Robert Wagner et Mark Haydon, John Justin Bunting s'est
donc rendu coupable de nombreux assassinats qui pour une grande
majorité eurent pour point commun la pédophilie, l'homosexualité
ou les handicaps mentaux de la plupart de ses victimes. Les
Crimes de Snowtown
de Justin Kurzel est donc inspiré d'un authentique fait-divers
survenu en Australie dans le courant des années quatre-vingt dix
mais ne fait pas que s'inspirer vaguement de l'affaire puisque ceux
qui connaissent cette sordide histoire découvriront bien vite des
séquences qui se réfèrent directement à certains lieux ayant
réellement existé. Situant l'action à Adélaïde, capitale de
l'Australie-méridionale, le film met en scène l'acteur Daniel
Henshall qui dans le rôle de John Bunting incarne un tueur
psychopathe particulièrement sadique dont le charisme va très
rapidement séduire le jeune James Vlassakis (Lucas Pittaway)...
Enfant
sans père qui vit avec sa mère et qui face à l'extraordinaire aura
que dégage ce nouveau venu dans la famille va se laisser lentement
mais sûrement glisser sur la monstrueuse pente du meurtre à
répétition. Filmé et cadré comme n'importe quel film estampillé
''indépendant'', c'est avec d'infinies précautions et après s'être
assuré d'avoir l'estomac bien accroché qu'il conviendra de se
lancer dans la projection de ces Crimes de
Snowtown qui
n'empêchera pas même le plus endurci des spectateurs d'éprouver
une gêne profonde lors de l'un des actes meurtriers les plus
insoutenables ayant vu le jour sur grand écran. Bénéficiant d'un
grain et de tonalités très particuliers, le long-métrage de
Justin Kurzel renvoie littéralement une œuvre comme le pourtant
dérangeant Henry Portrait of a Serial Killer
de John McNaughton au rang de bluette pour adolescents en mal de
sensations. En tant que spectateur, il y a d'ailleurs plusieurs
manières d'aborder l'acte meurtrier en lui-même. Véritable
repoussoir pour quiconque ne s'y est pas préparé, la séquence de
la baignoire sera sans doute considérée par certains comme du
voyeurisme de bas étage ne nourrissant au fond que le désir sadique
des spectateurs avides de sensationnel. Mais il est aussi et surtout
possible de regarder, ou plutôt de subir, cette interminable scène
de torture avec l’œil de celui qui veut comprendre...
L'on
objectera d'ailleurs que la séquence, plus que de révéler la
monstruosité du beau-père/tueur en série John Justin Bunting,
servira en fait d'initiation à un Jamie jusqu'alors totalement
paralysé devant le monde qui s'ouvre à lui. Le réalisateur fait
ici ''son Brian de Palma'' en reproduisant en partie le concept de la
scène de la tronçonneuse en hors-champ du génial Scarface
puisque l'on y découvre un adolescent dès lors hanté par le
spectacle auquel il est contraint d'assister. À ce titre, le regard
de Lucas Pittaway se suffisait sans doute à lui seul tant l'acteur
parvient à rendre avec une extraordinaire crédibilité l'horreur du
meurtre auquel il est en train de participer. Véritable objet de
répulsion qui n'a que peu d'équivalent autrement que dans
d'authentiques faits-divers, la scène ne doit surtout pas faire
oublier que Les Crimes de Snowtown repose
avant tout autre chose sur l'interprétation de ses principaux
protagonistes. Daniel Henshall est juste flippant, entre calme et
coups de colère. Le film décrit un univers en totale déliquescence,
laissé à l'abandon des pédophiles (le film s'ouvre d'ailleurs sur
une scène assez troublante), des héroïnomanes, des travestis, des
homosexuels ou des handicapés mentaux. Brefs, des individus dont le
tueur ne fait aucune distinction, leur vouant une haine sans limites,
happant dans son projet de mort des partenaires qui comme lui
finiront sans doute leurs jours en prison. Dépressif (les couleurs
ternes, la bande-musicale de Jed Kurzel qui n'est autre que le frère
du réalisateur), choquant, malsain, amoral mais remarquable de
maîtrise pour un premier long-métrage, Les
Crimes de Snowtown
est une œuvre qui marque profondément les esprits. À ne tout de
même pas mettre entre toutes les mains...
Sans rapport avec le film mais... vous "monétisez" ? Si oui, combien ça gagne par mois, un blog (super boulot) comme ça ?
RépondreSupprimerBonjour. Tout d'abord, merci pour votre commentaire. Pour répondre à vitre question, non je ne monétise pas. Pour une raison simple: Je ne veux pas être contraint de donner des informations personnelles. Voilà, j'espère avoir répondu objectivement à votre question. Et merci aussi pour le compliment ;)
SupprimerOK, merci. C'est dommage car tout travail mérite "salaire"... Mais c'est vous qui voyez, bien sûr et s'il y a ce genre d'inconvénients, ça peut se comprendre.
SupprimerBonne continuation.