Avant-propos : Je
viens de recevoir une notification de Blogger
qui vient purement et simplement de retirer l'un de mes articles
(celui consacré à Roulez jeunesse
de Julien Guetta) pour une raison que je ne m'explique absolument
pas. En effet, il s'agirait de ma part d'une violation de droits
concernant d'autres blogueurs !!! Ce qui, si j'ai bien compris,
voudrait dire que je me serais servi du contenu d'autres blogs à des
fins d'appropriation !!! Ce qui n'est absolument pas ma
philosophie. Je n'ai jamais rien emprunté à d'autres blogueurs, et
surtout pas le moindre contenu. Et même si cela devait arriver un
jour, croyez bien que je commencerais tout d'abord par demander
l'autorisation aux ayants-droits. Ceci dit, tant pis pour le film en
question et son auteur... !
Maintenant,
évoquons le sujet qui nous intéresse ici...

À l'origine de ce projet
qui est sorti sur les écrans de l'hexagone le 2 novembre 2022, un
court-métrage intitulé Cerdita
(Petit cochon
en espagnol) mis en scène par la réalisatrice Carlota
Martínez-Pereda. Lequel traîne derrière lui une jolie petite
réputation. Second long-métrage après le film d'horreur The
Devil's Tail
en 2021 et toute une série d'épisodes de séries télévisées et
de courts-métrages, Cerdita,
le film, reprend le personnage de Sara, toujours interprété par
l'actrice Laura Galán dont les formes plus que généreuses servent
un récit tournant tout d'abord autour du harcèlement et de la
grossophobie qui étaient au centre de l'intrigue de l’œuvre
originale. Sorti à l'internationale sous le titre Piggy,
le sujet et l'affiche de la version cinématographique laissaient
présager un film de vengeance distrayant, véritable défouloir pour
tous les proscrits de la ''normalité''. Imaginez, une adolescente
atteinte d'obésité morbide, humiliée, tourmentée, raillée par
les filles et les garçons de son âge vivant dans le même petit
village qu'elle, sans cesse victime des remarques de sa mère et ne
trouvant de réconfort que dans les paroles de son père. Un tel
sujet, couplé à une affiche ornée de la présence de Sara,
marchant hagarde et recouverte de sang sur une route déserte. Si a
priori cela fleurait bon le Rape
and Revenge
gore, ne nous méprenons pas puisque Cerdita
est bien loin de ce que l'on pouvait imaginer. Plus proche de
l'excellent, noir et cynique Welcome to the
Dollhouse de
Todd Solondz sans pour autant être aussi dérangeant que du film
d'horreur tant attendu, l’œuvre de Carlota Martínez-Pereda perd
une bonne partie de l'intérêt qu'avait la version courte de quinze
minutes. En prolongeant le récit et en y ajoutant les rapports
qu'entretiennent Sara et les membres de sa famille ainsi que
d'incessantes interactions entre la gamine et un obscure individu,
Cerdita
devient pesant dans le mauvais sens du terme. À dire vrai, on ne
sait jamais vraiment où veut en venir la réalisatrice espagnole...

À
l'image de sa jeune héroïne dont le désir de vengeance n'est pas
toujours évident malgré une rancœur certaine vis à vis de celles
et ceux qui l'humilient. D'une certaine manière, le film se détache
du tout venant grâce (ou à cause) d'une approche dont on ne pouvait
soupçonner la forme qu'allait prendre celle-ci. Alors, et même si
cela tenterait à prouver que l'instinct primaire et plus fort que
tout, la déception est bien là. L'on attend bêtement que la
''petite cochonne'' se mue en lionne et fasse le ménage autour
d'elle mais c'est malheureusement peine perdue. Autant mettre alors
sur le dos du drôle de type qui vient de kidnapper celles qui lui
font la misère, la responsabilité du massacre que l'on s'impatiente
de découvrir depuis que l'on a vu ces deux (voire trois) garces
faire subir à la pauvre Sara des outrages verbaux. Mais là encore,
il ne faudra rien espérer d'autre que des victimes suspendues dans
une sorte d'usine désaffectée que viendra sauver de justesse celle
qui subissait un calvaire à travers d'incessantes remarques sur son
physique. Quelle déception. Et surtout, quel ennui... A force d'en
attendre trop, on fantasme sur ce que pourrait produire ce que l'on
supposait être un drame virant au carnage. Trop timide et proposant
un récit tout de même vachement décousu, il manque à Cerdita
cette impulsion, cette petit étincelle qui aurait pu transformer
l'essai (le court-métrage de 2018) en apothéose. Le sang qui
recouvre l'affiche est le seul auquel le spectateur aura droit. Pour
le reste, Cerdita
se montre relativement bavard (même si l'on appréciera certain
échanges entre l'adolescente et sa mère qu'interprète l'actrice
Carmen Machi). Nous noterons tout de même la performance de Laura
Galán qui, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, ose se mettre à
nu malgré un physique en dehors des normes. D'ailleurs, peut-être
faut-il envisager le film sous un angle différent puisque la
vengeance n'est semble-t-il pas l'un des sujets qui préoccupent la
réalisatrice qui filme une conclusion sous forme de pardon qui
crispera sans doute une bonne partie des spectateurs venus se nourrir
d'une bonne dose de violence décomplexée. Pourtant, malgré la
volonté affichée de Carlota Martínez-Pereda de vouloir signer une
œuvre coup de poing, la réalisatrice espagnole passe complètement
à côté de son sujet et signe même un long-métrage beaucoup trop
timide et finalement peu percutant. Bof, bof... !!!
Bonjour, pas du tout d'accord avec le bof-bof.....
RépondreSupprimerCerdita est une personne sensible, en souffrance mais pas avide de vengeance aveugle, extrême.
Elle tient son rôle de fille "pas gâtée", qui subit la violence des autres, à l'image de nos ados, dans nos écoles, lycées.
Gore sur la fin, mais elle pardonne.
(je ne vis pas dans un monde de bisounours !!)