Depuis la sortie en 2016
de Dernier train pour Busan de Yeon Sang-ho, les
zombies et plus spécifiquement les infectés connaissent un
engouement en Corée du sud. Entres séries et longs-métrages, il y
a à boire et à manger. Du même réalisateur nous avons pu
découvrir depuis, la préquelle Seoul Station
et la suite Peninsula.
D'autres cinéastes se sont engouffrés dans la brèche parmi
lesquels le réalisateur Soo Sung Lee dont Gangnam
Zombie est
le dixième long-métrage. Débutant par un flash-forward situant son
action entre les murs d'un immeuble, nous découvrons d'emblée les
deux héros incarnés par les acteurs Il-Joo Ji et Ji-Yeon Park. Lors
de cette séquence, Hyeon-seok et Min-jeong tentent d'échapper à
une horde d'infectés affamés dans les couloirs d'un immeuble dont
la propriétaire se montre particulièrement tyrannique envers les
mauvais payeurs. Hyeon-seok et Min-jeong travaillent pour une chaîne
Youtube mais connaissent de très grosses difficultés financières
dues à une insuffisante popularité. Lorsque survient la présence
d'un individu à Gangnam dont l'attitude s'avère inquiétante, le
chef de projet décide de tout mettre en œuvre pour retrouver
l'homme en question et le filmer afin d'attirer un maximum de public
sur leur chaîne. Choi Sung-min n'auront cependant pas besoin d'aller
bien loin pour mettre la main dessus puisque celui-ci viendra bientôt
infecter le personnel des différentes entreprises qui travaillent
dans l'immeuble où est installée l'entreprise de nos héros...
Autant
le dire tout de suite, Gangnam Zombie
ne fera pas d'ombre aux grands classiques du genre. Dès le départ,
on sent bien que le film de Yeon Sang-ho va manquer d'ampleur. Une
impression qui va lentement mais sûrement s'installer dans ce récit
linéaire qui ne fait appel à aucune situation inédite. Débutant
sa carrière en 2012 avec Jeonmangjongeun Jib
et la poursuivant l'année suivante avec Yeonaeui
Gisul,
l'empreinte romantique de ses débuts insuffle à l’œuvre du
réalisateur sud-coréen cette même volonté de créer une bluette
entre ses deux principaux protagonistes. L'un cherchant l'autre sans
obtenir la moindre faveur, cette dernière est en outre lourdement
approchée par leur patron. Un poltron qui aura pour coutume de se
cacher derrière ses employés lors d'incessants assauts de la part
des infectés. D'une manière générale, Gangnam
Zombie
sent le réchauffé en appliquant de manière poussive tous les
ingrédients d'un bon film d'infectés tout en manœuvrant de manière
fort maladroite. Le dernier long-métrage de Soo Sung Lee semble
avoir bénéficié d'un budget inconfortable ne lui permettant pas de
repousser les limites d'un genre dont Dernier
train pour Busan
représente sans doute encore l'un des plus brillants représentants.
À moins que Soo Sung Lee n'ait simplement choisi ce contexte que
mieux nous raconter sa romance fadasse sous l'angle de l'humour noir.
Un humour qui parvient avec grande peine à convaincre...
Scénaristiquement
parlant, Gangnam Zombie
se fiche à peu près de toute cohérence. En effet, après la
séquence d'introduction, nous découvrons deux individus cherchant à
dérober des biens enfermés dans des containers. L'un d'eux se fait
alors griffer par un chat avant de se transformer en infecté....
Lorsque l'on vous dit qu'il faut surtout prendre des précautions
lorsque vous êtes griffé par l'une de ces charmantes bêtes à
poils ronronnantes, hein !!! Ici l'on résumera sois-même la
chose à une forme de Bartonellose aggravée puisque le réalisateur
ne nous donnera aucune information sur les raisons de cette
transmission entre le chat et l'homme. Si quelques scènes se
montrent plus ou moins amusantes et si Jo Kyoung-Hoon (dans le rôle
du patient zéro) a franchement une gueule inquiétante, les
différentes séquences de Gangnam Zombie
s'avèrent
malheureusement insignifiantes. Question horreur, les amateurs
demeureront sur leur faim. Plus minimalistes que partout ailleurs,
les morsures ne sont jamais explicitement montrées à l'image et le
sang ne perle qu'au bout des lèvres des nouveaux infectés. Quant au
combat qui s'engage ensuite entre Hyeon-seok (spécialiste de
taekwondo) et les infectés, les différentes séquences se montrent
là, pour le coup, involontairement drôles voire pathétiques. Le
spectateur aura régulièrement l'impression d'assister à une
bataille d'enfants plongés dans une piscine combattant à l'aide de
bâtons de natation !!! Bref, à moins de n'avoir rien de mieux
à faire de sa journée ou d'être un fan compulsif de films
d'horreur section ''zombies'' ou ''infectés'', inutile de perdre son
temps devant Gangnam Zombie...
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