Un article cette fois-ci
consacré non pas à un long-métrage, mais deux. L'un d'origine
américaine et le second de Chine. Candy Land
est le dernier film à ce jour du réalisateur John Swab, auteur
d'une poignée de longs-métrages qui jusqu'à maintenant ont
pratiquement tous été consacrés aux camés, aux délinquants et
aux prostituées. Ce sont ces dernières qui justement sont au centre
du récit de ce long-métrage situant son action aux abords d'un
relais routier où s'adonnent au plaisir de la chair des chauffeurs
poids-lourds venus chercher entre les lèvres de quelques jolies
pépées, de quoi se vider les bourses en échange de quelques
dizaines de dollars. C'est en découvrant une photo du film exhibant
l'une de ces jeunes femmes vêtue d'une jupe courte et les cuisses
ouvertes de manière relativement vulgaire que ma curiosité fut
piquée. Car quoi que puisse avoir désormais de commun de découvrir
ce genre de vision au détour d'une scène de sexe, dans le contexte
actuel, voir la chose sans y avoir été préparé au préalable
offre à priori un point de vue sur l'hypothétique spectacle auquel
on va avoir le droit : bref, avec un tel désir de choquer, on
se dit qu'à défaut de nous servir un scénario digne de ce nom, le
film aura au moins le mérite de titiller notre passion pour le trash
et l'irrévérencieux. Sauf que rien ne viendra entériner cet aspect
du projet que l'on imagine alors chaud bouillant puisque le
long-métrage de John Swab va très rapidement prendre un virage à
trois-cent soixante degrés. De ce film aussi étonnant qu'étrange,
voire même relativement bancal qu'est Candy
Land,
l'on retiendra quoi ? La présence de l'acteur William Baldwin
dans le rôle d'un flic fatigué, adepte de godes-michets ? Pas
vraiment, car si effectivement l'un des frères de cette grande
fratrie du cinéma à l'air épuisé, on a surtout l'impression que
l'acteur n'y croit pas vraiment et qu'il est surtout venu
cachetonner ! Presque exclusivement interprété par des
interprètes féminines qui ne se font pas prier pour se foutre à
poils, Candy Land démarre
comme un drame mâtiné de comédie trash à la John Waters pour
s'enfoncer dans le slasher bas de gamme et sans surprise dans lequel
l'adepte d'une secte religieuse (l'actrice Olivia Luccardi dans le
rôle de Remy) va tenter à sa manière toute personnelle de sortir
de l'enfer de la prostitution ces femmes qui accepteront de
l’héberger. Le loup étant ainsi installé dans la bergerie et
profitant de l'occasion pour accomplir un massacre à peine digne de
figurer au tableau de chasse d'une série Z. C'est chiant, bavard, et
sans intérêt ou presque...
C'est
sans doute la raison pour laquelle je me précipitais ensuite sur
Robbery
de l'acteur et réalisateur chinois Fire Lee. Confondant ses origines
avec celle du japonais Takashi Miike en raison d'un synopsis plutôt
alléchant, la déconvenue n'en fut que plus dure à accepter. En
effet, avec son huis-clos installé dans une supérette et ses
personnages on ne peut plus hétéroclites évoluant dans un contexte
grotesque et gore, il y a avait là de quoi égayer les quatre-vingt
dix minutes à venir. Sauf que dans tout ce gloubiboulga se
télescopant sans idées apparemment préconçues, le canevas du
long-métrage de Fire Lee ressemble à un condensé de propositions
réalisé et interprété sous stupéfiants et sans doute, quelque
peu improvisé. Se croisent dans cette supérette qui s'apprêtait à
baisser le rideau, un patron tyrannique (Lam Suet), deux employés,
une bimbo pourvue de généreux ''airbags''
(Anita Tsui), un flic victime de terribles diarrhées (Philip Keung),
un client mécontent à tendance psychopathique ou encore un criminel
notoire... Sur un ton humoristique qui donne parfois le vertige à
l'allure à laquelle se succèdent les événements, Robbery
finit
par devenir assommant à trop vouloir faire dans le burlesque et
l'autodérision. Une histoire de hold-up et de prise d'otages qui
pourtant débute sous les meilleures auspices avec ce jeune homme
d'une trentaine d'année qui se rêve riche et entouré d'une horde
de bimbos. Fire Lee décrit le contexte dans lequel vit une grande
partie de la population : précarité, logements exigus et
insalubres, le film devient alors un grand fourre-tout dans lequel
domine une bande-son tonitruante qui relève une sauce déjà bien
épicée. Si l'on ne s'ennuie pas, force est de reconnaître que le
long-métrage du réalisateur hongkongais ne tient cependant pas
toutes ses promesses. Ultra coloré et forçant le trait jusqu'à la
nausée malgré quelques caractérisations fort intéressantes (le
patron de la supérette est parfaitement imbuvable et traite ses
employés comme de la merde), Robbery
se disperse un peu en terme de personnages et de sous-intrigues.
Plaisant dix ou quinze minutes mais épuisant le reste du temps...
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