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mardi 7 février 2023

Infiesto de Patxi Amezcua (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Plus le temps passe et plus je me positionne sur un plan outre-atlantico-sceptique. Si au cœur du foyer encore incandescent du cinéma américain quelques génies parviennent toujours à donner signe de vie (au choix, David Lynch, David Cronenberg, John Carpenter...), ils sont nombreux ceux qui pervertissent l'image de ce média ô combien fascinant. La science-fiction ? Laissez moi rire. L'hégémonique Star Wars ne passera pas par moi et blindés de billets verts, les blockbusters super-héroïques non plus ! Les comédies ? À part les vieux ZAZ et les visions trash ou noires de John Waters ou Todd Solondz, là encore, je préfère me référer au cinéma français ou britannique. Preuve que de l'autre côté de l'océan l'on est peu à l'aise avec les dialogues : Suffit de jeter un œil à n'importe quel remake de n'importe quelle comédie hexagonale pour s'en rendre compte immédiatement. Concernant le thriller, c'est la même chose. Il n'existe selon moi rien de plus savoureux qu'une œuvre dont le goût rappelle le Bibimbap, le semla ou la fabada. La Corée du sud, les pays scandinaves et l'Espagne nous ont prouvé à maintes reprises qu'ils sont les maîtres indétrônables en la matière. Pourtant, Infiesto de Patxi Amezcua aura semble-t-il beaucoup de mal à rejoindre les classiques d'un genre empiété par les phénoménaux Tesis ou Abre los Ojos tout deux signés coup sur coup par Alejandro Amenábar en 1996 et 1997. Mis à disposition des abonnés Netflix depuis hier, ce thriller d'origine espagnole s'inscrit dans un contexte qui pourra tout aussi bien paraître logique comme étant tout bonnement hors-circuit. Une œuvre récente, donc, mais dont le scénario signé de Patxi Amezcua lui-même, choisi comme cadre celui du Covid-19. Démarrant d'ailleurs l'intrigue lors du tout premier jour de confinement. Un détail permettant non seulement de justifier le découpage de l'intrigue en divers actes mais également d'inscrire le récit au cœur d'un manifeste expliquant les raisons pour lesquelles un trio d'individus ayant incontestablement perdu quelques cellules grises à décidé d'enlever et de sacrifier des adolescents. Il est fou de constater que l'emploi du Covid-19 au cœur de ce récit est à l'image même de la mise en scène, de l'interprétation et des enjeux du récit. Dans le moindre détail, Infiesto sent le faisandé. Se revendiquant ainsi d'un présent tout récent et proche des préoccupation dont se soucièrent sans doute les habitants d'un pays tout entier, le long-métrage du réalisateur et scénariste espagnol est d'un académisme si prononcé qu'il sera compliqué de rester tout à fait concentré sur le récit. Le type d'intrigue relativement ronflante, avec ses codes et surtout ses stéréotypes d'un autre âge (les deux jeunes consommateurs d'herbe immédiatement identifiés par la sous-inspectrice Castro (l'atrice Iria del Rio) comme étant des ''hippies'' !!!).


Patxi Amezcua cultive l'aspect rudimentaire de l'action et de l'enquête que mènent la jeune femme et l'inspecteur-chef Samuel García qu'interprète quant à lui l'acteur Isak Férriz. Le directeur de la photographie Josu Inchaústegui imprime pourtant au long-métrage une atmosphère souvent poisseuse, seul élément véritablement notable d'une œuvre trop proche de ses voisines hispaniques ou scandinaves pour parvenir à faire la différence. Pourtant récent, Infiesto sent très rapidement le ''vieux'' ! Mais là où le film pèche surtout plutôt que du côté d'une mise en scène il est vrai, tout de même mollassonne, c'est au sujet de l'écriture. On se demande sans cesse quel rapport il peut y avoir entre la mise en situation de l'intrigue en plein cœur de la pandémie de Covid-19 et les agissements de trois criminels qui kidnappent de jeunes filles et garçons afin de les sacrifier. Si l'on sent bien que dans la tête de ces timbrés résonne l'idée d'une fin du monde, le long-métrage n'innove jamais et reprend même la plupart des codes habituellement en rigueur dans le thriller tout en les traitant de manière poussive. Servant de bouche-trou, le Covid-19 met en exergue des proches atteints de la maladie (ici, bêtement traitée comme un virus que serait aussi dangereux qu'Ebola) mais sans jamais vraiment s'y intéresser. Une manière assurément maladroite de donner du corps aux deux protagonistes puisque l'on n'y croit pas un seul instant. C'est toute la relativité du phénomène lié à la pandémie qui s'exprime ici. Alors que tout semble être presque rentré dans l'ordre et que malgré les six millions et huit-cent cinquante milles morts la maladie semble beaucoup moins dangereuse qu'il n'y paraît, Patxi Amezcua tente d'inscrire son œuvre au sein d'un ''mythe'' qui pourrait mener l'humanité à ne pas y survivre et donc chercher par tous les moyens à s'en défendre. Caricatural à souhait (les ''hippies'' donc, ou le dingue de service campé par José Manuel Poga), beaucoup trop convenu et pourtant plutôt bien interprété et bénéficiant d'une très belle photographie, Infiesto n'est malheureusement pas le thriller espagnol que nous espérions pouvoir découvrir. Une déception donc...

 

1 commentaire:

  1. Et oui, qu'est-ce que nous sommes ethnocentrés (zique comme cinoche) ! Normal me direz-vous, avec la force de frappe US dont nous ne sommes finalement plus qu'une colonie (surtout depuis que le nabot nous a réintégré dans l'OTAN - en emporte le vent -...). Et difficile d'avoir des sources d'informations sur les autres cultures de ce monde, à part ceux qui arrivent à percer à l'international...

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