Allez, juste pour la
rime. Après Lessans-dents et
Les gagnants,
pourquoi ne pas se farcir une autre comédie bien médiocre comme
seul sait en produire le cinéma français en visionnant donc Les
méchants de
Mouloud Achour et Dominique Baumard ? Et ouais, encore une comédie
mise en scène non pas par un réalisateur, mais deux. Peut-être ce
concept fait-il partie d'une démarche post-moderne en matière de
réalisation vu que chez nous la chose devient courante ? Ou bien
plus simplement, a-t-il mûri dans l'esprit de certains grippes-sous,
l'idée d'en faire profiter les copains ? J'entends déjà
hurler à mon oreille droite ce petit ange qui me conseille
habituellement de ne surtout pas perdre de temps devant ce que je
sais déjà être une purge. Mais allez savoir pourquoi, j'ai plutôt
tendance à écouter le petit démon qui me glisse à l'autre que
''Oui, tiens ! Ce serait une très bonne idée que d'aller jeter
ton argent par les fenêtres'' ! Mouloud Achour ? Késako ?
Un journaliste, animateur de télévision, réalisateur (ouais, bon,
à part la comédie dont il s'agit ici de faire l'inventaire, rien
d'autre à mettre à son actif), scénariste et acteur
franco-algérien. Si son nom ne vous dit rien, peut-être sa tête
vous parlera-t-elle ? Et Dominique Baumard dans toute cette
histoire ? Lui n'en est pas à son premier coup d'essai puisque
entre 2005 et 2015 le bonhomme a réalisé sept courts-métrage avant
de se tourner vers le documentaire en 2016 avec Tu
doutes, tu perds.
On va finir par bientôt croire que dans notre pays, il y a davantage
de réalisateurs que de films qui sortent sur les écrans. Au rayon
de la comédie française, principale victime de cet inquiétant
phénomène attirant bons et mauvais artisans, le cinéma hexagonal
(et même parfois mondial) semble faire partie d'un schéma
multi-tâches duquel ressortent des professionnels d'autres domaines
(chanson, littérature, politique, télé-réalité, spectacle
etc...) tentant d'enfiler un maximum de costumes ! Chacun étant
désormais bien incapable de rester à sa place pour aller investir
le jeu de terrain d'adversaires autrement plus qualifiés, voici donc
ce qu'il retourne de ces expériences narcissiques dont seul le
public sortira véritablement humilié !
Les méchants est
typiquement le genre de projet cinématographique qui n'a visiblement
pour but que d'attirer dans ses filets les jeunes des banlieues. Un
humour des quartiers qui n'est déchiffrable que lorsque l'on a
appris par cœur sa leçon du ''Petit
Jamel Comedy Club Illustré''.
Ou comment convier dans les salles de cinéma un public qui n'a
surtout pas envie de sortir de sa zone de confort, et qui veut encore
moins faire l'effort de s'intéresser à autre chose qu'à cette
envahissante et très actuelle culture cinématographico-musicale
nivelant vers le bas ! Les méchants ?
C'est un menu de restaurant si bien chargé en propositions qu'on ne
sait pas quel plat choisir. Avec ses dizaines de guests qui auraient
mieux fait d'être collées au lit avec quarante de fièvre le jour
où on leur a proposé de participer au tournage, c'est la foire
d'empoigne. Si l'on se fiche absolument qu'Omar Sy, Samy Naceri,
Alban Ivanov, le rappeur Oxmo Puccino ou Elie Semoun s'y soient
compromis, qu'a-t-on promis à Vincent Cassel, Pierre Palmade,
Ludivine Sagnier ou, nom de Dieu, ALEJANDRO JODOROWSKY pour qu'ils
acceptent ne serait-ce qu'une poignée de secondes d'apparaître dans
cette purge ? Un peu d'argent contre la tentative de relever le
niveau ? Pas compliqué lorsque l'on sait que dans le domaine de
la comédie française Les méchants
est sans doute l'un des dix, et peut-être même l'un des cinq pires
film tous genres confondus à être sortis sur notre territoire ces
dernières années !
Sur
fond de critique sociale, de fake
news,
de buzz, de réseaux sociaux, de clips, de journaliste ambitieuse et
opportuniste, de R'N'B
agrémenté d’auto-tune, le film de Mouloud Achour et Dominique
Baumard est une sombre merde ! Roman Frayssinet et Djimo
incarnent respectivement Sébastien et Patrick, les méchants de
l'histoire. Le premier est tout bonnement insupportable (désolé,
c'est physique) quant au second, avant de se lancer dans le cinéma,
sans doute aurait-il dû participer à des cours de diction ! On
ne comprend effectivement pas la moitié de ce qui sort d'entre ses
lèvres. Quant au récit lui-même, comment dire... C'est décousu,
brouillon et le film n'est qu'une succession de courtes séquences
sans queue ni tête ressemblant à une compilation de sketchs sans
doute dignes de passer sur certaines chaînes du câble mais
certainement pas dans une salle obscure. Les dialogues sont d'une
très grande pauvreté, vulgaires, ne sont même pas drôles et
visiblement improvisés pour la plupart d'entre eux. La mise en
scène ? Y'en a pas! Bref, on tient avec Les
méchants,
le bousin d'or des années 2020 ! (mention spéciale tout de
même pour l'acteur et humoriste franco-tunisien Hakim Jemili
(Docteur ?)
dans le rôle Matoub Hassni, l'expert en sécurité)...
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