Il fait (trop) chaud, il
fait (trop) beau et dans ces cas là, impossible de garder une
posture plus de cinq minutes sans en changer. Cinq sens et même pas
capable de léviter pour éviter tout contact avec n'importe quelle
surface. Sept millions d'années d'évolution pour ne pas avoir
encore trouvé la solution radicale contre les grandes chaleurs.
Bon ! Vu que j'ai pas envie de me lever les fesses toutes les
quatre-vingt dix minutes pour changer de média, ce soir et la nuit
prochaine seront chargés en films dont la durée minimum devra
avoisiner les cent-cinquante minutes. Pour commencer, Army of
the Dead
de Zack Snyder. Le genre de réalisateur qui en général me rebute
au plus haut point. Même son remake de Dawn of
the Dead
de George Romero n'était pas parvenu à me convaincre en 2004. Parce
qu'un zombie, ça ne court pas mon p'tit bonhomme. Au mieux, ça
déambule comme un somnambule sous l'emprise de l'alcool. Pas fan de
super-héros, j'ai vite fait le tour de sa filmographie et n'aie même
pas jeté un œil désintéressé à sa Snyder
Cut
de Justice Ligue.
C''est donc avec d'infinies précautions que je me suis lancé dans
l'aventure Army of the Dead.
Cette exclusivité Netflix
mise à disposition l'année dernière. Télécommande en main, prêt
à dégainer à la première occasion et à arrêter le massacre,
j'ai pourtant décidé de faire l'effort d'aller jusqu'au bout.
Deux-heures et vingt-huit minutes de long-métrage, voilà ce qui
m'attend. Nombreux sont ceux qui ont déjà découvert le film.
Lesquels s'étaient sûrement rués dessus le jour de sa sortie, le
21 mai 2021. Un événement. Comme aurait dû l'être aussi la
séquelle (officielle?) de Massacre à la
Tronçonneuse
réalisée en 2020 par David Blue Garcia et proposée sur la célèbre
plate-forme dès le 18 février dernier. Dans un cas comme dans
l'autre, c'est la déception qui va alors primer. Surtout pour le
second à vrai dire puisque du film de Zack Snyder, je n'attendais en
réalité pas grand chose. C'est drôle car dans mon esprit, j'avais
déjà pondu un article sur le sujet. Mais j'ai eu beau chercher un
peu partout dans l'incroyable bordel que représente mon fatras de
documents ODT
parsemés sur mes différents DD,
nulle trace d'un quelconque avis sur la chose...
Et
pourtant, je me souviens qu'à l'époque, j'avais comme sans doute
beaucoup d'abonnés à Netflix,
réservé ma soirée pour regarder le film d'horreur fleuve de Zack
Snyder. J'en avais même gardé un souvenir ému... par l'amertume...
Il faut dire qu'à redécouvrir Army of the Dead
aujourd'hui et à réaliser combien la plupart des séquences
s'étaient effacées de ma mémoire, le film m'apparaît encore plus
mauvais que la première impression qu'il m'avait laissée. D'une
prétention sans égale et d'un maniérisme qui donne la nausée, le
film de Zack Snyder ressemble en fait davantage à une longue, très
longue, trop longue cinématique de jeu vidéo qu'à un véritable
film d'horreur. Je me demande ce qu'aurait pensé George Romero de
cette purge dont le budget est évalué entre soixante-dix et
quatre-vingt dix millions de dollars. Connaître sa réaction face à
ces créatures Alpha exploitant sans vergogne le concept du Bub
de Day of the Dead
et sans doute encore plus le Big
Daddy
de Land of the Dead !
Énorme clip de presque deux-heures et demi, Army
of the Dead
est un spectacle haut en couleurs absolument insupportable. Bourrin,
sans finesse et sans la moindre parcelle d'intelligence, le film
enchaîne toute une série de séquences usant abusivement de
ralentis, d'effets visuels, les personnages étant en grande majorité
bas du front. Faisant fi de ce qui fait l'essence du zombie cher à
George Romero, Zack Snyder ne se repose pas sur ses acquis et propose
différentes évolutions du mythe. Des Alphas dont les postures sont
d'abord dictées à des fins esthétiques mais qui malheureusement
frisent le ridicule. Des Boiteux qui, plus que le mythe du zombie
semblent parfois se référer aux vampires puisqu'ils ne paraissent
pas devoir supporter la lumière du soleil. Avec ce léger détail
qui veut que sous l'action de la pluie ils reviennent à la vie !!!
Et
non, ça n'est pas une mauvaise plaisanterie de ma part. Le film ne
demande même pas le minimum syndical de réflexion nécessaire au
sentiment d'angoisse lors les séquences censément les plus tendues.
Army of the Dead
semble avoir été conçu dans l'unique but de satisfaire les envies
immatures de son auteur ainsi que les téléspectateurs dépourvus de
réflexion. Les personnages eux-mêmes, et pourtant dieu sait s'ils
sont en nombre important, ne comptent parmi leurs rangs aucun
individu susceptible d'être apprécié des spectateurs. Hommes et
femmes transpirent la fonte, la poudre et les testostérones. Vous me
direz que pour la réflexion, on a toujours le choix de se retourner
vers un autre type de cinéma mais ici, dans le cas présent, tout
semble stérile, superficiel et contrefait. Pas drôle du tout malgré
l'enchaînement de punchlines
(toutes plus inefficaces les unes que les autres), pas davantage
effrayant, le film se montre particulièrement avare en matière de
scènes d'horreur, confirmant ainsi qu'il s'agit d'une œuvre visant
tous les publics (jusqu'aux plus jeunes) et pas seulement les vrais
fans de cinéma d'épouvante. Vulgaire et parfois doté de CGI
étonnamment
laids, avec son film Zack Snyder semble ne pas se soucier un seul
instant du mythe du zombie et de la légende qui l'entoure et paraît
même s'en moquer. Army of the Dead
a beau multiplier les séquences d'action et les interventions de
zom... créatures, le long-métrage se montre en fait d'un ennui
assez sidérant. Au final, Army of the Dead
n'est pas davantage qu'un nanar friqué et complaisant. Après une
telle expérience, il n'y aura guère qu'une cure à base de la
trilogie originelle de George Romero, du Retour
des morts-vivants
de Dan O'Bannon ou bien même du Virus Cannibale
de Bruno Mattei pour faire oublier cette totale indigence...
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