Le Covid-19
n'a pas fait que des millions de morts. Provoquant le confinement de
populations entières, la maladie a également permis à de petits
malins de se remplir les poches. Combien se sont mis à la couture
pour nous proposer des masques personnalisés ? Big Pharmas et
biotechs ne se sont-elles pas enrichies en investissant dans les
vaccins ? Le cinéma lui aussi s'est vu ''contaminé'' puisque
certains auteurs plus ou moins inspirés se sont servi de cette
aubaine pour nous pondre des œuvres qui d'un avis personnel furent
rarement convaincantes. En France, l'on eu notamment droit aux
pathétiques Connectés
de Romuald Boulanger, 8 Rue de l'Humanité
de Dany Boon ou Bigbug
de Jean-Pierre Jeunet. Trois exemples de comédies ratées, pas
drôles et chiantes à mourir. Sur le plan international, on ne va
pas revenir sur les différentes tentatives d'appropriation du
phénomène en dehors du cas Host.
Ce moyen-métrage qui n'atteint même pas les soixante minutes et qui
concentre ses sept personnages (six amis et une médium) devant leur
écran d'ordinateur respectif. Et là, j'entends déjà les premiers
commentateurs dire : ''Ah
ouais ! Comme pour le diptyque Unfriended,
l'excellent Searching-Portée disparue
ou le nullissime Open Windows?''
Oui, très exactement. Sauf que d'emblée, Host
donne
l'impression d'être le parent pauvre de ce sous-genre du
Found-Footage
dont l'action se déroule exclusivement devant l'écran d'ordinateur
des protagonistes. Une idée forcément ingénieuse à une époque où
une importante partie de la population reste rivée H24 devant celui
de son PC, de son Mac, de sa tablette ou de son Smartphone... On a eu
droit à tout, du père enquêtant sur la disparition de sa fille
jusqu'aux multiples hackers harceleurs ! Host
offre lui, un point de vue différent : en effet, le concept
sert désormais d'outil afin de réunir autour d'une table virtuelle
des amis afin d'assister à une séance de spiritisme. D'entrée de
jeu, le film de Rob Savage a de quoi faire de la peine. Alors même
que Unfriended
faisait honneur aux applications et au style visuel des écrans
d'ordinateur qui étaient employés par les protagonistes, ceux de
Host se
résument à très peu de contenu. Une barre de tâches commune, pas
d’icônes, juste l'image de nos héroïnes essentiellement
interprétées par de jeunes actrices féminines dont les carrières
se contentent jusqu'à maintenant de courts-métrages. À dire vrai,
l'on a l'impression que l'image projetée devant nous n'est pas celle
de l'une ou de l'autre des protagonistes mais celle de notre propre
ordinateur. Et croyez-le ou non : je ne suis pas encore parvenu
à savoir si cela était une bonne ou mauvaise idée !
''C'est quoi ? C'est quoi ? C'est quoi ?''
Bonne
question. Image sombre et dégueulasse, son épouvantable, on a
parfois l'impression que le film a été tourné aux origines
d'Internet alors qu'il n'est vieux que de deux ans. Image trouble
(mais heureusement et pour une fois, pas tremblotante), éclairage
aux abonnés absents, on y voit que dalle... Scénario et mise en
scène ultra minimaliste comme le veux le procédé, Host
fait d'abord pâle figure par rapport à une concurrence
particulièrement rude. Notons que si l'on veut éprouver un minimum
de frissons (et encore, c'est pas gagné), mieux vaut se plonger dans
le noir et demeurer collé à l'écran de son ordinateur. Histoire
d'avoir un minimum l'impression de partager l'aventure en tant que
simple témoin muet des péripéties que vont partager Haley, Jemma,
Radina, Caroline et les autres. En un seul coup de cuiller à pot et
sans réelle mise en condition, voilà que des événements vont se
produire dans la plupart des appartements où vivent nos jeunes
héroïnes. Les actrices y mettent du cœur à l'ouvrage et c'est
bien là l'une des rares qualités du film. Pendant que certains se
lamentèrent lors du confinement, d'autres prirent les choses en main
et s'empêchèrent de tourner en rond. On s'amusera de la réflexion
de certains chasseurs de fantômes, source de nombreuses erreurs, qui
veut que l'on demande à un esprit de frapper une fois s'il est là
et... deux s'il n'est pas là... ! Vous saisissez l'absurdité
du propos ? Rob Savage, Jed Shepherd et Gemma Hurley s'y sont
mis à trois pour écrire le scénario ! On se dit alors que
leurs six mains et leurs cellules grises ne se sont sans doute pas
laissées aller à l'engourdissement et que les événements finiront
par prendre de l'ampleur au fil du récit... Les filles passent leur
temps à se lever de leur siège pour aller pisser ! Seules
séquences lors desquelles, fort heureusement, Haley et ses copines
ne font pas suivre leur portable jusqu'aux toilettes ! Il faut
malgré tout reconnaître que certains effets sont plutôt réussis.
Comme ces empreintes qui apparaissent en temps réel au sol sans que
quiconque n'en soit à l'origine ou ces objets se déplaçant tout
seuls. La quasi totalité des effets se concentrant sur les vingt
dernières minutes, tout ce qui précède est bon à jeter aux
ordures. En effet, si le réalisateur aurait dû profiter de ces
quarante premières minutes pour caractériser ses personnages, il
n'en sera rien. Si Host
n'est absolument pas terrifiant, on continuera de rire face à ces
individus qui face au danger n'oublient cependant jamais de faire
suivre portables, caméras ou écrans d'ordinateurs ! Au final,
les amateurs de Found
Footage
pas trop regardant sur le scénario se satisferont du spectacle
tandis que les amateurs d'épouvante déchanteront assez rapidement.
Pas le meilleur mais pas non plus le pire du genre...
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